Mercredi 7 juin 2023
Désolé pour ce titre peu évocateur mais il s’agit ici d’une étape centrale dans notre voyage : la fin d’une semaine de montée et le debut d’une semaine de descente.
Levé 6h30, je me fais à ce rythme, ça ne me dérange pas.
Hier soir, j’ai passé plus d’une heure à me masser les cuisses (merci François pour les conseils de sportif) et j’ai très bien dormi. Malgré l’altitude (4400m quand même), je me réveil en bonne forme.
On met une petite heure pour faire les derniers km jusqu’au col, puis on entame la descente. Normalement, quand on commence une descente, particulièrement en vélo, on est heureux. Heureux de passer un moment agréable, sans efforts et de pouvoir s’offrir dans la vitesse à toute l’immensité du paysage.
Mais en fait, pas du tout. Parce que la descente de l’Ak’baital est un enfer de tôle ondulée. On doit zigzaguer, avancer au ralenti. Et quand on se retrouve coincé, on se fait secouer comme des pruniers.
On fait un arrêt rapide dans un hameau de une maison pour prendre le thé. C’est la misère noire ici. Nos hôtes sont des Kirghizes, un vieux couple et une jeune fille (qu’est-ce qu’elle fout là ?). On leur achète un peu de pain rassis.
Après la difficulté de la piste de descente du col, on décide de ne pas faire le détour par Karakul. C’est 40 km aller-retour pour aller voir un lac, franchement on s’en fout un peu. À la place, on s’engage directement sur une piste tellement peu fréquentée qu’elle est difficile à suivre (heureusement qu’on a de bonnes cartes).
Cette piste, c’est celle qui va nous mener à la vallée de Bartang : c’est le début de la grande descente. La piste est parfois très difficile : on roule dans du sable ou du gravier non tassé et on pédale dans la semoule voire on se plante.
Mais à côté, certains passages sont géniaux : le terrain est tellement lisse et plat qu’on sort de la piste et on navigue comme des cowboys dans le désert.
D’ailleurs, c’est effectivement un désert. On est dans une grande cuvette de sable et de graviers à 4000m. Il n’y a presque aucune végétation. Notre horizon est bouché par des petites montagnes enneigées.
Et puis on descend dans une autre vallée qui s’ouvre à son tour. Et la, c’est encore plus magnifique. On est à 3700m, il y a un peu d’herbes sèches. La vallée est large de 10km et en face, une chaîne de montagne de 6000m nous montre toute sa glace : c’est joli.
On bivouac là, sur le bord d’une petite rivière. La nuit est très froide, l’eau qui reste hors de la tente gèle un peu. Je retrouve quelques bons reflexes de Bolivie, comme dormir avec avec le bonnet, le buff et les chaussettes (merci Guillaume)
Max elevation: 4623 m
Min elevation: 3695 m
Total climbing: 956 m
Total descent: -1655 m