Le 23 juillet fait partie de ces journées un peu ratée, qui ne ressemblent à rien mais qui pourtant plantent sournoisement des graines dans ton cerveau.
Je traine des pieds. Grand Nounours trouve une petite balade pour avoir un point de vue sur les alpes italiennes. Les Dolomites. Mais bon c’est du goudron dans une forêt, répétitif. A 1 km du sommet, on se retrouve bloqué par une propriété privée où il est interdit de passer. Demi tour. Je rage encore plus.
Les dolomites sont toujours belles aux loins. Je descend en écoutant un podcast sur l’histoire d’Autriche. On avance dans l’après midi pour rejoindre l’autre côté du massif, dans l’Osttirol pour une belle rando le lendemain. Pour cette fin de journée, Grand Nounours avait repéré une balade pour voir de très très vieux mélèzes. Mais sa sieste devient une véritable hibernation. Je tourne en rond. Seul plaisir de la journée, un feuilleté de légumes concocté par le chef, et l’image des Dolomites qui trotte dans ma tête en m’endormant. Demain sera meilleur.
Puisque cet article n’est pas du tout passionnant, j’en profite pour vous faire un très très rapide résumé de l’histoire d’Autriche, version papier mâché (cliquer sur la croix sinon et à bientôt). Merci Wikipédia et le podcast.
Je ne suis pas une férue d’histoire, mais connaître les grandes lignes permet d’éclairer des monuments, des atmosphères que j’ai perçu pendant le voyage. Par exemple, la grande emprise du catholicisme, avec des églises dans chaque village, des crucifix sur beaucoup de sentier. Ou encore l’esthétique très rococo et baroque des monuments, qui gardent l’histoire monarchique en mémoire. Où pourquoi l’Italie du Nord se rapproche beaucoup du Tyrol.
Démarrons au moyen-âge.
Au commencement, il y a eu la toute puissance de la riche famille des Habsbourg, du moyen-âge au XIXe. On parle beaucoup de Maximilien 1er qui a permit à l’Autriche de devenir une grande puissance à l’époque (fin XVe- début XVIe). Il porte quand même le joli titre d’empereur du Saint Empire. Fait notable, il agit de façon très pacifique, avec beaucoup d’unions et pas/peu de guerre. J’adore sa maxime : « Que les autres fassent la guerre, toi, heureuse Autriche, contracte des mariages, Car les royaumes que Mars donne aux autres, c’est Vénus qui te les assure. » Et ça marche très bien puisque le saint empire germanique prospère longtemps.
En 1745, la dernière héritière, Marie-Thérèse d’Autriche devient impératrice. Sacré personne elle aussi. Bon les Hasbourg sont quand même un peu mégalo puisque leur devise est « Il revient à l’Autriche de commander au monde entier » ou encore « Tout ce qui est terrestre est soumis à l’Autriche ».
Après, pas de bol pour eux, c’est le moment de la révolution française, qui entraine une guerre de l’empire, un peu chamboulé dans ses institutions monarchiques. L’Allemagne et l’Italie n’appartiennent plus à l’Empire pendant quelques années, jusqu’au fameux congrès de Vienne (1814), date important dans leur histoire, qui les réintègre à l’empire. Les politiques sont plutôt réactionnaires, et imposent un système réactionnaire religieux, avec des saintes alliances à l’Est. Avec les vents révolutionnaires, ils galèrent à maintenir une stabilité dans les territoires italiens. Puis ils se disputent avec leur alliés, la Prusse et la Russie au sujet des état allemands et des Balkans. Pendant tout ce temps, on parle beaucoup du ministre Metternich, même s’il y a toujours une monarchie en place.
1848, Révolution à Vienne, insurrections en Hongrie et Italie, qui ne marchent pas très bien. Les Sardes et les piémonts commencent à s’énerver et gagnent du terrain en Italie (grâce à la Prusse qui a retourné sa veste). La Prusse les écrasent en 1866,et le 23 août le traité de Prague abandonne la confédération allemande qui devient l’empire allemand, sans l’Autriche.L’empire d’Autriche, se réduit en empire Autriche-Hongrie. ( + Bosnie Herzégovine et tout les pays de l’Est qui n’ont pas trop leur mot à dire).
Là on arrive à la seule chose que l’on connait de l’Autriche : l’assassinat de l’archiduc François Ferdinand, l’héritier Hasbourg au trône de l’empire d’Autriche par un serbe qui voulait son indépendance. Boum 1ere guerre-mondiale. Mais je crois qu’ils ont pas mal de galères nationalistes et ethniques en même temps dans le territoire. Les Hongrois sont pas très chaud pour se battre, pas beaucoup de budget, ni d’hommes. Bref, ils se font éclaté la gueule par les Russes, et les serbes aussi. Jusqu’à la Triple Alliance bien sur. Puis l’Italie toque à leur porte et leur rentre dedans. Dommage ça se calmait avec la Russie.
C’est une période dont les souvenirs planent encore quand on se balade, surtout en montagne où tu peux voir des photos, des postes de gardes, des grottes. Par exemple, on verra dans les Dolomites le col di Lana, où les deux nations s’affrontent salement.
Puis après ils ont des révoltent à l’intérieur des armées, et de tous les peuples qui veulent leur indépendance, (et plus de monarchie). Ça marche, et l’Autriche devient une république en 1918, se sépare de la Hongrie. L’emprise des Habsbourg est définitivement de l’histoire ancienne.
Bon ça reste la merde, parce qu’il n’y a plus d’argent et des famines. Et puis pas mal de régions (le Tyrol, le Voralberg etc.) à veulent se rapprocher plutôt de l’Allemagne ou de la Suisse.
Et puis l’Autriche perd la guerre, donc elle a pas trop son mot à dire et c’est les Alliés qui définissent les limites du territoires. Le Tyrol est divisé en deux, avec le Sud Tyrol en Italie par exemple.
Bon après c’est un peu plus facile de deviner ce qu’il se passe, le pouvoir devient autoritaire, de plus en plus fascho (un peu sous menaces de Mussolini et Hitler), mais une grosse religion catholique derrière. Et puis l’idéologie nazi comprend la clause « indexer l’Autriche ». Ca finit par aboutir à un accord en 1936 où l’Autriche devient un état allemand et doit libérer les nazis en prison. Les allemands nazis s’infiltrent dans la politique autrichienne et c’est un peu la fin de la liberté autrichienne. En même temps certains sont content parce que le pays est toujours en pls économique et qu’ils espèrent que les nazis vont les sauver.
Après, 2nd guerre mondiale, je passe parce que grossomerdo, l’Autriche fait ce que l’Allemagne lui demande de faire, avec moins de moyens.
A la fin de la guerre, les Alliés se partagent le territoire et Vienne (comme Berlin), et les socialistes sont au pouvoir. Je vous passe l’histoire internationale que vous devez déjà connaître.
Les alliés se cassent en 1955 après que l’Autriche se soit proclamé neutre. Et après c’est une histoire de politique alternés entre les partis, je ne suis pas allée plus loin.