Un weekend dans la capitale européenne de la coutellerie

Salut, me revoilou.

Le weekend dernier, je suis allé avec Lise dans le cœur battant de la France d’aujourd’hui, Thiers, dans le Puy-de-Dôme, pour profiter d’un festival de music gratuit, la Pamparina. Quand c’est pas cher, c’est pas mal.

Me voici ainsi venu dans le pays des volcans, et des couteaux artisanaux, des papis casquette qui roulent mal et des verbes bucoliques comme « sagouiller », que l’on peut utiliser dans des phrases telles que « Ah, je t’ai bien sagouillé la gueule ».

Thiers, c’est pas dégueu, même si ça a vécu des jours meilleurs. On y accède par des routes excessivement larges sûrement dessinées par des urbanistes bourrés. J’y ai conduit pour la première fois sur des routes aussi pentues qu’angoissantes.

La ville est perchée sur une colline. Ancien fort celte, puis mérovingien, puis médiéval, l’architecture est fort charmante, malgré des coins qui semblent un peu tomber en ruine. Sans tourisme et sans plus d’industrie, le bourg n’est plus bien riche. On déambule dans de charmantes petites rues pentues bordées de maisons à colombage, de coutelleries ou de rideaux baissés, parce que le commerce se casse la gueule.

Mais les jours de Pamparina, la ville s’égaye. Il y a des food trucks, des baraques à frites et à churros, un stand de rugbymen qui chantent une bière à la main des chansons françaises de qualité « Quand tu m’appelles au téléphone je te réponds saucisse ! », et plein de gens partout. Entre deux hordes de fanfaristes exaltés, on débouche sur les scènes où se produisent les vrais musiciens – même si les fanflures étaient tout de même pas mal, je le concède.

Thiers. On dirait Osgiliath, dans le Seigneur des Anneaux.

Au menu musical, trois jours de gros sons forts divers. A noter, très peu de techno, car toute la techno était gentiment reléguée dans « La salle du fond », une scène coincée entre des bâtiments hauts, sûrement pour y cloisonner les apprentis raveurs. Mais beaucoup de choses. Citons :

  • La chanson française de déprimé, très répétitif dans ce registre, mais hyper ambiançant quand il s’y met. Je recommande chaudement son remix électro de Brassens. Attention, très très lourd.
  • Le rap engagé même si on comprend pas tout, avec Illustre. J’ai juste retenu son refrain « Tu t’es mis dans la merde yeah yeah yeah YEAH », répété quinze fois.
  • Des guitaristes ultra balèzes et bg, qui font un genre de mélange flamenco et techno en instrumental only : Opal Ocean. Blaireau devrait aimer.
  • Un groupe de reprise de Sting et rien d’autre.
  • Les groupes du premier soir. Je les ai oubliés car je me suis endormi comme une merde sous un abribus. Au début, je faisais des tours à pied pour pas m’endormir puis j’ai flanché. Lise dit que ça s’appelait Kimberose et que c’était chouette.
Le premier soir. Photo de Lise car je dormais non loin.
  • Un duo qui fait de l’électro (j’y connais rien en genre musical) qui nous a mis on fire. Non seulement ça ambiance de fou, mais en plus ils ont des sons assez drôles, notamment Masculine (paroles oubliées) et « Les enfants sont des enfoirés », surtout quand le chanteur a prononcé ces mots en fixant un gosse.
Du assez lourd
  • Et pour terminer, les Flying Tractors, un groupe de rock agricole qui dépote tes récoltes. Ils ont proposé un show de fou avec des tubes tels que Sur le parking du Lidl, Défèque news (nouvel album, courez dans les fnac), un morceau de « metal musette », et J’aime labourer bourré, que je recommande chaudement pour les soirées du Bivouhack.

L’ambiance est très agréable, très familiale. Pas de gros pogos, mais plutôt des vieux dont le dos n’est plus très droit qui baragouinent, enflammés, de l’anglais en réponse aux australiens d’Opal Ocean, et des mioches dansant comme des raveurs devant les fanfares.

J’ai fait tout ce festival avec Lise et sa famille, composée d’une sœur et de parents enseignants qui ont mis France inter sur tous les boutons de l’autoradio. Ils s’arrêtaient tous les cinq pas pour discuter avec un parent d’élève/collègue/ancien ou actuel élève. Lise croisait régulièrement d’anciens camarades du lycée, notamment ceux qu’on connaissait mais qu’on aimait pas plus que ça et auxquels on reparle quand même un peu du coup.

En bref, une bonne expérience pas chère. Avec Lise, on espère que Thiers vivra de jours meilleurs et de futures Pamparina. Ce serait chouette qu’une jolie petite ville avec une longue histoire et plein de charmes ne sombre pas dans les ravages de la désindustrialisation, de la 8.6 et de la métropolisation.

La vallée des usines de Thiers. Y en a plus trop d’ouvertes.

Allez, courage Thiers. Ils font des couteaux vraiment beaux, bien plus que les Opinel (noob).

2 commentaires

  1. Je t’aime tellement Damien putain.

  2. C’est génial je suis entrain de lire ton article dans mon hamac a un autre micro festival local et c’est justement the Doug qui joue en ce moment a l’Open air.
    Je confirme c’est vraiment sympa

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