Cet été, j’avais un mémoire de recherche et un rapport de stage à rédiger, et un stage à faire 7h par jour. L’été à Lyon, y a plus grand-monde et il fait chaud. En août, toute la vie culturelle s’arrête. Une saison parfaite pour s’emmerder à son stage sous-payé la journée et rédiger son mémoire à la con le soir.
J’ai galéré comme un chien. Malgré quelques parenthèses agréables, j’ai globalement passé un été de merde. Mais j’ai réussi à rédiger un rapport de stage « sincère et de qualité » et un mémoire « déroutant » et « vraiment mieux que ce qu’on craignait quand on sait comment vous vous y êtes pris », d’après mes évaluatrices. C’est vrai que j’ai passé quatre mois à changer de sujet avant d’en choisir un sans aucun rapport apparent avec les autres ni avec mon stage : le rôle urbain des bibliothèques publiques. Je l’ai définitivement choisi car il me faisait plaisir, contrairement à tous les autres.
Avec ces conneries éreintantes, je n’ai pas cherché de taf de manière très active. Début septembre, malgré une proposition pour laquelle je ne suis pas passé loin d’être pris, je me retrouve fier diplômé de l’institut d’urbanisme, et fier chômeur.
C’est la première fois de ma vie que je sors du système scolaire. Pour la première fois, fin septembre, je n’ai pas de cours, non, seulement la perspective d’une vie d’oisiveté et de débauche. Malheureusement pour mes envies de débauche, les jeunes diplômés ne touchent pas un euro de chômage. Constatant que les offres prometteuses auxquelles j’avais postulé ne donnent rien, je suis donc vite dans l’obligation de passer la vitesse supérieure et chercher activement un emploi.
Et les choses ne se sont pas passées aussi simplement que je ne l’aurais cru.
Voici une sélection du meilleur… ou du pire.
L’entretien du « non »
Pour mon premier entretien, je débarque avec une heure d’avance. La recruteuse dit « Oh désolée c’est sûrement moi qui ai inversé des horaires je suis un peu tête en l’air ». En fait c’est moi qui me suis trompé mais je ne la contredis pas. La boite a l’air cool. Ce sont des gens qui réalisent des études et conçoivent des espaces publics assez stylés, comme cette jolie place de Villeurbanne :
Mais en fait, le taf a l’air monotone, sous-qualifié, sous-payé et en 39h. Plus l’entretien avance, plus je comprends que la fiche de poste la moins détaillée que j’ai jamais vue cache en fait un taf de merde. Avec cette recruteuse, pour la première fois la réaction à mes prétentions salariales sont « AH… je vais vérifier sur la grille mais… ».
Malgré ça, elle apprécie l’entretien et me rappelle quelques jours plus tard pour me proposer un second rendez-vous. Je l’accepte avec l’intention de demander deux choses : rendre plus secondaire la partie du métier qui consiste à rédiger des propales à la con, pour être plutôt chef de projet. Et augmenter le salaire en contrepartie.
J’arrive donc à ce second entretien, et il se déroule dans un abri antiatomique : on est au sous-sol d’un bâtiment ancien. La porte fait 50 cm de large avec des pennes énormes. Ça leur sert de salle de réunion. D’entrée de jeu la recruteuse me dit poliment mais avec une certaine gêne qu’elle a vu beaucoup de candidats la semaine passée et qu’elle m’a un peu oublié, et c’est pour ça qu’on fait un second entretien. Ça commence bien. Cette fois, y a une seconde dame dont j’ai oublié le poste et l’utilité. Je déroule à nouveau mon pitch de présentation. Elles posent quelques questions. Je pose mes questions pour être sûr de comprendre le poste proposé. Je suis donc assuré qu’il est inintéressant et peu qualifiant. Je passe donc à l’attaque. Je montre à quel point je suis fort, intelligent et organisé, et que du coup je serai très vite capable d’être chef de projet, et pas rédacteur de propales avec du storytelling. Elles semblent moyen chaud. J’en viens aux prétentions salariales. Je tourne ma phrase un peu comme ça « sachant que je désire aller plus loin que la fiche de poste en termes de compétence, cela peut se répercuter sur mes prétentions salariales… ». Je termine à peine ma phrase que la recruteuse fait un grand « NON. » avant de se justifier de manière énervante. Elle a eu des phrases du genre « Les salaires sont pareils partout vous savez… » : non, même le public paie mieux. Et « On a quelqu’un de l’EPFL qui a été recruté chez nous sur cette grille ». Cool pour lui/elle s’iel veut être payé 3 fois moins que ses camarades de promo avec des journées de cadre mais pas moi. Et enfin le grand classique « on est dans l’économie des collectivités, on ne roule pas sur l’or » pour lequel j’ai d’énormes doutes, vu les salaires que j’ai vu passer dans d’autres bureaux d’études qui pigeonnent travaillent pour les collectivités. Bref, elles m’ont dit qu’elles me rappelleraient mais on a tous compris que je ne suis pas chaud. Au final, elle me laisse un message sur mon répondeur deux ou trois semaines plus tard, mais je ne rappelle pas. Je me plais à penser qu’elle n’a trouvé personne et qu’elle venait donc me supplier de venir en me proposant un pont d’or.
