Le voyage de Marty, La quĂȘte du Peyotl #jour26

Je remballe mes affaires et pars. Je marche pendant 1h sous le soleil avant qu’une camionnette me prenne enfin en stop, ouf 😅. La camionnette est un livreur de chips et sodas. Uniquement des chips et des sodas. Il y a pleins de « tiendas » ici qui ne vendent que ça. Et cher en plus ! Je ne comprend absolument pas j’avoue. Il est parfois compliquĂ© de trouver Ă  manger, par contre les trucs de merde on en trouve tout le temps !

J’arrive dans la « communauté » qui est en fait un village et demande Ă  une dame oĂč je peut trouver la personne dont on m’a donnĂ© le nom. Je marche encore 30 min sous le soleil harassant du dĂ©sert. J’arrive vers midi. Il y a un homme d’une cinquantaine d’annĂ©es, les traits creusĂ©s par le travail et le soleil, et un de 25 ans. On m’avais dit qu’il y avait tout le temps du monde mais je suis seul. Je me promĂšne dans le dĂ©sert avoisinant.

Je ne donnerais pas de nom ou de lieu ici, c’est une quĂȘte personnelle Ă  faire (les membres VIP du bivouac sont Ă©videmment exclus de ceci).

Je fais une sieste pour rĂ©cupĂ©rer. L’homme que je suis venu voir me montre oĂč et comment cueillir des peyotl et part pour le village. Il me dit qu’il faut en manger entre 2 et 3 et que cela agit en 30 min, aprĂšs c’est Ă  moi de voir. Les infos sont trĂšs limitĂ©s. Je n’ai pas trop lu sur internet car je me suis dit que lui, qui habite ici depuis toujours, sera le plus Ă  mĂȘme de m’expliquer. J’ai vu sur internet entre 4 et 6. Je me retrouve donc ici, un peyotl Ă  la main, me demandant bien ce que je suis censĂ© faire. Fuensanta m’a dit que c’est sympa d’ĂȘtre avec un groupe mais je suis seul et je ne vais pas rester ici en attendant d’autres gens, ça peut prendre longtemps.

C’est une mĂ©decine/drogue Ă  portĂ©e strictement personnelle et je me dis que c’est Ă  moi de faire ce voyage seul. Je n’ai aucune idĂ©e de la puissance de ce truc et ça me fait un peu flipper j’avoue. Je me calme et me rĂ©pĂšte que c’est un voyage intense mais personnel. Ils sont sĂ»rement partis pour me laisser dĂ©couvrir cela seul avec moi mĂȘme. Que je soit seul n’est pas forcĂ©ment un problĂšme. Je prĂ©pare mon lit et tout ce dont j’ai besoin, mange 2 peyotl (20h20) et fait du feu. Ce n’est pas trĂšs bon mais je suis les conseils de Patco (un huichol a real de 14) et les mange avec des cookies au chocolat, ça passe beaucoup mieux.

1h plus tard je n’ai aucun effet, j’en reprend 2. 20 minutes plus tard je mange le dernier que j’ai cueilli. Je ne ressent toujours rien. Les deux hommes rentrent. Je pensais qu’ils Ă©taient partis pour la nuit. Le propriĂ©taire reste un peu avec moi pour ĂȘtre sĂ»r que je vais bien. Je lui dit que c’est bon et il part se coucher.

Je n’ai pas vraiment d’effet, je me sens fatiguĂ© mais je n’ai pas envie d’aller me coucher, c’est Ă©trange. Je sors de lĂ  cuisine (qui est un « bĂątiment » sĂ©parĂ© de la maison avec 2 chambres) et traĂźne un peu devant, je n’ai pas envie de me coucher. Je ressens l’envie d’aller me promener dans le dĂ©sert. Je m’habille avec tout ce que je peux et je pars.

Frontale sur le front, lumiĂšre minimum, je marche en regardant un peu le sol, j’hĂ©site une derniĂšre fois Ă  y aller. À cet instant, les plantes au sols se mettent Ă  bouger, comme des gros lĂ©zards. Rien n’est net, ce ne sont que des formes. Avec les jeux de lumiĂšres et d’ombre grĂące Ă  la frontale, j’ai l’impression de marcher sur un lit de lĂ©zards qui bougent dans tous les sens. Trop cool ! Je m’en vais saisir un bĂąton pour marcher (il y a des serpents Ă  sonnette dans le dĂ©sert, mieux vaut un bĂąton haha 😂).

Je m’en vais dans le dĂ©sert et passe la porte de ce lieux magique. Les cailloux et leurs reflets (ils sont un peu mouillĂ©s en plus) bougent un peu. Je ne connais pas le dĂ©sert, je monte des cairns Ă  chaque croisement de chemin, je n’ai pas non plus envie de mourir ici Haha. Les arbustes bougent un peu. Une pierre blanche au sol attire mon attention, elle est vivante ! Je m’accroupis et passe 10 minutes Ă  regarder le sol et cette pierre, oĂč les morceaux de feuilles mortes prennent vie. C’est un vĂ©ritable monde de Minimoys sous mes yeux. Je continue, je marche lentement, j’aime prendre mon temps.

