Jeudi 28 juillet. J’ai vu que Le Blaireau est arrivé à Lima hier, hâte de voir le bivouhack rassemblé de nouveau !
Sinon, je dort très bien dans la petite Residencia de Turco. Guillaume est en colère, apparemment un trufi klaxonne depuis 4h du matin sous nos fenêtres. Je peux pas dire, j’ai rien entendu.
On fait quelques courses et on se met en route pour Sajama. Sajama, c’est plusieurs choses. C’est un parc naturel à la frontière avec le Chili et c’est aussi un des plus hauts (le plus haut ?) sommet de Bolivie, autour de 6500m. En fait, c’est un volcan éteint, comme il y en a beaucoup dans le sud ouest de la Bolivie.
Un camion nous prend en stop. C’est pas un camion de piste usé jusqu’à la moelle comme ceux qu’on a eu jusque là. C’est un vrai camion de route, rutilant et avec les gentes chromées (ça je ne suis plus sûr, mais admettons). Bien sûr, comme c’est un camion de route on monte dans la cabine avec le chauffeur, Alexander. Il est super cool ! Le mec a été auditeur financier, guide touristique et maintenant il a acheté un camion et il fait du transport à son compte. Comme il a travaillé dans le tourisme, il connait plein de trucs intéressants sur la Bolivie. Il m’explique plein de trucs.
Alexander va dans un port au Chili pour prendre un chargement d’essence (c’est un camion citerne). Le mec traverse les Andes en largeur avec son chargement jusqu’à Cochabamba. Ce sont des routes incroyables !
Sur le bord de la route, on croise aussi quelques Chulpas, ces tours funéraires faites en adobe (terre crue). Elles ont toujours une porte vers l’Est, le soleil levant. Il nous assure que dans la plupart des Chulpas il y a encore des momies en position fœtale qui regardent le soleil se lever tous les matin.
Il nous pose à un restaurant de routiers au pied du Sajama. Il est superbe avec sa coiffe de glace (le Sajama, pas le routier). Cependant, normalement en cette saison il y a de la neige dessus (en plus des neiges éternelles je veux dire). Mais cette année, encore aucune chute de neige. Selon Alexander, cela veut dire que la récolte de l’an prochain sera maigre dans les environs. Ici, à 4000m, les gens cultivent pendant la saison des pluies (janvier, février, mars) des patates, du quinoa, et quelques autres légumes et céréales. En ce moment, ça ressemble vachement à un désert aride, rien ne pousse.
Bref, on se fait déposer ici parce qu’on a un plan : on va profiter du parc sans payer l’entrée (100bs). Pour économiser 15€, il suffit de faire le tour du volcan à pied, une bonne trentaine de bornes. C’est bête ? Eh bien je m’en fout, je fais ce que je veux.
On mange au restaurant encore du charquekan. C’est pas mal le lama seché, mais je commence un peu à saturer. Puis on se met en marche. On marche bien quatres heures avant de se rendre compte que ça va être compliqué de boucler les 30 bornes en une après midi (on aurait ou s’en douter quand même). Heureusement, je vois des petits lacs à 3km, ça devrait être idéal pour monter le camps. Ce que je n’avais pas vu, c’est que les lacs sont à 4800m d’altitude. 30 minutes après le coucher du soleil, il commence à geler et en plus il y a du vent. J’espère que je ne vais pas me lever pour aller pisser cette nuit !
Vendredi 29 juillet. Je sors de la tente à 8h, le soleil chauffe déjà bien. Par contre, la vaisselle que j’avais mis à tremper hier soir est totalement gelée. On déjeune une bonne bouillie d’avoine à la confiture de lait (dolce de leche). C’est pas mal et ça cale bien. On finit notre première bouteille d’alcool pour chauffer le petit dej. Si je me trompe pas, on aura consommé 0,5L d’alcool pour 8 repas chauffés. C’est pas mal mais ça pourrait être beaucoup mieux. Pour cela, j’ai bricolé un genre de paravent pour isoler la gamelle en alu. Ça l’air de bien marcher. Le réchaud à alcool est vraiment parfais ici parce que l’alcool fort (>70°) est en vente libre et pour vraiment pas cher.
On plie et on se dit qu’on va faire un petit tour avant de descendre vers les sources chaudes. Guillaume va dessiner et moi je prend un peu d’eau et de haricots grillés et je grimpe la première montagne que je vois. Je me dit qu’en partant de 4800m, ça va être facile de dépasser les 5000. Je me met sur une arrête qui mène vers le volcan. J’ai le souffle court mais franchement j’ai la pêche, je veux continuer. À midi je suis toujours sur l’arrête, bon ben tant pis pour les sources chaudes, on verra demain. Finalement j’arrive a 5600m au pied des énormes falaises qui mènent droit au sommet. Je marche sur les pierriers noirs, jaunes et rouges. Au dessus de la tête, la grande falaise est jaune et noire et au dessus, le glacier est pendu au dessus du vide. C’est coloré ! Mais j’en chie bien.
Guillaume à pris l’arrête d’en face pour aller à peu près à la même altitude.
Le soir, on explose nos dernières réserves de nourritures et on profite un peu du calme ambiant avant qu’il ne fasse trop froid. Il n’y a absolument aucun bruit, à part une petite famille de canards qui construisent un nid avec des algues au milieu du lac et de temps en temps une petite rafale de vent. Sinon, rien. Pas d’humain ni de véhicule à des kilomètres à la ronde. J’adore l’ambiance, on est vraiment dans la nature. Mais demain on doit desendre parce qu’on a plus rien à bouffer.
Ce soir, on a fait une chouette soupe à base de charque de lama (viande séchée au gout assez fort), d’oignon, d’avoine (toujours de l’avoine, on a rien de mieux), de sauce tomate en poudre et de beurre. On progresse de jours en jours.
Ouaaaouu!!
Trop de la balle!
Mais ce serait pas mes gants que je vois sur la dernière photo?
T’as intérêt d’en prendre soin!
et de les graisser!!
J’en prend grand soin tu penses que la graisse de moteur du garagiste ça marche bien ?