Samedi 3 juin
On part de Langar vers 8h. On a demandé à la tenancière de nous faire cuire les oeufs qu’on a acheté la veille. Les œufs durs, c’est bon et c’est plus pratique que les œufs crus.
On tape direct dans le dur avec une grosse montée qui nous sort de la vallée principale pour rejoindre une plus petite. La piste est raide et rude, on fait du 5km/h pendant plusieurs heures. On passe au dessus des 3000m, et on monte, et on monte.
On est toujours sur la frontière Afghane, mais l’ambiance est radicalement différente. Ici, il n’y a plus beaucoup de passage. Il n’y a plus de militaires, plus de checkpoints, alors que c’est pourtant l’endroit où c’est le plus simple de traverser la frontière : seulement un petit torrent la marque.
Sur la route, on double pas mal de petits troupeaux de vaches, chèvres et moutons. Ce sont les bergers qui emmontagnent pour 3 mois. Ils montent notamment les bêtes des villageois de la vallée. Étonnamment, ils n’utilisent pas tellement de chien pour guider leur troupeau. Ils sifflent et jouent du bâton. Comme ils sont lents et que les distances sont importantes, ils s’arrêtent dans des refuges le soir et repartent tôt le lendemain matin.
Piste tres dure, je me sens assez bien malgré tout : mon genou ne m’embête plus et je pense trouver un rythme petit à petit.
La piste est très dure et le vent est très fort (mais par chance, dans notre dos). Comme tout le temps en montée, je suis le dernier. Entraines toi qu’y disait.
Vers 15h30, je suis pris par un violent mal de ventre. J’ai juste le temps de sortir des mouchoirs en papier et de courir derrière un rocher. Avec le vent, j’ai froid. Papa fait demi-tour pour venir me chercher. Je m’habille aussi chaudement que je peux et on parcourt les quelques kilomètres jusqu’au checkpoint. Pour les problèmes de ce type, on a des capsules de charbon actif et du smecta : ça marche bien.
Nous arrivons à Khorgush. Khorgush, c’est un checkpoint militaire, un refuge pour les bergers de passage, et c’est tout. Il se trouve qu’en ce moment, il y a plein de bergers de passage.
On rencontre aussi Eva et Ulysse, deux suisses en tour du monde. Ça fait plus d’un an qu’ils ont quitté leur neutre mère patrie pour découvrir le monde. Ils pensent rester sur la route encore plusieurs années. Ils sont sympas et surtout ils sont une mine d’or en bons conseils de voyage.
Dans le refuge, il y a une pièces relativement grande et bien chauffée qu’occupent les bergers. Nous, les touristes, nous sommes dans une petite pièce froide et crasseuse à côté. Assez vite, nos amis suisses nous font part de la problématique : les bergers essaient de faire payer la nuit au refuge, ce qui n’est pas légitime puisqu’ils ne sont pas plus chez eux que nous. En plus, ils picolent. Bref, c’est chiant. Tout ce qui nous reste à faire, c’est les envoyer chier à chaque fois qu’ils nous adressent la parole.
C’est dommage, surtout que la veille, le U et la E ont passé une super soirée avec des bergers dans un refuge du même style.
Au delà de ça, on discute pas mal et on passe une bonne soirée.
Max elevation: 3884 m
Min elevation: 2696 m
Total climbing: 2212 m
Total descent: -1029 m