Dimanche 14 août. J’ai oublié de le dire, mais hier, Marty et Guillaume se sont bouffés dans une rivière en moto. Rien de grave mais du coup Marty préfère continuer seul en moto aujourd’hui : l’engin est un peu sous dimensionné pour se ballader à plusieurs sur des pistes aussi pourries.
Du coup je reprends la route avec l’ami Guillaume. Comme la veille, pas tellement de voiture. Mais pas grave ! On prend un peu de coca et on marche en appréciant le paysage et toute la vie de la jungle. Il est loin le silence absolu du lac glaciaire et de l’altiplano ! Ici, il y a des oiseaux, des grandes colonnes de fourmis, des papillons partout. D’ailleurs hier soir des fourmis aves des mandibules énormes ont complètement détruit mon sac de jour qui était rempli de bouffe et que j’avais laissé dans la terre. On dirait qu’un enfant de 3 ans l’a défoncé à coup de ciseaux. J’ai eu peur pour mes autres affaires toute la nuit, heureusement à tort.
On monte et on descend sur la piste déserte pendant des heures et finalement une voiture nous prend en début d’après midi et nous dépose à Santa Rosa. On mange un coup puis un pickup nous dépose à l’entrée de Mapiri. Enfin !!
Plus on s’approche de Mapiri, plus on voit les traces de l’exploitation aurifère. Les collines décapitées, les forêts coupées, les rivières détournées. Ils n’y vont pas avec le dos de la cuillère dans le coin. La ville aussi est marquée : les boutiques vendent pelles, bateas, pièces de 4×4 et tout le nécessaire du chercheur d’or. Dans la rue, les mécanos travaillent tard même si on est dimanche. Comme on est pendant la saison sèche, un paquet de travailleurs détachés ou indépendants viennent. Ils sont clairement là pour bosser un maximum. En bas dans la rivière sèche, les engins retournent les alluvions 24/7. Pas de pause pour l’or. Pivot est dépité de voir une telle debauche de moyens pour un métal aussi inutile que l’or. Je le rejoint là dessus : ce truc n’a aucun intérêt si ce n’est avoir de la valeur, c’est étrange quand même !
Il va sans dire qu’il n’y a aucu touristes ici. On est loin de tout, au milieu de la ruée vers l’or.
Le soir, on cherche à faire un peu la fête. Beh oui, après une semaine dans la montagne on est un peu sur les crocs ! Le soucis c’est qu’on est à cours d’argent et qu’il n’y a pas de distributeurs à moins de 200km. Alors on s’est renseigné et on a fait nos calculs. Il nous faut 150bs par personne pour partir d’ici en transport (c’est cher pour la Bolivie, mais ici tout est plus cher, sans doute pour essorer un peu mieux le portefeuille des chercheurs d’or). On met donc de côté 600 pour le transport et 150 pour l’alojamiento. Il nous reste tout juste 500 bs, soit 100 (15€) par personne pour la soirée.
Comme on est un peu courts, il faut trouver une soirée pour budget serré, pas question de flamber la bouteille de champagne dans une boite de nuit. De toute façon, les bar/boite di coin ont juste l’air vide aujourd’hui, aucun intérêt. Finalement, on se retrouve sur une place avec une scène, ambiance fête de village. Ben oui, on est le 14 août, demain on fête la vierge !
Je me dit que c’est encore un truc religieux chiant, qu’on va encore se coucher à 22h… Que nenni ! Après quelques bières, on se fait alpaguer par une table voisine, des jeunes du coin qui se sont retrouvent pendant les vacances. Puis on danse, puis on va sur une autre table, et ça continue, encore et encore. Je rentre à 5h, la tête pleine de cumbia (c’est l’équivalent local de la musette quoi) et l’estomac plein de bière.
Lundi 15 août. Réveil difficile, j’ai un peu mal à la tête. Mais on se motive, on a plus une tune et on a une journée de voiture pour rejoindre la vraie ville la plus proche. On déjeune et en route. On est encore dans de la jungle montagneuse, la route monte et descend les petites montagnes pleines de forêt épaisse, il n’y a rien si ce n’est encore des exploitations d’or par ci par là.
Finalement on arrive en fin d’après midi à Caranavi, une ville sur la route entre La Paz et Rurrenabaque, notre prochaine étape. C’est aussi enfin l’occasion de retirer de l’argent ! On reserve un bus de nuit pour Rurrenabaque. On visite ce qu’on pense être une friche industrielle. En fait, c’est une usine de traitement de bois encore en fonctionnement. On arrive tous à sortir à temps sauf Le Blaireau qui doit se cacher du gardien de nuit pendant 15 minutes avant de sauter la barrière.
On mange du poulet frit, on se douche et zou, dans le bus !
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