Mardi 11 juillet. On descend de la montagne de la La Joya. J’ai mal dormi, j’ai eu soif cette nuit. Je cherche de l’eau mais c’est compliqué. Tout à l’air compliqué ici, ça commence à me saouler. Quand je pose une question à quelqu’un, j’ai l’impression qu’il répond n’importe quoi à voix basse juste pour que je lui foute la paix. Une bonne femme nous explique enfin qu’il n’y a de l’eau qu’à 9h30 et qu’il suffit d’attendre un peu. Ben voilà, c’est pas si compliqué !
J’ai l’impression que ce village est peuplé d’alcooliques et de débiles, je suis bien content qu’on se tire. Avant de partir, on passe vite fait au cimetière. Comme le reste du village, c’est le foutoir, mais on constate que certaines tombes on des offrandes de coca, d’alcool et de cigarettes.
On fait du stop jusqu’à Chuquichambi, un petit bled sans intérêt particulier. Le but est de traverser une petite chaine de montagnes pour générer un peu d’aventures. Malheureusement, dès qu’on depasse le village, on se rend compte que ces montagnes on été presque totalement abandonnées. C’est fou : tout est aménagé en terrasses, il y a des kilomètres et des kilomètres de murs et pierre partout, églises, des maisons, mais presque tout est abandonné.
Tant pis si il n’y a personne, au moins c’est joli. On marche toute l’après midi sur la route sans croiser ni humain ni véhicule.
Vers 17h, on arrive de l’autre côté de la montagne dans la bourgade de Belen. On est poisseux, on aimerais bien dormir chez quelqu’un, mais il n’y a pas de residencia dans ce bled. En plus, il y a des gros travaux pour mettre en place les reseaux d’eau dans le village. Les mecs ne font pas dans la dentelle : ils ont détruit toutes les rues du village, ce quu rend les déplacements franchement compliqués.
Une autre chose qui complique notre projet, c’est que les habitants n’ont pas l’air très intéressés pour nous accueillir. Guillaume finit par trouver un mec qui veut nous héberger et peut même nous filer à bouffer : cool ! Il nous emmène dans une minuscule maison avec une pièce et trois lits. Pas d’eau, pas de chiotte. Il nous confime que c’est chez lui et nous promet des oeufs rt du pain dans 30 minutes. C’est un peu spartiate mais pourquoi pas.
30 minutes plus tard, l’ingénieur (Yuri) du chantier se pointe comme une fleur avec deux ouvriers qui viennent d’arriver. Attend mais on est chez le mec ou dans un dortoir communal là ? Les ouvriers sont cools mais le plan s’avère de plus en plus fumeux.
On attend notre bouffe, mais tout est louche dans cette histoire : pourquoi le mec nous envoie dans un dortoir où logent des ouvriers alors que c’est sensé être chez lui ? On part du principe qu’on ne va jamais avoir notre bouffe alors je cuisine une bouillie d’avoine aux sardines.
Et c’est pendant qu’on mange que le mec se pointe avec notre bouffe. Il est content de nous voir, mais pas de voir les ouvriers. Il passe un coup de fil à l’ingénieur Yuri pour lui dire que c’est mal de loger des gens chez lui sans le prévenir à l’avance. Ok, donc la maison doit lui appartenir mais elle a aussi l’air de servir de dortoir pour les ouvriers de passage. Pourquoi pas.
Je dors mal encore une fois. On est poisseux, un des ouvriers ronfle et des souris couinent dans la barraque. Je regrette un peu d’avoir voulu dormir chez l’habitant.
Mercredi 27 juillet. Les ouvriers se lèvent et vont taffer, normal. Mais à ce moment là, un autre mec, qu’on a jamais vu, entre. Il est un peu surprit qu’il y ai des gens chez lui et aurait aimé être prévenu de la venue des ouvriers. Mais WTF ? Elle est à qui cette putain de barraque crasseuse ? Lui, il assure que c’est chez lui. Et bien sûr, il veut qu’on le paie. On lui dit qu’on a déjà payé l’autre mec (ce qui est vrai) et que c’est pas notre problème.
On plie et on se casse aussi vite que possible de ce village de merde.
On marche, on fait du camion et on se retrouve à Choquecota. Il n’y a pas grand monde, c’est normale la plupart des gens travaillent au champ. Sur la place, une vendeuse de nourriture nous propose à manger. Wah, une commerçante qui veut bien nous vendre ses trucs, c’est agréable ! Elle parle Ayamara avec trois autres femmes. C’est une langue un peu gutturale, c’est étonnant. On mange un charquekan, ce plat de viande de lama seché. C’est très bon.
L’après midi, on avance bien et on arrive finalement à Turco pour passer la nuit dans une Residencia. Chouette !
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Mort de rire!