Un soir, en discutant avec Rajeev et Sanju, des amis du nord, j’entend parler des films de kung fu des années 70. « Ca branle dans les bambous », « il faut battre le chinois pendant qu’il est chaud » ou « coup de boule dans les valseuses », « quand les jaunes voient rouges » ou « nous y’en a riz le bol » sont des titres authentiques. Et quelques uns de ces films sont disponibles sur youtube, ne me remerciez pas.
La bouffe
En me baladant sur les très nombreux marchés et bazars de Port-Louis et d’ailleurs (j’adore les marchés !), je découvre toujours de nouveaux fruits, de nouveau légumes, etc. Les vendeurs sont souvent sympas et acceptent de m’expliquer c’est quoi ces légumes bizarres et surtout me donnent quelques conseils sur leur cuisine. Comme ça, j’ai notamment acheté des brèdes songes. En fait, les brèdes c’est globalement des tiges ou des feuilles de légumes qui sont comestibles. Les brèdes songe, c’est les feuilles du songe, un tubercule étonnant par ailleurs (c’est le Taro au Japon). Le conseil est simple : il faut enlever les fibres, les faire cuire et ça fait comme des épinards. Ni une ni deux, je m’exécute et je commence la préparation. En fait, il faut voir qu’il y a des tiges et des feuilles. Je commence par préparer les tiges en enlevant les fibre, un peu chiant mais ça va. Puis je prend les feuilles, je les laves bien et je les coupe vite fait. Je remarque que mes mains me démangent pas mal, surtout entre les doigts, c’est relou. Mais bon, je vais pas me poser des questions pour si peu. Je met tout dans une casserole avec un peu d’eau et je lance la cuisson. Par curiosité, je veux toujours goûter les trucs que je connais pas, et pourquoi pas voir l’évolution de leur goût au fil de la cuisson. Je prend donc un morceau de feuille que j’enfourne goulument dans ma bouche. Et là, c’est le drame. J’ai l’impression d’avoir bouffé une poignée de poudre de verre bien aiguisés et trempés dans un truc bien acide, genre du jus de citron. J’ai mal à ma bouche. J’essaie de cracher, de rincer avec de l’eau froide, et de l’eau chaude. Nop, je suis niqué. En plus, je me rend compte qu’en me touchant l’oreille, elle se met à être irritée aussi. Ok.
J’apprend en faisant quelques recherches que la feuille de songe est en effet toxique crue à cause de cristaux microscopiques, les raphides. Finalement, je m’en sors bien parce que la gêne disparait le soir même alors que selon Wikipedia, les symptômes peuvent durer jusqu’à deux semaines.
Sinon, comme je le disais, je découvre plein de nouveau fruits et légumes, mais également des nouvelles façons de les cuisiner. Anna a récemment réussit à maîtriser parfaitement les rotis, des galettes de blé, bien souples, qui accompagnent beaucoup de plats ici ou sont servies dans la rue, garnies de sauce épicés. On commence aussi à bien faire les cari, une famille de plats très larges qui consiste à faire des trucs en sauce avec plein d’épices. On fait des merveilles avec le poisson salé, le tofu fumé et lentilles. On est des pros du riz frit, mines frites (=nouilles frites), du chop suey, des soupes de dholl (lentilles, poix cassés). On fait des trucs simples, mais on cuisine presque tous les jours et on progresse vraiment.
Si vous, mes millions de lecteurs, vous voulez quelques recettes faciles à reproduire en France, faites le moi savoir en commentaire 🙂
Le sabre
Récemment, je suis allé me balader dans le quartier des quincailleries pour acheter un sabre. Un sabre c’est une machette. C’est l’outil de base pour les agriculteurs, les bucherons, les élagueurs, les flics et les profs. C’est un gros morceau d’acier de la taille de mon avant-bras avec un manche en plastique moche et un tranchant moyen. Le tout pour 7€. Je suppose que c’est quand même de la bonne qualité, vu que ce genre de trucs est utilisé par tout le monde sur l’île et que c’est le seul modèle que le mec avait dans son magasin. On verra bien à l’usage ! Quel usage ? Eh bien la randonnée ! Vu que les sentiers sont mal entretenus et suite aux cyclones, il faut se démerder soit même pour passer à certains endroits.