Les boites de consulting : toujours la banane, toujours debout
Les boites de consulting, dans ma bouche, ce sont toutes ces entreprises dont l’activité consiste entièrement à envoyer des ingénieurs dans d’autres boites qui font des vraies choses, en prenant du fric au passage. Des boites d’intérim pour cadres en somme. Elles sont nombreuses, et elles ont faim de nos corps de jeunes ingénieurs déboussolés par la jungle du marché du travail. Elles ont des noms en anglais qui veulent pas dire grand-chose. Elles ont des robots ou que sais-je qui guettent LinkedIn et l’Apec à longueur de journée, et qui leur envoie tous les CV qui affichent les grandes écoles qui leur plaisent. Elles aiment la chair fraiche et inexpérimentée.
Tous ceux qui font l’erreur de déposer leurs CV sur l’Apec ou LinkedIn recevront leurs appels. Au bout du fil, ingénieurs d’affaires et chargés de recrutement qui n’ont pas l’air très différents. Pour recruter, elles fonctionnent toutes à peu près pareil. Un coup de téléphone. Une série de questions toujours identiques. Elles proposent toujours à peu près les mêmes salaires. Elles aiment caler beaucoup d’entretien : un premier pour se connaitre mais timidement, un autre pour se connaitre mais vraiment, un pour connaitre tes capacités techniques, un avec l’entreprise où tu feras des vrais trucs.
C’est con parce qu’elles ont du mal avec les rendez-vous. On m’a posé deux lapins, et j’en ai posé un à une autre boite qui n’a pas vu le mail d’annulation que j’avais envoyé. Ce qui est drôle, ce que j’ai même reçu le mail de la N+1 du recruteur qui l’engueule de ne pas avoir regardé ses mails :
J’ai répondu « Pardon ? » à tous pour qu’ils voient que j’ai vu.
Les boites de consulting ont une autre particularité : CV et lettre de motivation ne leur suffisent pas. Il leur faut un dossier de compétence de leurs grands morts. En gros, ils vous envoient un Word à remplir où vous devrez recopier tout votre CV en beaucoup plus détaillé. Pour la plupart des boites de consulting, ça se fait en une heure. Et il y a cette boite que je ne nommerai pas, dont le dossier non rempli fait déjà 9 pages. Il contient des questions croustillantes telle que :
Ensuite, il faut entre autres détailler toutes les expériences professionnelles passées avec contexte, rôle, réalisations, valeur ajoutée pour l’entreprise, compétences opérationnelles, outils méthodes et langues utilisées, retour d’expérience professionnel et personnel. Détailler tout ce qui concerne notre recherche d’emploi : date de début, entreprises avec qui on a eu des entretiens, quand, et qu’est-ce qu’ils proposent en termes d’emploi et de salaires. Mais aussi qui étaient mes N+1 et « ce que cette personne dirait de moi que je suis ».
Et la cerise sur le gateau :
Parce que cette boite, c’est pas une boite de consulting comme les autres. Dans cette boite, on adore le développement personnel. Ils ont des citations inspirantes sur les murs de leurs locaux, et des éléments de langage bien précis qu’ils répètent tout le temps. Leur recruteuse semble avoir perdu son âme. On dirait qu’ils font exprès d’avoir l’air faux : leurs locaux sont décorés avec des plantes en plastique, des papiers peint bibliothèques au lieu d’avoir de vraies bibliothèques, des sièges-œuf, des télés qui diffusent en boucle des vidéos de drones et autres trucs qui font innovants mais qu’ils ne développent pas dans leur boite. Ils ont « un esprit de startup » et une « passion pour l’innovation ». Ils ont pour objectif « d’élever la conscience de soi » de leurs « collaborateurs ». Ils font des entretiens d’embauche où ils « évaluent votre personnalité ». Ils proposent des rendez-vous de développement personnel qui ont des noms en anglais à leurs employés, que dis-je, leurs collaborateurs. Ils vous demandent d’écrire un mail à l’issue de l’entretien pour leur expliquer ce que vous avez retenu.
