Le voyage de Marty, Pampa #jour313

Réveil à 9h avec une bonne nuit de sommeil dans le lit incroyable de Manu. Ça me rééééégale. J’ai envie de rester ici juste pour pouvoir dormir encore dans ce lit. Et avec ce coussin surtout. Bref, au final il n’est pas allé au sport, urgence de dernière minute à la clinique. Je range mes affaires, il part et je pars 10min après lui. Je sors la moto et arrime le tout, on est partis.

Je passe dans un atelier de mécanique et graisse la chaîne qui en avait bien besoin. Je ne l’avais pas fait à Piura, c’était un peu con. Et il ne fallait pas compter sur le mécano pour lubrifier la chaîne de lui même hein haha !

Je pars donc pour Chimbote puis Caraz. Je roule, croise les flics, évite les barrages, un, deux, trois, quatre barrages… Un peu plus loin un 5ème. Abusé ils sont partout ! J’ai pas l’assurance obligatoire, je ne l’ai pas prise à Trujillo même si j’avais vu le stand : de toute façon ça ne couvre pas les dégâts matériels et si je me casse qqch c’est rapatriement en France avec l’assurance française… Aucun intérêt du coup. Mais elle est obligatoire, donc j’évite de me faire contrôler, pour ça je reste derrière une voiture ou sur la double file pour qu’ils arrêtent celui devant moi ou que je ne puisse pas me rabattre rapidement. Bref, ça roule bien.

Une côte, je double, arrive en haut et Bam, les flics. Meeeerde. Contrôle. Je donne mes papiers en priant, et la « soat ? » Meeeerde. Je lui dit qu’il est au fond de mon sac, il veut rien savoir. Fait chier. Bref, il veut m’emmener au commissariat. Bon en vrai, il veut des thunes, mais lui il joue mieux que les autres. Les autres à Chulucanas c’était la kermesse, ils étaient si content de me racketter qu’ils en étaient mignons. Lui il fait plus grave. Il me dit de venir avec lui voir la voiture. C’est juste pour être a couvert. Il m’explique que défaut de soat c’est défaut très grave et que l’amende c’est 513 soles. Ouai alors ça, la ligne au dessus c’est 512 soles, j’y crois pas une seconde, par contre il me dit que c’est immobilisation du véhicule et ça j’y crois, flemme. Bref, comment on s’arrange ?

Il me demande ce que je pense faire. Je lui dit que je lui file des sous et basta. Il me dit « et si tu me dénonce » ouai ouai fait pas genre mon gars, c’est bon. Bref, il me demande combien je suis prêt à lui donner. Je dis 50, c’est okay, ça part. Bon, j’aurais sûrement dû dire moins mais au moins c’est réglé. Il a pas forcé non plus il aurait pu demander plus.

Je repart donc. Je fais 10kms et me rend compte qu’il ne m’a pas rendu mon papier d’autorisation de circulation de la moto. Meeeeeerde. Demi tour, 10kms dans l’autre sens.. J’arrive… Et les mecs se sont barrés. Putain de merde, les connards. Le mec s’est barré avec mon papier. Il va rien en faire en plus, il a juste oublié de me le rendre ce con. Fait chier. La ou j’ai beaucoup de chances c’est qu’avec l’accident j’avais scanné tous les papiers, dont celui-la, je l’ai donc en pdf.

Je repars, j’arrive à Chimbote et vais au centre commercial dans la guitoune acheter mon putain de soat. Pas possible, je suis étranger, il faut aller au bureau qui ouvre à 15h. Ha ouai génial, autant dire que je vais pas arriver à Caraz ce soir !

Je vais manger des tripes et fait faire le soat. Ça prend 1h. La fille me demande si j’aime voyager seul, blablabla, me dit que c’est pas ouf de conduire c’est dangereux, blablabla. Elle me fait mon soat, 100 soles le mois. Je lui demande ensuite pour Jules, pas de dossier ouvert. Ces cons l’ont juste fermé haha ! Quand je lui dit que j’ai eu un accident, elle est bien trop contente d’entendre qu’elle « a raison ».

Bref, je repars, fait le plein et roule. Direction la petite route dans la montagne. Je quitte ENFIN le désert et ses routes toutes droites. Ha oui au fait, le fait d’avoir huilé la chaîne, j’ai retrouvé la moitié de la 6ème ! Je peux rouler à 80 de nouveau ! Elle est encore un poil contrainte mais elle marche pas trop trop mal. En sortant la moto ce matin j’ai eu l’impression qu’un frein frotte. C’est ce qui doit empêcher la moto d’être vraiment libérée. Par contre c’est dingue comment juste en graissant la chaîne c’est reparti ! Faites votre entretien les enfants, c’est important !

Je m’engage donc sur cette route qui remonte la vallée, du désert aux montagnes. 3000m de dénivelé positif à faire. Elle est juste marge pour le passage d’une voiture pas plus. Après bon, ici ils ont que des motos ou des touk touk donc ça va. Sauf quand j’ai croisé ce camion en sortie de virage mais ça l’a bien fait. La route est cool. Je monte puis m’arrête regarder le coucher de soleil qui est vraiment super sympa.

Je décide de me poser là plutôt que forcer et terminer à conduire dans le noir sur cette route dangereuse. Une fois pas deux. Je met la moto sur le côté de la route, enlève mes affaires, monte tout 50m plus haut dans la montagne et pose mon campement à la belle étoile.

Je vais ramasser du bois sec à droite à gauche. J’ai beaucoup de mal à lancer le feu, je ne comprend pas pourquoi au début mais en fait c’est que le bois n’est pas si sec. En fait il craque et se casse comme du bois sec mais ne l’est pas. Bref, une galère mais j’y arrive, ça part. Je mange de la purée de petit pois.

Franchement c’est cool ce que je fais, et quelle meilleure définition de la liberté que ce que je suis en train de vivre ? Voyager en moto, partir quand je veux, où je veux, m’arrêter où je veux, dormir où je veux, sortir mon sac de couchage et c’est parti, faire un petit feu de camp tranquille ! On ne peux pas être plus libre. Je vais dormir à la belle étoile, au milieu du Pérou, après un somptueux coucher de soleil. Je regarde les étoiles quelques temps, le sourire aux lèvres puis m’endors. Cette soirée restera l’un de mes plus beaux souvenirs de ce voyage. Je suis heureux et serein, libre et admiratif de ces paysages et espaces qui m’entourent.

Demain je passe par l’un des tunnels les plus hauts du monde, entouré de montagnes à plus de 6000m, et je traverse la cordillère des Andes.

Bilan : 250 soles soit 62,5€

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