Le voyage de Marty, Medellín #jour191

Réveil, nettoyage de l’appart, repas et chill. Le repas c’est commandé sur WhatsApp au voisin, 2€ et il vient te le livrer à ta porte. Un peu comme la machine à laver. Les deux colocataires d’une nuit sont partis à 7h30. Perso je me suis recouché, on s’est couchés à 4h30 mdr faut pas abuser !

Je sors en ville et vais au musée d’Antioquia. Beaucoup de peinture, ça m’a un peu gavé. Pour y aller je suis passé par le « marché » comme la dernière fois avec Felipe. La dernière fois j’étais en confiance parce qu’avec lui, cette fois je me sens beaucoup moins à l’aise. C’est vraiment la dèche. C’est pas vraiment un marché plutôt des gens qui proposent des services de ce qu’ils peuvent pour gagner 2€, genre des pneus de vélos usagés, des télé cathodiques réparées… Ce genre de choses.

Je me prend un café. Ils ont des cafés en sachets de différente sorte mais n’en font qu’un seul quand c’est un café normal. C’est super dommage je comprend pas pourquoi ils sont bêtes comme ça. C’est souvent comme ça en plus ! Ils ont pleins de café mais tu ne peux en boire qu’une sorte. La dame me dit qu’il y en a deux autre que je peux tester. Je prend un expresso de l’un, elle me dit oui mais en fait ils font que du café filtre. Haaaaaaaaaaaaan putain. Je traîne dans le centre, me promène un peu puis rentre.

Il est 18h30 et la nuit vient de tomber, je marche car ce n’est pas si loin. En fait je me met à traverser le quartier le plus dangereux dans lequel j’ai été de ma vie mais je ne le sais pas encore. Alors que c’est tranquille en journée, tout change à la nuit tombée.

Les deux premières rues, des prostituées sur le trottoir, elles sont ici en mode décontracté, elles ont entre 18 et 25 ans. L’une d’elle est plus âgée que les autres et doit avoir 45 ans, poitrine refaite, assise sur son petit tabouret de plastique rouge qu’elle a posé négligemment sur le bord du trottoir. Les plus jeunes sont soit debouts dans la rue soit assises sur les marches des escaliers qui mènent aux maisons, et aux chambres, j’imagine. Des « pst pst » se font entendre. Je croise les deux dernières, deux noires, je me demande si elles ont vraiment 18 ans elles paraissent jeunes. C’est bon, je suis passé.

Je pensais que c’était juste une rue, en fait non, s’en suit 4 quadras où ce ne sont que des sdf avec leurs gros sacs remplis de cartons, bouteilles, trucs récupérés, des mecs qui fument des pipes, sûrement du crack, des types qui marchent bizarrement, manifestement défoncés. J’enfonce ma casquette sur ma tête, marche d’un pas décidé, regarde constamment à droite, à gauche, devant, analyse où sont les gens et leurs mouvements, ne croise aucun regard, aucune route, ne m’arrête pas aux croisements mais ralenti seulement le temps que la voiture passe. Pour la première fois, je me sens vraiment vulnérable, mon cœur bat à 120 à l’heure et j’ai hâte de terminer. Je garde cependant mon sang froid, pas de geste déplacé, pas de précipitation, juste une démarche affirmé et rapide, un visage fermé, un regard direct et précis, les oreilles à l’affut. Si le moindre geste déplacé survient, je cours.

Je sors finalement de cet enfer après 5minutes de marche, ça m’en a paru 20. Pour le coup, je me serais bien passé de ce shot d’adrénaline.

Arrivé chez Felipe je me remet de ce qu’il vient de se passer 5minutes puis vais faire les courses. Ce soir je leur prépare des croques monsieur. Franchement ils sont pas mal. La nourriture ici en supermarché ne coûte pas vraiment moins cher que chez nous par contre. Ils sont contents et trouvent mes croques monsieurs très bons.

Je discute avec Dayanna, une fille que j’ai croisé à l’hostel de la dernière fois. Felipe et Sa colloc sont partis, je lui dit de venir et on va boire une bière sur la terrasse. Elle vient, on se pose en haut. On flirt un peu puis 10min plus tard la sécurité nous demande de dégager. Putain ils abusent il est 22h30 et on bois une bière tranquille… On se pose dans les escaliers 5min le temps d’attendre un Uber. On parle un peu et j’apprend qu’elle a 29 ans, comme la Dayanna du Costa Rica haha! Même nom même âge. Elle me donne 26 ans. J’aurais dû lui dire que c’est mon âge, parce qu’à partir de l’instant où je lui dit que j’ai 23, tout change, plus de flirt, plus de contact physique.

Elle me reproche un peu qu’on se soit fait virer et on va donc à l’hostel. On se fait refuser car je ne suis pas de l’hostel. HA ! finalement c’est pas mieux ici ! On s’assoit dans la rue, en cachant la bouteille de bière car ici c’est interdit dans le rue. Tous les bars sont fermés aujourd’hui, ce sont les élections demain donc toute vente d’alcool est interdite. On parle un peu de voyage et surtout de moto, elle a voyagé sur beaucoup de pays avec son petit scooter. Cependant c’est dur d’avoir une conversation puisqu’elle en a pas grand chose à faire et se pose sur insta en même temps qu’on parle. Les « mi amor » qu’elle m’envoyait par message ont bien changés 😂😂😂 bref, je rentre chez moi. On prévoyait d’aller à Jardin demain en scooter mais du coup laisse tomber. Elle m’envoie un message avec une excuse de merde dans la nuit, mais j’ai pas attendu ça pour prévoir autre chose demain, ça sera Guatapé !

Bilan : 83 000 pesos soit 20€

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