J’ai fait cet entretien en ayant déjà reçu une réponse positive, à la Métropole de Lyon. J’ai failli annuler, mais je me suis dit que je pouvais aller voir. J’étais motivé à l’idée de voir à quoi ressemblait les bureaux à la cité internationale. Du coup, je cherchais pas vraiment à plaire, et c’était hyper agréable de dire ce que je pensais sans me mettre la pression. J’étais tellement détendu que j’ai oublié mon papier avec mes notes pour mon pitch. J’ai bâclé mon dossier de compétence en rayant les questions qui me dérangeaient, et je l’ai envoyé 2h avant l’entretien. Quand la recruteuse m’a demandé les contacts de mes ex n+1, j’ai répondu qu’ils n’avaient pas envie d’être dérangés. Elle a insisté, et j’ai dit que ça les saoulait d’être appelés par des boites de consulting. Sur ce sujet, j’avais rempli le dossier de compétence comme ça :
Comme je suis un vrai déglingo, j’ai envoyé ce mail suite à l’entretien :
L’entretien où je suis sûr de pas être pris
Un entretien bizarre. J’ai postulé pour un poste de chef de projet qui avait l’air de demander pas mal d’expérience. J’ai été assez surpris d’apprendre que j’étais retenu pour un entretien. C’est au Cerema, un gros bureau d’études public. Cela se passe dans un bâtiment qui sent bon les années 70, un bloc de béton bien gris avec des moulures imitation bois de très mauvais goût. Je suis accueilli par la potentielle future n+1, une femme qui m’a l’air très sympathique. Elle commence l’entretien en disant « je vais être honnête avec vous… ». C’est pas de très bon augure. Effectivement, elle rajoute que « beaucoup de candidats très expérimentés » se sont positionnés sur l’offre. Puis de manière assez diplomate, elle m’explique que je n’ai pas beaucoup de chance d’être retenu, mais que « on sait jamais » (j’ai noté ça), que mon profil parait intéressant, et que si je me présente aujourd’hui, elle pourra penser à moi pour d’autres offres qui paraitraient au Cerema.
C’est un des débuts d’entretien les plus bizarres qui m’ai été donné de faire. Venant de certaines boites, j’aurais considéré que ces casse-couilles me font perdre mon temps. Mais elle me parait honnête et sympa. Elle m’explique le fonctionnement du bureau d’études et du poste de manière très claire. Ça a effectivement l’air de pas être un poste facile pour un jeune diplômé. Plus elle parle, plus elle semble se rendre compte elle-même à quel point je serais en galère à ce poste : il est vacant depuis longtemps, tout est à refaire, y aura pas trop d’encadrant pour m’apprendre les choses. Pendant son laïus, je casse mon stylo, et au lieu de lui en demander un autre j’essaie de le réparer… Elle finit par se couper dans son explication pour dire « vous avez besoin d’un stylo ? ». Je réponds oui d’un air honteux. De toute façon, le poste n’est pas pour moi. À un moment elle dit « … c’est pour ça qu’on vous ferme la porte… enfin on vous ferme pas totalement la porte mais… ». Je conclus l’entretien en disant en gros que je suis trop fort et très motivé tout en ayant conscience que j’ai besoin d’un temps de formation et d’encadrement rigoureux pour devenir pleinement opérationnel. Elle me conseille de chercher les autres offres du Cerema sur le site place de l’emploi public. Elle me dit que mes motivations sont bonnes et elle m’encourage à persévérer dans cette voie. Tout ça me laisse une impression mitigée. Pas désagréable mais bizarre.
