USA #24: Si je devais vivre aux États-Unis, ce serait là

Léo est parti ce matin pour l’aéroport, et demain, j’ai mon train pour Chicago : 3924 km et 52h en places assises, ça va être costaud !

San Francisco

Mais parlons pour le moment de San Francisco, car il n’y a qu’une seule ville où je pourrais vraiment envisager de vivre dans ce pays, et c’est celle-ci.

Premièrement, la géographie :

La baie de San Francisco est un endroit assez magique: c’est un port naturel de presque 100km de long du Nord au Sud, et d’environ 10 km de large, le tout connecté a la mer en son centre par un étroit détroit bien droit : la Golden Gate, ou Porte Dorée, et son emblématique pont rouge. Ouverte sur l’ouest elle devient magnifique à chaque coucher de soleil, pour tant est qu’il n’y ait pas de brouillard, cf. le passage sur le climat. Toute la baie est entourée de collines verdoyantes, dans une ambiance pays basque bien agréable, et le manque de fromage de brebis n’empêchant pas de bâtir des villes, la petite colonie portuaire de Yerba Buena deviendra vite la cité de San Francisco, s’étendant sur les collines de la partie Sud de la Golden Gate, à l’extrémité Nord de la péninsule de San Francisco (ça va, ça suit ?). On a donc une ville parsemée de gentilles collines pas si raides que ça (moi qui fais du vélo, ça ne me gênerait pas) et qui donnent plein de points de vue différents sur la baie et l’océan. Celle-ci, quant-à-elle, est loin d’être complètement urbanisée. En face de San Francisco, on trouve principalement Berkeley et Oakland, la ville natale du grand Jack London, et puis au sud de la baie, la Silicon valley, autour de Palo Alto. Au nord, les collines sont restées vertes, parsemées de petites villes (à l’échelle américaine). Elles sont réputées pour leur bon vin, vers les coins de Napa et Sonoma.

Ensuite, le climat :

En général, il ne fait jamais ni très froid en hiver, ni trop chaud en été, et en plus, il y a un été indien en septembre-octobre qui est paraît-il le vrai été de Frisco ! Bon, on m’a dit qu’il y avait du brouillard de manière très très récurrente sur la ville, mais bon moi quand j’y suis allé c’était bon, donc je vois pas le problème ! Et puis tant qu’on peut se baigner en octobre, c’est tout bon haha !

En conséquence, toute la baie est copieusement arrosée et verdoyante, en grand contraste avec le reste de la Californie, complètement désertique.

Enfin, l’ambiance :

Je me suis baladé au bord de l’océan et dans plusieurs quartiers de la ville, et partout, l’ambiance est chaleureuse. Le petit port de pêche est magnifique, et il reste aussi des vestiges d’une activité portuaire industrielle plus ancienne. Depuis les années 60 et l’avènement du transport intermodal par containers, le port de San Francisco, dans l’impossibilité de s’étendre et de se moderniser, a quasiment abandonné son activité industrielle au profit de celui d’Oakland.

Partout dans la ville, les maisons sont jolies et bien entretenues (il faut le souligner, parce que dans ce pays, on voit souvent des ruines abandonnées, même en ville). Il y a de grands parcs, des coins sur les collines avec de belles vistas sur la ville, et quand on s’approche du centre, ça foisonne de terrasses de restos et de cafés, et ça, ça n’a pas de prix. Surtout aux États-Unis, c’est carrément lunaire !


Autre chose: San Francisco est une ville très colorée, de nombreuses fresques sont peintes sur les murs  et représentent l’histoire de la ville, du quartier, et témoignent souvent de son passé hippie, puisque c’est là qu’est né le mouvement dans les années 60, et avant lui la beat génération des années 45-50.

La Beat Generation, c'était des jeunes de la fin des années 40 qui écoutaient du jazz de rebelle, portaient des jeans et s'en foutaient des conventions sociales. Comprendre ici l'usage de drogues récréatives et surtout la liberté sexuelle, impensables dans les États-Unis de l'après guerre, puritains au possible, encore plus qu'aujourd'hui. 
En gros, ces gens là faisaient beaucoup la fête et l'amour en clubbant sur du hard bop complètement défoncés, et c'était bien !
Mais c'est aussi et surtout un gros mouvement littéraire au départ. L’œuvre principale, et la plus connue, c'est sur la route de Jack Kérouac, à lire de toute urgence si ce n'est pas déjà fait, et en anglais de préférence !
Et si déjà lu, voici quelques ouvertures glanées ça et là, qui valent sûrement leur pesant de cacahuètes :
- Off the Road, 1990, de Carolyn Cassady, la femme de Neal, qui raconte sa vision de la beat generation et de ses aventures avec Jack Kerouac et les autres membres de la bande.
- Un film : Sur la Route de Walter Salles, 2012, apparemment édulcoré mais facile d'accès.
- Un autre film : Magic Trip, filmé en 1964 et jamais terminé, finalement sorti sous forme de docu en 2011.
- The Road (Les Vagabonds du Rail), 1907, de Jack London, recueil autobio qui raconte ses années de vagabondage à travers les États-Unis de la fin du XIXe s. Piraterie, prison, trains pris au vol et autres aventures au programme !  (rien à voir avec les Beatniks, mais c'est super !)

San Francisco, c’est donc depuis longtemps une ville alternative, et c’est ça qui fait qu’elle m’attire. Et en plus, il y fait bon vivre !
Les américains alternatifs qui l’habitent sont aussi plus proche des milieux que j’aime bien, et je m’y sens plus à l’aise que dans n’importe quelle autre ville. En plus, on peut se balader partout à vélo et ça, ça me plait ! En plus, les premiers transports en communs construits au début du siècle dernier sont toujours en service, ça me passionne ! En fait, le réseau sert même de musée à ciel ouvert puisque la ville fait rouler d’anciens tramways venus de différentes villes du monde !

Enfin, le sud de la baie, c’est la Silicon Valley (Vallée du Silicium) et ses entreprises de semi-conducteurs, d’informatique et d’internet. Même si je ne me vois pas vraiment travailler là dedans, ça rend toute la région super dynamique, il y a du boulot partout, dans divers domaines, et ce serait facile de m’y installer pour une quelconque activité.

Tout ceci dit, San Francisco est bien la ville où l’irai si je devais m’installer chez les Ricains, mais pour l’instant, un tel scénario reste purement fictionnel. Toute ressemblance avec la réalité serait fortuite.

2 commentaires

  1. J’avais pas réalisé, mais Kerouac, London et Le Forestier font de San Francisco un genre de lieu saint du Bivouhack

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