Le voyage de Marty, Acatenango #jour112

Je me lève tôt pour prendre le bateau. Je vais sur la plage pour me baigner pour la seule fois de mon séjour ici. Je ne peux quand même pas ne pas aller au moins un peu dans l’eau ! Je ne pouvais pas à cause de mon tatouage mais le bas ça va ! Et la quelle surprise : on voit le lever de soleil. Alors la j’ai un seum pas possible : ça fait 4 jours que je croyais que le lever de soleil n’était pas visible. Putain quel débile. Je met mes pieds dans l’eau : elle est chaude.

Je vais prendre mon bateau et prend à petit dej en chemin. Je monte dans la barque et on part. On file sur l’eau dans la mangrove. Les arbres ont des racines de plusieurs mètres plongées dans l’eau. On va doucement, c’est un petit moteur. Je vois des oiseaux et la nature, c’est sympa.

Arrivé je prend un premier bus pour le croisement puis un second pour Escuintla. Je fais le marché et achète des tomates et des bananes. Je mange un petit soufflé. Je chope le bus pour Antigua et m’arrête en route. Je fais du stop puis un chicken bus. Le dernier chicken bus c’est un coup de chance, les gens m’ont dit pas de bus avant 13h sur cette route. Je suis passé par la petite route entre Ciudad Vieja et San Jose Calderas, sur maps c’est une route principale, en vrai c’est une piste. Dans ces pays maps est toujours perdu et ne sait pas trop comment c’est. À Palin pour le Pacaya c’était censé être une piste c’était une belle route. Bref, j’ai eu de la chance et au final tout se goupille bien ! Le bus me dépose devant l’entrée !

Je rentre et monte direct. Le chemin est pas ultra sympa au début. Passé le restaurant ça s’améliore. À presque la moitié de la montée : la billetterie. Normalement il est interdit de le faire sans guide. Je négocie, je dis que j’ai l’habitude de monter des volcans (c’est vrai), que j’ai tout le matos (c’est vrai) et que je suis déjà venu (c’est faux). Le mec s’assure que je connaisse bien le chemin, je lui dit que je l’ai sur mon tel avec le GPS. Il est surpris. C’est dingue comme à chaque fois ils sont surpris que j’ai le chemin sur mon téléphone. Enfin je veux dire ils ont un téléphone aussi quoi, y’a rien de surprenant à avoir Maps sur son téléphone ou à être capable de chercher sur Google « chemin X ». Bref, il me laisse passer et m’indique les numéros en cas de problème. Inutile il n’y a pas de réseau de toute façon là haut. Je monte pépouse, c’est maintenant un chemin entre les arbres c’est cool. Franchement c’est pas dur, les gens en parlent comme d’un truc de malade mais c’est surtout qu’ils n’ont pas l’habitude de marcher et là ben faut marcher. Enfin du moins, pour aller au camp de base. Arrivé en haut je suis surpris, je suis plus fatigué que d’habitude et j’ai une sensation bizarre. Ha ben oui, j’ai faim ! Je n’ai pas mangé à midi ! Évidemment faire 1200m de dénivelé c’est pas un exploit mais sans avoir mangé avant c’est fatiguant 😂 gros boloss 😂 j’avais posé mes affaires inutiles chez Moises avant de partir, mon sac doit faire 9kgs je pense.

Arrivé en haut je mange (enfin) et me pose sur un camps. Je regarde autour, des faux chemins de partout, c’est le gros bordel. Je trouve un autre camp plus sympa avec une meilleure vue. Je m’installe et je pars pour le Fuego. Des poubelles à droite à gauche comme d’hab. Je vois les guides balancer directement les bouteilles sur le chemin. Vraiment envie de les insulter à être aussi con putain. Les mecs ils travaillent ici et ils y balancent leurs bouteilles. Je pensais qu’on voyait le coucher de soleil depuis le camp mais non ! Il faut aller au Fuego ! Le problème c’est qu’il y à 250m D- puis D+ et 1h30 pour y aller. Je n’y arriverai pas. J’ai chié j’aurais dû poser le sac et direct y aller. Tant pis, j’y vais. Je regarde le coucher de soleil depuis en bas. On est au niveau des nuages, c’est moins beau que d’au dessus mais tant pis. J’en ai vu d’autres. Je termine la montée. À la fin j’en ai marre. En fait d’oublier de manger avant de monter ça m’a clairement séché, en tant normal c’est chill. J’arrive en haut et rejoins le groupe qui y est. Je me passe une lingette et m’habille chaud. Il ne faut pas s’habiller chaud avec de la transpiration : non seulement les pores de la peau sont obstrués et le corps chauffe moins mais ça salit les habit et pousse le problème à long terme. Pour ça 2 solutions : de l’eau sur une serviette et s’essuyer ou même plus efficace : la lingette nettoyante.