J’arrive sur la bute que je visais et Ă©teins ma frontale. D’ici je vois le dĂ©sert entre la bute et la maison, mais Ă©galement la ville et les montagnes au loin. Il y a orage dans les montagnes, le ciel s’Ă©claire violemment par Ă -coups.

Je regarde autour de moi, d’un cĂŽtĂ© la maison avec sa lumiĂšre, de l’autre les lumiĂšres de la ville au loin. On ne voit pas les Ă©toiles, c’est dommage.

Les lumiĂšres de la ville se dĂ©doublent, les couleurs se sĂ©parent et je les vois en bleu, en rouge et en vert. Dans mon esprit tout va bien et je kiffe ! Je sens cependant que mon corps est ultra dĂ©tendu comme s’il Ă©tait vraiment Ă©puisĂ©.

D’un coup je me sens vraiment mal pendant 5min, je commence Ă  rentrer. Je vomis le peu que j’ai dans le ventre (l’Ă©quivalent d’un cactus). Je me sens beaucoup mieux. Je remonte sur la butte.

Je me remet Ă  regarder le paysage, les lumiĂšres de la ville, l’orage, les montagnes, les arbres. Le ciel s’est dĂ©couvert et je peu enfin voir les Ă©toiles.

WAAAAAA elles sont magnifiques. À part au BrĂ©sil au fin fond du parc des Lencois je n’en ai jamais vu autant et aussi bien. Elles se mettent tout Ă  coup Ă  se relier et former des constellations sous mes yeux. Un indien, un cheval, une maison, les images se succĂšdent rapidement, toutes les secondes.

Je sens vraiment mon corps ultra faible, depuis 30 minutes, je suis vraiment entre deux mondes. Entre la vie et la vision normale et le malaise et les hallucinations. Je n’ai jamais fait de malaise mais ça serait vraiment con d’en faire un ici. Il fait assez froid. Je pourrais m’asseoir mais j’ai peur que le sol soit vraiment froid (en vrai j’aurais du). J’aimerais rester profiter de ce spectacle mais je prend la dĂ©cision de rentrer quand mĂȘme (Ă  contre cƓur). C’est magique. Tout est fou.

Je rentre tranquillement, toujours entre les arbustes vivants grĂące Ă  la lumiĂšre. Je repasse la porte pour rentrer dans le terrain de la maison et quitter ce lieu magique. C’est ultra symbolique, j’adore. Une fois dedans, je rĂ©-regarde le ciel, il se recouvre. J’ai pu profiter des seuls moments d’Ă©toiles. C’est vraiment ultra symbolique, incroyable. Il n’y avait pas d’Ă©toiles, je pars dans le dĂ©sert cela se dĂ©couvre. Je rentre, cela se recouvre. Un peu comme si cette porte ouvrait un monde parallĂšle et magique. Comme je le disais, passĂ© cette porte, j’Ă©tais entre 2 mondes.

J’ai l’impression de rentrer dans le cactus a cĂŽtĂ© de moi, il est tellement grand, on dirait qu’on peut s’y balader. J’arrive devant la porte de la maison, le cerf dessinĂ© ici se balance de droite Ă  gauche et me fait un clin d’Ɠil.

Une poule se rĂ©veille et me surprend haha, je sors de ma phase et rentre finalement dans la chambre. Je vais pour me coucher mais les peintures sur le mur sont intenses et bougent un peu. Je les regarde. J’Ă©teins m’a frontale et allume ma bougie. Ce sont maintenant les piĂšges Ă  rĂȘves qui dansent au mouvement de la flamme. Je marche 5 minutes dans la chambre puis rallume la frontale pour me coucher, regarde une derniĂšre fois les peintures puis me couche.

Une fois allongĂ©, mon corps est enfin posĂ©. Il est 2h du matin. J’ai divaguĂ© pendant environ 2h mais ce n’est pas totalement finis, je me suis juste couchĂ© car mon corps semblait Ă©puisĂ©. Pendant encore une heure ou deux, je rĂȘve les yeux fermĂ©s. Je suis un peu comme dans un jeu vidĂ©o. J’ai chaud dans mon sac de couchage mais ne m’en rend pas compte, j’ai l’impression d’ĂȘtre une braise.

Vers les 3h30, les hallucinations s’arrĂȘtent mais je ne peux pas dormir. On va bien voir combien de temps cela dure, il est bien possible que cela soit toute la nuit.

Je fais des audios au fur et Ă  mesure de la nuit pour parler. Au final, je ne m’endormirais jamais.

J’ai fait une vidĂ©o de tout ça. Il n’y a pas tout dedans car je ne sais pas comment ajouter les audios purs. Le dĂ©but est intĂ©ressant mais aprĂšs c’est en mode podcast, il n’y a rien Ă  voir c’est de nuit.

Bilan : 0€

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *