Le voyage de Marty, Medellín #jour196

Réveil par l’américain relou qui gueule, il doit être somnambule, il arrête pas de crier « Vanessa, Vanessa » et « Fuck you » et des fois le combo : « fuck you Vanessa ». Je sais pas ce que lui a fait Vanessa mais visiblement ça lui trote dans la tête. Mais c’est pas il parle, non, il gueule vraiment. Le mec de l’hostel le fait sortir.

Je me réveille et part un poil en retard. Bon tant pis je prend un Uber. Arrivé au centre commercial, impossible de retirer plus de 2M de pesos et j’ai besoin de 4M. Merde. Je cherche une autre banque parce qu’à priori c’est cette banque qui limite à 2M mais il n’y en a pas où à prix exorbitant. Je préviens le gars, on se dit de se retrouver à un autre centre commercial. Celui ci est immense mais je finis par trouver les banques : que des refus. Je ne comprend pas putain. À ce moment je suis 100% convaincu que c’est la banque d’ici le problème. En fait non, même avec la carte Visa Gold on ne peut retirer que 1000€ tous les 3j. Je suis baisé.

Bon, tant qu’à être ici go faire du shopping et acheter ce qu’il me manque. Jean Levi’s à 60€, bottes Bata à 40€ et, T-shirt à 9€. Je mange KFC puis reprend le métro. J’arrive à l’appart, me fait un virement sur ma Revolut et me voilà reparti. Au centre commercial je trouve BBVA, la seule banque a accepter Revolut. À coup de retraits de 300 000 je retire 2,1M. Et c’est reparti, métro. Arrivé à Sabaneta, quand c’est mon tour on me dit qu’ils ferment pour aujourd’hui… Génial. Le vendeur arrive et on fait 2-3 papiers, on terminera demain matin. Je pose la moto au parking et rentre. J’ai payé et récupéré la moto, on fait les papiers demain.

Franchement j’en ai marre de Medellín, je veux juste me barrer au plus vite. Je devais partir ce matin, c’est délayé d’encore un jour ça me gave. Chaque trajet en métro c’est 1h, c’est l’enfer.

Je rentre, achète une saucisse et une arepas au fromage dans la rue et rentre. Je mange ça avec 2 bières et le joint que j’ai acheté à l’hostel. Oui, à l’hostel. Je leur ai demandé s’ils savaient où trouver et le gars m’a répondu « juste ici ! » en en sortant de sous le comptoir. Franchement ça m’a fait mourir de rire. Ici c’est vendu roulé comme un cigare, prêt à l’emploi, il me dit qu’elle est douce, tranquille.

Je me met au bord de la « terrasse », mange, bois et fume un peu en regardant la pluie fine tomber sur la rue, le reflet des voitures et leurs phares sur la route mouillée et un théâtre-étude jouer avec des bâtons enflammés sur le passage piéton. Heureusement qu’ils sont là pour nous divertir !

Je pense pas mal, à pas mal de choses, la beuh est bien plus forte que prévue Haha.

Une grande ville c’est se renfermer, sur soit et sur les reseaux/vidéos sur YouTube, peut importe, mais c’est se fermer à l’extérieur car les agressions extérieures sont multiples.
Je ne me suit jamais senti aussi seul qu’à Medellín. Je n’ai jamais été dans une ville aussi grande non plus. Je me sens super mal ici. Ça me fait un peu peur parceque je me demande comment je vais faire à Paris, parceque là, au bout de 10j ici je pète un câble. Du coup je comprend maintenant le point de vue de Léo qui déteste la ville. Il vient des montagnes, des villages et des grands espaces et pour lui ça doit être une peine d’être dans une grande ville comme ça en est une pour moi maintenant.

C’est amusant mais fumer me rend super empathique, je me projette souvent à la place des autres, de manière assez forte. Là je me projette comme si j’étais Julianna et remet en questions toutes les certitudes que j’avais sur ce qu’on a vécu. Dans ce que « j’imagine » c’est super intéressant et édifiant comment on peut avoir 2 points de vus complètements différents d’une même situation. Ça me mindfuck en vrai. Après, ce qui est intéressant aussi c’est qu’entre la première soirée qu’on a passé ensemble et celles d’après elle était complètement différente. Son changement de comportement m’a beaucoup surpris et déstabilisé je dois avouer. Alors que la première soirée elle était super à la cool, sans se prendre la tête et ultra avenante, sur les suivante j’ai découvert une fille bien plus tranquille, anxieuse même, qui n’ose pas trop et qui prévoit tout ce qu’elle peut, jusqu’à des sujets de discussion pour éviter les blancs quand on était ensemble. J’ai l’impression d’avoir manqué quelque-chose avec elle, c’est comme si beaucoup de choses étaient alignée mais que non. C’est comme ça, mais je suis un peu blasé/dépité. Tiens d’ailleurs, en espagnol, le dépit ça se dit « despecho » et c’est beaucoup plus logique. Pecho c’est la poitrine, despecho c’est donc qui sort de la poitrine, du dépit, de la tristesse. Quand ils parlent de música de despecho, ce sont des musiques un peu mélancoliques de fin d’histoire d’amour.

Un mec aide les voitures à se garer. L’une d’elle met volontairement 30secondes à sortir et lui donne des sous.
Je regarde Facebook 2 minutes et tombe sur un post « On cherche une expérience sympa chez des locaux en Colombie, des recommandations ? » et là je me rend compte que mon voyage et celui de ces gens n’a absolument aucun point commun. Je les comprend, quand tu n’as aucune connexion ou idée de comment en avoir une, tu cherche un peu comme tu peux. Mais du point de vue de mon voyage ou je suis TOUT LE TEMPS avec des locaux c’est une question surprenante.

Le Guatemala, par sa nature et ses gens, m’a vraiment bouleversé. Quand j’y repense c’est complètement dingue l’expérience que j’ai vécu là bas et c’est l’endroit qui m’a le plus transporté. À chaque fois que je pense au Guatemala quelque-chose me transporte. Je suis incapable de décrire ce sentiment mais il est vraiment fort. Le Guatemala a complètement remis en question notre mode de vie mais également le rapport à la nature.

Une fille passe, jette un truc dans la poubelle devant moi et me dit « don’t think too much ». Un conseil qui prend tout son sens dans ma tête actuellement. J’attend encore un peu puis vais me doucher et me coucher.

Bilan : 533 000 soit 125€ et 970€ de moto

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