Samedi 20 novembre. La semaine dernière, une famille de Bois Cheri nous a invités. Bois Cheri c’est la région du thé à Maurice, « dité » en Créole.
Du coup, on ne pouvait pas laisser filer une occasion pareille et on y est allé. L’hospitalité de la famille est assez impressionnante et non contents de nous nourrir et de nous loger gratuitement pour une nuit, ils nous offrent des vêtements. On essaie de refuser poliment, mais bien sûr ya pas moyen.
C’est une petite famille musulmane, avec le père, la mère, la grand-mère et un fils, qui vivent dans une petite maison. L’ambiance est très « traditionnelle » : l’homme donne les ordres et la femme exécute. Ça marche très bien ! Il faut que j’en parle avec Anna.
Rosida, la mère de famille, nous sert un délicieux thé local bien épais et mousseux. Je comprend plus tard pourquoi il est si bon : elle remplit la moitié d’une tasse de lait en poudre et de sucre, l’autre moitié de thé ultra concentré et mélange le tout au fouet.
Le soir venu, on mange du Briani, plat typique à base de riz, de viande, d’épices et de beaucoup de gras. On mange avec les mains, c’est génial. Mais les portions sont gargantuesques et on mange à en avoir mal au ventre.
Asmed, le père de famille, est un genre d’homme d’affaires : il achète des trucs pour les revendre après. Il réfléchit beaucoup, connaît tout le monde et a du flair pour les affaires. Il nous raconte notamment comment il s’est fait un max de blé en vendant des balais artisanaux dans le nord de l’île. Actuellement, il rachète plein de terrains dans son village parce qu’un supermarché devrait y voir le jour dans les années à venir, ce qui devrait faire exploser les prix actuellement très bas.
Notre hôte a une autre particularité : il a une famille immense (environ 160 cousins germains selon lui et plus de 1000 personnes si on compte les femmes et les familles). Il nous dit que la grande famille est globalement très solidaire et que c’est leur force.
Dimanche 21 novembre. Le matin, Anna à un peu mal au ventre, j’ai un peu la chiasse. On a bien dormi mais le piment et sans doute l’eau du robinet nous mettent à rude épreuve. Cependant, bon an mal an, on assiste à la fabrication des farata pour le petit déjeuner. Les farata c’est des galettes de blé : la rencontre orientale entre du pain et des crêpes. C’est très chouette. Pour le petit dej, on les enduit de beurre, de cheddar australien et de confiture à l’ananas et on mange ça quand elles sont encore chaudes. C’est délicieux et très gras, on commence à avoir l’habitude.
On est super contents de cette expérience, c’est très différent des autres familles Mauriciennes qu’on connaît. A part le créole et la cuisine, on penserait même être dans un autre pays, c’est impressionnant !
Alors elle a dit quoi Anna ?
Ben en ce moment, je suis homme au foyer et c’est elle qui travaille : vive le matriarcat
youhouuuu