Le voyage de Marty, Popoyo #jour168

Je me lève et vais prendre le premier bus. On m’a dit qu’il passait à 5h, ou alors à 5h30, ou alors à 6h, ou alors à 8h. Bon. Démerde toi avec ça. J’y vais pour 5h vu que c’est ce qui est le plus ressorti. On partira à 5h30.

Arrivé à Popoyo, je marche les 2kms qui me séparent de la plage et des hostels. Juste avant d’arriver à l’hostel que j’avais repéré je tombe sur le camping : 5$ au lieu de 10$ la nuit. J’ai ma tente, c’est parfait. Je parle au gars : il donne un cours de surf à 8h30 pour 25$. Je me pose dans le hamac et fait la sieste.

Le cours de surf commence : on se tartine de zinc. C’est comme la crème mais ça tiens mieux dans l’eau. Nous sommes 2 dans le cours, Quentin, un français de 38 ans et moi. Il a beaucoup travaillé, dans divers pays dont 3ans en Suisse, ça fait 3 ans qu’il habite à Amsterdam. Là il a mis de côté et investit en bourse, il voyage avec ce qu’il gagne en bourse.

Bref, pour le cours, on revoit les bases et comment monter sur la planche. Se mettre dans le sens de la vague, nager le plus vite possible, quand on sent la vague sur la taille se lever. Pour ça, mains sous les pectoraux bien à l’intérieur, monter le pied arrière perpendiculaire à la planche, genoux vers l’intérieur et monter le pied avant à 45°. Ensuite, lâcher les mains, choper l’équilibre, regard loin devant, bras vers l’avant mais épaule parallèles à la planche, genoux fléchis.

On nage comme des fous pendant 1h30, le prof est constamment en train de nous appeler : il y a beaucoup de belles vagues il faut en profiter on les enchaînes. Il nous pousse au moment de la vague pour que ce soit plus simple. Je surf plus ou moins 2 vagues mais il va me falloir encore un cours ou deux.

Je rentre et discute avec le français dans les hamacs. Il s’appelle Jeremie, il a 17 ans. Pas le brevet, pas le bac, il est ici pour 3 mois pour travailler son surf pour devenir moniteur et travailler dans le restau de son oncle les soirs de 16h à 22h, il gagne 240$/mois. Il a voyagé avec ses parents aux USA, au Nicaragua, au Brésil et dans d’autres pays. Sa mère s’est remariée, son beau père est directeur Europe de qqch pour une entreprise d’informatique. Jeremie me dit qu’il n’a aucune volonté pour rien. C’est ça le problème de tout avoir : la perte de volonté. Après c’est un bon gars, juste que comme tout tombe tout seul… Pourquoi se casser la tête ? Je lui propose de me faire un cours privé demain, sans trop le dire. On convient de 15$ au lieu des 25 du cours normal. Avec la location de sa planche ça lui fait 10$ pour un peu moins de 2h. Pas énorme direz vous mais ça lui va et pour ici c’est beaucoup. Au restau de son oncle il gagne 3$/heure et un Nicaraguayen moyen gagne 1,5$/heure. Tout le monde est content, vamos.

Je mange avec lui au restau du camping un plat classique d’ici avec une Jamaica. La Jamaica n’est pas vraiment bonne, rien ne vaudra celles du Mexique. Tout le monde me disait que la nourriture du Mexique est ouf, je trouvais pas, mais depuis que j’ai passé le Guatemala, le Honduras et maintenant le Nicaragua, oui, par rapport à ces pays là nourriture est ouf. Même si elle reste limitée en temps que français. Bon après.. À part les italiens.. Il n’y a pas vraiment grand monde qui peut rivaliser avec nous niveau culinaire. Les asiatiques peut être mais je ne connaît pas.

L’aprem je chill dans le hamac, je dors et récupère de ma non nuit. Je me lève vers 17h pour aller voir le coucher de soleil. Et quel coucher de soleil ! Avec ces rochers immenses en lamelles qui séparent les plages ! Je monte dessus et regarde le soleil se coucher, les couleurs apparaître dans le ciel, les vagues s’éclater sur les rochers. Le spectacle est splendide. Je me bois ma bière ici et repense à Quentin, le gars de ce matin. Faudra que je lui reparle, ça à l’air d’être un gars intéressant et j’ai un peu pour but de faire ce qu’il fait, mais des questions me viennent : quel travail a-t-il fait ? A-t-il beaucoup travaillé avant d’avoir assez pour voyager ? A-t-il une copine/femme ? Des enfants ? J’ai l’impression que la liberté qu’il a choisie, comme celle qu’a choisi Olivier que j’ai croisé au Mexique dans la forêt, est une liberté certes belle mais très solitaire. Le coût social est élevé. Il faudra que je lui en parle.

Je rentre, discute avec des Chiliens qui viennent d’arriver et vais me coucher.

Bilan : 1285 Córdobas soit 32€

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