CCCP #07 : Tout là haut

Dimanche 4 juin

Je crois que personne ne passe une bonne nuit dans cette petite pièce froide du refuge de Khorgush. Néanmoins, je ne suis plus malade.

On se lève vers 6h30 et on prend le petit dej avec nos amis suisses. On part ensemble vers 8h.

La piste monte mais ça va, on est encore frais. L’objectif du jour est le col de Khorgush puis le redescente de l’autre côté, dans la haute vallée de Alichur.

Vers 9h30, on est déjà presque au col (4300m). On laisse les vélos sur le bord de la piste et on grimpe à un point de vue (juste une montagne en fait) dont plusieurs personnes nous avaient parlé. On met bien 1h30 pour faire 500m de dénivelé. Il faut dire qu’on monte à 4750m, c’est pas rien. Patrice est malade, il abandonne l’ascension et va dormir à côté des vélos, emmitouflé dans ses vestes.

Le fameux point de vue, 4750m d’altitude
Coucou

On laisse nos amis suisses en haut de la montagne et puis on commence la descente de l’autre côté. On évolue dans un vallon désert, sec et salé. Il fait froid et il y a pas mal de vent. Des fois, on entend des oiseaux dans des gouilles au fond du vallon mais c’est la seule vie qu’on croise sur plus de 20km. La descente est aussi difficile que ces derniers jours de montée : sable, graviers, galets, tôle ondulée, tout y passe. Les vélos ont la vie dure : sur celui de papa, le roulement de la roue arrière est totalement desserré à la fin de la descente.

La fameuse descente

Cette descente nous mène à un haut plateau, ou plutôt une haute vallée : le Pamir Alitshur (ou Alichur). Dans cette vallée, on rejoint la M41, la route qui rallie le Kirghizistan et que nous allons suivre quelques jours. Sur cette route, il y a de l’asphalte et on a un fort vent dans le dos, on avance vite c’est un vrai régal, j’ai l’impression que quelqu’un me pousse en permanence, c’est super.

Un lac

C’est quand même bien fatigués que nous arrivons à Alitshur. Nous pensions camper, mais un vent terrible et l’avarie sur le vélo de Patrice nous convaincs de crécher dans un Homestay. Là, deux motards allemands rencontrés à Douchambé nous rejoignent, puis le couple de Suisse débarque épuisé et frigorifié à la tombée de la nuit.

La prairie de Alichur. On se croirait en Mongolie
Le village ne transpire pas vraiment la joie de vivre. Aucun arbre, aucune fleur, du vent, du vent, du vent.
Encore Alichur
À Alichur, il y a pas mal d’antiques motos soviétiques

Alichur est un bled perché à presque 4000m d’altitude dans une vallée « fertile » (comprendre : il y pousse autre chose que des cailloux). Au centre de la vallée, une petite rivière serpente et alimente une prairie rase mais verte. Autour, des petites montagnes aux allures de dunes de sables blanchies par la neige abritent une faune sauvage semble-t-il importante (bouquetins, marmottes, panthères des neiges, etc.). Le nom Alichur voudrait dire « la malédiction d’Ali », Ali étant le beau-fils du prophète Mahomet qui serait passé dans le coin et aurait déclaré toute sa haine pour ce village froid et terriblement venteux.

Les bolides devant le homestay

Le homestay à Alichur est super bien, et avec tout ce monde l’ambiance est très chaleureuse, on est très bien. Si d’aventure vous passez à Alichur, allez dormir au Shukruna Homestay.

Total distance: 58.69 km
Max elevation: 4744 m
Min elevation: 3797 m
Total climbing: 1458 m
Total descent: -1599 m

Un commentaire

  1. Les photos sont belles.

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