Aujourd’hui c’est la Toussaint et comme la famille d’Anna est catholique, on a suivi ce jour spécial de l’intérieur.
On commence la journée en allant au cimetière de Bois Marchand. Pour le stationnement, c’est très simple, il suffit de s’arrêter sur la bande d’arrêt d’urgence de l’autoroute. Je note que l’oncle d’Anna préfère marcher sur l’autoroute que sur l’herbe : étonnant, surtout quand on sait qu’il nous met en garde contre la pluie parce qu’il y a eu des morts dans une inondation il y a plusieurs années.
Bref, revenons à nos moutons. Le cimetière est grand et très fréquenté aujourd’hui. Arrivés à la tombe, on l’orne de fleurs et d’encens et on arrose généreusement la pierre tombale pour la laver. En fait, ce n’est pas vraiment une pierre tombale mais plutôt une sorte de stèle posée à même le sol qui accueille le défunt. Dans tout ce rituel, je suis surpris par l’absence de minute de silence ou de prière. La conversation est très terre à terre et porte sur la qualité de conservation de la tombe, sur l’état des fleurs ou sur l’épineuse question de faut-il reprendre de l’eau avant la prochaine tombe ?
On part ensuite pour le mausolée du Père Laval, un saint local qui a vécu au 19e et qui aurait pas mal aidé les pauvres et même fait quelques miracles. Il y a une messe classique dans l’église et un temps de prière musical (bien plus sympa) dans le mausolée. Ce n’est pas une étape indispensable de la toussaint, mais ça fait longtemps qu’ils n’y étaient pas allés.
Enfin, nous partons pour le cimetière de l’ouest. Contrairement à Bois Marchand, ce cimetière accueille des créoles en plus des Chinois (les cimetières fonctionnent par communauté et par religion, comme le reste de la société). L’ambiance est encore plus effervescente. On voit beaucoup de monde, des stands de marchands de nourriture, de fleur et de jerricans d’eau ainsi que des gars qui proposent leurs services pour nettoyer les tombes voir carrément la remettre a neuf à la bêche.