Jour 0: on atterrit vers 18h30, il fait déjà nuit noir. Et oui, Rodrigues est à 600km à l’est de Maurice, donc la nuit tombe plus tôt, vers 17h30. Sitôt sortis, on fonce dans la petite boutique de duty free du minuscule aéroport de l’île. C’est la débâcle, presque tous les passagers de l’avions, essentiellement des rodriguais et des mauriciens, sont en train de dévaliser l’alcool de la boutique. Des dizaines de litres de whisky et de rhum passent dans les paniers. Certains sont même au téléphone pour prendre commande auprès de leurs amis. Et en fait, c’est la même chose pour nous : le tenancier du gîte nous a demander de lui acheter 4l de whisky, au moins de quoi tenir jusqu’aux prochains clients ahah !
Claudia, la cousine d’Anna, nous accueille à l’aéroport. Elle est super enthousiaste et nous offre une cargaison de bananes locales. Il y a 3 variété de bananes à Rodrigues et c’est la pleine saison. Il y en a tellement sur l’île que ça ne vaut presque rien. De notre côté, nous lui apportons des sacs et des chaussures Décathlon et de la confiture de Goyave, des trucs qu’on ne trouve pas ici. Tout le monde est content d’avoir ce qui lui manquait. Elle nous amène au gîte, il se trouve qu’elle connait nos hôtes ! Décidément, c’est petit Rodrigues…
On mange du cordonnier, un poisson du lagon, frit avec du riz et des haricots rouge et de la salade de papaye verte. C’est simple mais très bon. Et surtout ça nous change des plats très épicés de Maurice.
Rodrigues en gros c’est 36000 habitants sur un caillou vallonné de 18x8km. Le territoire appartient à la République de Maurice mais jouit d’une grande autonomie et d’ailleurs la culture et la population y sont assez différents. Typiquement, il n’y a pas d’indiens ici, presque uniquement des descendants d’esclaves, créoles catholiques. Si Maurice (l’île) est un confetti dans l’océan Indien, Rodrigues est un grain de sable tout au plus. Et si Maurice est un paradis, Rodrigues est un cran au dessus. Mais ça il va falloir lire la suite pour le comprendre (pfiou ce teasing !).
Jour 1 : après le petit déj de nos hôtes (48€ la demi pension pour deux personnes), on file vers la mer pour une petite rando le long de la côte. Aujourd’hui c’est l’Aïd à Maurice et du coup c’est férié ici aussi même si il n’y a presque pas de musulmans. Il n’y a pas énormément de monde à la plage, mais quand même quelques pêcheurs à pied, dont les fameux piqueurs d’ourites (ourite=poulpe) et quelques gars qui discutent en sifflant une bouteille de rhum à 9h du matin. On discute un peu avec les pêcheurs à pieds, ils sont très sympas et nous expliquent leurs prises. Il y a notamment le crabe tortue qui ressemble totalement à un galet quand il est replié, un peu comme dans Pirate des Caraïbes 3, pour les boss qui ont la ref.
Sur le chemin, en attendant Anna je sors un sac poubelle de mon sac et je le remplis de bouteilles plastiques qui trainent. Il est vite rempli.
À midi, on a mangé un plat typique Rodriguais dans un bouiboui fort sympathique. Il s’agit d’une bouillie de riz et de maïs avec des haricots rouges et surtout un cari d’ourites délicieux. J’adore le poulpe frais comme ça, c’est un peu caoutchouc mais ultra savoureux.
La bouillie de maïs/riz est vraiment typique de l’île parce que le maïs y pousse bien et nourrit bien son rodriguais (les assiettes sont gargantuesques). Pour préparer la bouillie, il faut 4 mesures de maïs, 1 de riz et 15 d’eau et laisser cuire doucement en remuant régulièrement pendant 2h. Sacré boulot ! Pour faire plus simple, on peut aussi le cuire au rice cooker maintenant.
Comme on nous l’avait dit, l’île est bien plus tranquille que Maurice. Il y a peu de voitures ce qui permet de marcher longtemps sur la route sans problème. Enfin, tout le monde se connait et la criminalité semble quasi inexistante malgré une importante consommation d’alcool. Les fruits sont très abondants en cette saison.
Jour 2 : après encore une bonne nuit au gîte, on fonce au marché de Port Mathurin. On a quelques commandes de produits locaux pour Maurice. Rodrigues est reconnue pour la qualité de ces produits, notamment son poisson salé, ses ourites sec et ses pots d’achards, de piments confits et de miel d’eucalyptus. Mais l’artisanat culinaire local offre aussi quelques gâteaux simples mais bien bons et des fruits confits. Au marché, on trouve aussi beaucoup de vannerie faite dans des ateliers locaux avec des feuilles de vacoas.
Après nos emplettes, on fonce (oui, nous sommes des gens très pressés) à gravier pour une partie de pêche en pirogue dans le lagon. Une pirogue ici c’est en fait une petite barque propulsée par un moteur ou avec une voile triangulaire. Je suis d’ailleurs très surpris par la forte utilisation de la voile par les pêcheurs locaux, alors qu’on en vois que rarement dans les lagons mauriciens.
Jour 3 : On se lève tranquillement avec une superbe vue sur la mer. Inspirés par le paysage, on plie la tente et on sort les masques et les tuba pour aller admirer le spectacle sous marin de la anse. Et on est pas déçus ! En s’approchant du récif tout proche, on voit des myriades de poissons de toutes les couleurs vaquer à leurs occupations. La vie sous marine est définitivement plus riche qu’à Maurice, surtout si près du rivage.
Le reste de la journée, on se ballade par si par là, on monte un peu sur les hauts. Dans l’après-midi, on décide finalement de revenir passer la nuit à Anse Bouteille. Pourquoi se priver d’un si beau spot ? Et puis comme il y a beaucoup de poisson, je me dis que c’est l’endroit idéal pour manger ce qu’on pêche. Avec ma petite ligne et grâce au sacrifice de quelques escargots de mer bien gras, j’arrive à attraper deux petits rougets. On les fait cuire en papillote dans des braises et on savoure les parties qui ne sont pas totalement cramées. Ben oui, c’est pas facile du premier coup.
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Super. Ça fait vraiment envie…