L’entretien du « Vous êtes un peu musclé vous faites du sport non ? »
J’ai eu cet entretien dans une boite qui se prend pas pour de la merde. On va l’appeler la Red Flag Company. C’est un bureau d’études qui travaille pour les collectivités. Leur objectif ? « Honorer la planète en orchestrant la production des plus belles villes du 21e siècle ! » Comment ? Déjà, avec des anglicismes partout. L’urbanisme, c’est quelque chose qui se fait beaucoup pays par pays. On travaille sur le territoire, donc on n’est jamais loin des administrations. Y a des choses innovantes qui apparaissent régulièrement, mais on traduit à peu près tout. Contrairement à beaucoup d’autres domaines comme l’informatique, en urbanisme, on truffe ses phrases de centaines de sigles bien français, pas de mots anglais. Et puis y a la Red Flag Company. Dites adieu au pôle études. Ici on dit team futuring. Pas de N+1 mais des team leads. Pas de pôle commercial ou que sais-je mais la team blooming, la team blossoming et la team taking off. Contrairement aux autres bureaux d’études qui se contentent de faire les études demandées, à la Red Flag Company, les chargés d’études (les caring employees) doivent aussi faire la promo de dispositifs juridico-financiers tels que le bimby, le bunty, le bamba, le bonobo et le bramble. Sans blague. Sauf le bonobo, celui-ci il est de moi.
L’entretien en lui-même est bizarre. Pour la deuxième fois, j’assiste passivement à un entretien qui se fait sans moi. Le mec ne me demande à aucun moment de me présenter. Il parle tout seul pendant une heure, et moi je glisse quelques remarques de temps en temps pour montrer que je comprends et que je suis trop fort et motivé. Le recruteur est gratiné. Vous vous souvenez peut-être de cet interview qui avait bad buzzé où le boss de « Chefing », Théobald de Bentzmann, cet héritier à particule qui a fait faillite plusieurs fois avec ses startup à la con, parle de sa culture d’entreprise. Il y explique que dans sa startup, il y a une culture de guerre et qu’ils sont pas là pour recruter des farmers mais des vrais hunters, des guerriers qui vont conquérir des parts de marché au prix du sang et de la sueur. C’était un peu l’esprit ici. Je vous recopie les parties intéressantes de mes notes prises lors de l’entretien :
Présentation de l’entreprise. Process Bimby. « Inverser le cadrage top down » (?). Notions d’innovation. Présentation du fonctionnement en équipe. « Ici on fait systématiquement du sur-mesure. » Travail sur Slack. « Réactivité la plus importante possible ». 🚩 « Très important. » « Il faut se rendre pilotable. Ça vous fait peur ça ? » 🚩 x3 « Fonctionnement très processé 🚩. Investissement dans la durée dans les gens » « Les process sont des outils vivants. » Compliments sur ma forme physique puis « vous devez aimer le sport ». Métaphores sportives 🚩. Rythme de travail : « dense, acrobatique » 🚩 anticipation/réaction. Pas monotone. Vivants. Références sportives. « On est une équipe sur un terrain. On veut marquer. » « Des talents au service d’une feuille de match. »
Je m’arrête là. Le poste avait l’air très chouette sur la fiche. Tout ça me rend ultra méfiant. D’autant qu’à l’agence de Lyon, ils ne sont plus que 3. Y a eu trois départs récemment donc ils recrutent dans l’urgence 🚩. Il conclut l’entretien en disant que mon profil lui plait et qu’on me rappellera pour un second entretien technique. On me le propose assez vite, pour la semaine suivante. Je l’accepte, pour acquérir de l’expérience et voir si c’est juste le mec de la dernière fois qui est chelou ou tout le monde. L’entretien se fait par téléphone. Cette fois, c’est le PDG CEO qui a calé l’appel le call sur un déplacement en voiture. Ce n’est pas l’entretien technique qu’on m’a vendu. C’est juste ce mec, en train de conduire driver sa car qui m’explique en somme que son collègue lui a pas fait un résumé très détaillé de notre entretien, et qu’il voulait donc m’entendre par lui-même.
Rebelote, je dois donc me représenter pour cette bande de débiles pas capables de communiquer entre eux. À la fin, il semble content. Il me dit que j’aurai mon entretien technique bientôt. Effectivement, je conviens d’une date et d’un horaire en distanciel avec un troisième mec. Cet énième casse-couille me pose un lapin. Il m’appelle une heure et demi plus sans me laisser de message. Je lui envoie un mail. Il dit qu’il est désolé parce qu’il a débordé sur un rendez-vous. Entretemps, j’ai été recruté à la Métropole. Je cale donc un rendez-vous avec ce mec dans l’intention de l’annuler à la dernière minute, histoire que ça lui fasse un peu chier. Le processus de recrutement s’arrêtera ici.