Une fois finis je regarde le Fuego pile à ce moment là grosse éruption ! Le groupe se met à gueuler je me demande ce qu’il se passe, mais non ils gueulent juste comme des animaux parceque le volcan vient d’entrer en éruption. Calmez vous bordel on est pas au cirque ! Du coup j’en ai raté les 3/4, fait chier. Il y en aura d’autres. J’attend et je regarde le volcan. C’est dingue d’être à 200m d’un volcan en éruption. Certaines éruptions sont plus petites mais envoient quand même de la lave sur les pentes. On voit distinctement les pierres de lave rouler à toute vitesse sur les flancs du volcan, c’est ouf. Le groupe d’espagnol s’en va. Je me retrouve seulement avec un français et son guide. On discute un peu. Nous ne sommes plus que 3 c’est cool. Et là BAM ! deuxième grosse explosion ! Le français se met à crier et a lever les bras, la main pile devant mes yeux. MAIS JE VAIS EN PRENDRE UN POUR TAPER SUR L’AUTRE C’EST PAS POSSIBLE ! L’éruption est belle. Le français s’en va juste après ça, on échange nos contact : il a pris de belles photos qu’il m’enverra, cf photos ci-dessous.

Je sais que chacun gère son excitation de manière différente, mais je me pose cependant la question : à quoi sert de crier et sauter ? Enfin je veux dire : est ce que c’est plus beau comme ça ? Ça permet de libérer les émotions ? Perso je suis calme et le bruit/le mouvement me déconcentrent et m’empêchent de me focus sur l’éruption. Ça me distrait et je passe à côté. Si l’un de mes lecteurs est du genre à crier et à s’agiter, je veux bien une explication.

Enfin seul. Tranquille. Je vais rester ici encore une heure, en regardant les petites éruptions, les nuages de fumée, les pierres dévalant les pentes, la ville qui s’illumine dans la nuit. Il y a un peu de vent mais ça va. Je fais exploser le gros pétard que j’ai acheté au marché. J’aime les pétards (coucou Léo). Je m’assois et pense un peu face à ce volcan en éruption. Quand j’avais 8 ans je faisais des exposés sur les volcans parceque c’était un truc qui me passionnait, comment les plaques tectoniques se montent les unes sur les autres et de la lave en sort. 15 ans plus tard, pour mon 23ème anniversaire, je suis en face et à 200m d’un volcan actif et en éruption toutes les 30minutes. Je suis face à cette lave qui jaillit à plusieurs milliers de degrés du centre de la terre. C’est dingue. Un gros nuage de fumée s’échappe du volcan, je vois le haut rougir de plus en plus, pendant 30 secondes. Je suis hypnotisé et regarde la cime de ce volcan. D’un coup un énorme grondement se fait entendre. L’air tremble, le rouge s’éteint et une énorme explosion fait jaillir de la lave. Une seconde éruption 2 secondes plus tard fait sortir une seconde gerbe de pierre en fusion. Génial. Le sommet du volcan est désormais recouvert de lave. Suite à ça quelques autres petites éruptions. Je rentre : la prochaine grosse éruption ne sera pas avant 30minutes. Je rentre tranquille, j’ai encore 250m D- et surtout 250m D+. Ça me fait 1700m D+ aujourd’hui, comme pour le volcan Atitlán. Je regarde le volcan depuis mon sac de couchage mais c’est pas super intéressant : beaucoup d’attente pour pas grand chose. Je me couche vers 22h30. Demain réveil 4h du mat’ pour monter au sommet et voir le lever de soleil.

C’était un sacré spectacle, et un anniversaire sympa.

Bilan : 145 qtz soit 16,5€

Un commentaire

  1. Je suis un peu comme toi et je m’étais déjà posé la question. Je me dis que si le gars était tout seul il ne crierait pas. Les gens s’exclament pour partager le moment avec les gens autour. C’est une réaction purement sociale.

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