Mardi 2 novembre. On se lève tôt pour aller à la messe où on donne un office qui concerne la famille d’Anna. En temps normal, j’aurais refusé poliment, mais j’étais curieux d’assister à une messe catholique Mauricienne. Je peux donc maintenant confirmer que c’est chiant, comme ailleurs.
9h : on monte dans un bus direction Bord Cascade/Henrietta. On galère un peu à trouver, mais les bus sont globalement très bien organisés ici et en demandant au chef de gare, on trouve facilement notre bus. Le confort et la vitesse de voyage sont eux un peu plus aléatoires. Si certains bus sont modernes, la plupart cumulent les décennies. Il semble également que les amortisseurs soient optionnels, heureusement que les routes sont correctes !
10h30 : on arrive enfin à la gare routière d’Henrietta. En fait, il s’agit d’un spot de randonnées que j’avais trouvé un peu au pif sur maps.me. Sur la carte, il y a plein de sentiers dans la forêt et même des cascades. En fait, on se rend compte qu’on est au site des 7 cascades, une des randonnée les plus connues de l’île. Heureusement, il semble y avoir assez peu de touristes.
On discute avec des touristes malgaches. En fait, beaucoup de femmes de Madagascar viennent à Maurice pour y travailler dans les usines textiles. Elles vivent dans des dortoirs d’usines et donc ne sortent pas beaucoup : en 2 ans ici, Lydia parle à peine Créole.
12h : on monte, on descend, on mange, on fait la sieste, on se perd, on retrouve notre chemin, et on recommence. La vue est très sympa et les cascades sont magnifiques. Le site est un genre de canyon très large et très raide dans lequel se succèdent 7 cascades assez impressionnantes. Les sentiers sont mal indiqués et pas vraiment entretenus. C’est connu mais les autorités semble s’en battre nonchalamment les bonbons, ce qui est en fait une excellente chose puisque le site garde un vrai aspect nature/exploration dans la jungle.
14h : on tombe sur une grande troupe de ch’tis (genre 10 adultes et autant de chiards). Leur insouciance et leur ouverture me fait beaucoup de bien. Il viennent tranquillement, un sandwich dans une main et une bière dans l’autre, nous dire qu’ils sont perdus. Alors que depuis dix jours tout le monde nous martèle que Maurice est un lieux dangereux, tant dans la rue que dans la nature, c’est une vraie bouffée d’air frais. J’ADORE ME PERDRE, LAISSEZ MOI ME PERDRE BORDEL !
A côté, deux jeunes mauriciens sont assez angoissés pour la troupe de ch’ti et décident de les attendre pour leur montrer le chemin. En remontant, on sympathise avec les Mauriciens. En fait, ce sont des créoles qui finissent ici un long week-end de plage et de cuite. Avec Anna, on est sur le cul : oui, les mauriciens font des trucs quand ils ne travaillent pas ! Croulants sous nos questions, ils nous lâchent tout. Ils font des bivouacs, de la pêche, du VTT, du kayak et des barbec sur la plage. ENFIN !
En fait ça fait du bien de rencontrer ces gars parce qu’après plusieurs jours au contact des oncles et tantes d’Anna, mon image de Maurice commençait à se ternir un peu. Non pas qu’ils ne soient pas sympa, au contraire même : ils sont trop sympas. Trop attentionnés d’abord : « attention au caillou », « il faut pas sortir le soir », « il faut pas sortir quand il pleut » ou encore « ne marche surtout pas, je vais chercher la voiture ». Et ensuite trop généreux : les sorties au restaurant (par ailleurs de très bons restaurants), ont tendances à se transformer en gavage d’oie. Il faut parfois hausser le ton pour refuser un plat parce que si je dis « non » poliment, je suis quand même servi !
Bref, le courant est bien passé et on a échangé nos contacts. On devrait les revoir bientôt et découvrir un nouvel aspect de Maurice !