Pour pouvoir trimballer l’outil sans éventrer mon sac, j’ai fais un fourreau avec un vieux paillasson et un cabat de courses. C’est objectivement vilain, mais ça marche très bien !
La question qui subsiste c’est : est-ce que ça passera à l’aéroport ?
Les petits tracas du quotidiens
Il y a une dizaine de jours, je sors de la maison tranquilou pour aller au bazar, tel la fleur au fusil. Sauf que la guêpe qui avait fait sa maison au dessus de la porte, en avait décidé autrement. Elle ma piqué à l’oreille et je doit bien dire que ça fait un mal de chien.
La semaine dernière, Anna sort de la douche quand, oh surprise, elle se retrouve couverte de dizaines de fourmis. Apparemment, ça gratte, c’est désagréable et en plus, bordel, pourquoi la serviette est envahie de fourmis ? On ne trouve pas, mais il y en a beaucoup, ça c’est sûr. Du coup, on lave la serviette à la machine et on la secoue bien pour enlever les cadavres d’insecte. Puis, je la réutilise. Premier jour, ok, elle fait bien son taf de serviette. Deuxième jour : surprise ! Comme Anna, je me retrouve avec des dizaines de fourmis qui me mordent et m’aspergent copieusement d’acide. Ca reste des fourmis minuscules, mais avec le nombre, elles arrivent à faire mal. Je me gratte comme un con pendant au moins une heure avant que ça passe.
On ne sait toujours pas pourquoi les fourmis aiment autant notre serviette.
Baie du tombeau et Jin Fei
Samedi 5 mars, on est allé visité ce coin au nom attrayant. En fait, l’endroit s’appelle « Baie du Tombeau » comme ça parce que la baie est particulièrement dangereuse et a vu plusieurs naufrages, dont celui d’un gouverneur général des Indes orientales et amiral néerlandais, Pieter Both. Et ça c’est pas rien quand même. Le mec a même donné son nom à une montagne. Comme Michel Blanc et Jean-Paul Cervin.
Mais ce qui nous intriguait dans ce bled, c’est Jin Fei, la ville du futur de Maurice, gracieusement offerte par Xi Jinping. Si j’ai bien compris, Maurice fait les routes et les raccordements aux réseaux puis la Chine construit les bâtiments, puis des investisseurs les exploitent. La première pierre a été posée en 2009. Après, ça aurait pas mal trainé, mais finalement aujourd’hui, tous les chantiers sont bien lancés. Le but est de faire un quartier d’affaire pour booster l’économie, mais il y a tout un tas d’autres enjeux autour de ce projet, comme le rapprochement avec la Chine plutôt qu’avec l’Inde (le partenaire historique de Maurice).
Bon, une fois sur place, on a vu le Eden Garden, le gros bâtiment avec des pics alignés sur la tête. C’est classe, mais la poussière rouge du coin (l’endroit s’appelle aussi Terre Rouge) donne l’impression que tout est rouillé. Aussi, le bâtiment n’est quasiment pas exploité. Mais bon, ça peut se comprendre vu que c’est le seul bâtiment du quartier à exister. Faut quand même voir qu’on est au milieu des champs. Bon, donc finalement y’avait pas grand chose à voir alors on est allé chercher des coquillage à la plage d’à côté.
Sources :
- Un article de 2011 sur Jin Fei : https://www.cairn.info/revue-outre-terre1-2011-4-page-129.htm
- Le site vitrine du projet : http://www.jinfeismartcity.com/
- Un article plus récent sur la reprise du projet : https://ionnews.mu/jin-fei-fer-de-lance-de-la-reprise/
Trop chaud pour avoir quelques recettes pas trop complexes !
ok ma gueule
Trop drôle! A Koh Lanta ya aussi un mec qui s’est empoisonné avec les feuilles
ouais ça pique