L’entretien victorieux
Le 25 aout, je postule pour une offre de chef de projet à la Métropole de Lyon. Puis j’oublie. Encore un refus sans réponse sans doute. Et puis le 11 putain d’octobre, je reçois un coup de téléphone : nous vous proposons un entretien dans deux semaines à 17h30. J’essaie de décaler la date pour que ce soit plus tôt, car j’ai des entreprises qui pourraient me recruter d’ici là… Impossible. C’est ce créneau et rien d’autre. Ok, encore une belle preuve de flexibilité de la part de l’administration. J’arrive sur place, on me fait entrer dans une salle de réunion. J’ai quatre personnes face à moi : future collègue, future n+1, recruteuse et apprentie recruteuse. L’ambiance est glaciale. Ici y a pas un mec qui m’accueille vite fait dans son bureau vide comme à la Red Flag Company, ou ce mec qui me fait visiter l’entièreté des locaux de l’entreprise et me fait dire bonjour à tout le monde avant même le premier entretien. Ici c’est « Bonjour Monsieur, veuillez vous assoir ici. Nous allons procéder de la façon suivante. […] Tout est clair pour vous ? »
C’est pour un poste de chef de projet sur une Opération Programmée d’Amélioration de l’Habitat (OPAH). Je me présente. Elles se présentent. Puis vient le déluge de questions toutes plus dures les unes que les autres :
Expliquer le fonctionnement et les enjeux de l’OPAH. Présenter la commune où aura lieu l’OPAH. Décrire les enjeux socio-économiques. Expliquer l’impact de l’OPAH sur ces enjeux. Citer les directions de la Métropole qui participeront à l’OPAH et pourquoi. Citer les parties prenantes de l’OPAH et sur quelles thématiques et temporalité. Citer les documents d’urbanisme impactant l’OPAH. Expliquer les difficultés du poste. Expliquer ce que je sais du poste d’urbaniste territorial, celui de ma future collègue. Expliquer le rôle de la direction de mon futur poste.
Et puis des questions plutôt soft skills : Comment je gère un conflit ? Donner un exemple. Comment je traite avec des gens qui ne me répondent pas ? ben je les relance. De quel encadrement ai-je besoin ? Et ma préférée : comment je gère l’impatience ? Je sais pas, j’attends et je fais autres chose ?
Clairement, l’entretien le plus dur qui m’ai été donné de faire. Heureusement, je me suis bien préparé, j’étais vraiment motivé par le poste et j’ai eu un peu de chance. Cet été, j’avais pris l’initiative de demander un entretien à un urbaniste territorial qui partait à la retraite pour qu’il me parle de son métier. J’ai été aidé totalement par hasard par une meuf qui avait fait une blague sur la convo de la Band’as, sur le fait qu’elle cherchait un chef de projet qui correspondait étrangement à ce poste. Blaireau m’a montré la convo. J’ai passé un coup de fil, et c’est-y pas qu’elle m’a donné plein de conseils ultra utiles. Merci à elle. Enfin, j’ai été recommandé par la n+2 de mon stage. Résultat… j’ai eu le poste ! Je suis donc en vacances jusqu’au 1er décembre. Comme c’est l’administration française, l’étape suivante c’est d’envoyer quinze millions de documents administratifs et de relancer les RH sous-traitants merdiques pour qu’ils daigner traiter mon dossier.
En conclusion, c’est fou le nombre d’entreprises qui ont l’air merdiques. J’ai passé onze entretiens au total. J’ai fait quelques petits boulots pour gagner ma croute en parallèle, j’en parle pas parce que l’article est déjà bien assez long. Je vois du monde, mes journées sont pas désagréables et finalement assez rythmées, notamment avec l’impro, l’écriture et mes révisions pour un futur examen de japonais. Au premier décembre, j’aurais donc eu presque trois mois de doux chômage. J’espère que je vais kiffer mon taf. En tout cas, il y a quelque chose de drôle à faire des entretiens d’embauche. On se retrouve l’espace d’un petit moment dans plein d’univers différents, avec des ambiances, des méthodes et des discours parfois radicalement opposés. Mais je suis quand même plus tranquille maintenant que c’est fini.