Japon #4 : Fin des tribulations

Dans mon projet de voyage, je me laissais trois semaines de tourisme avant de me poser je ne sais où. Je me suis vite rendu compte que je n’en avais pas tant envie que ça. J’ai pas spécialement envie de faire les magasins, et je ne veux pas commencer mon voyage en me surchargeant d’affaires.

Avec un enthousiasme modéré, je suis donc allé voir la tronche du parlement du palais impérial, ou du moins des douves et des buttes défensives autour, et de quelques temples.

J’ai aussi testé le karaoké seul. On se retrouve dans des cabines individuelles bien insonorisées où on peut chanter comme un fou avec boissons illimités. Comme je veux progresser en chant, ça m’a permis d’y aller à fond et ça m’a plu. Si c’est juste pour le plaisir, vaut mieux se trouver des potes ou aller dans les bar-karaoké pour faire ça avec des inconnus.  

Comme d’hab, à midi et à 20h, j’essaie d’aller bouffer/prendre le café dans les trucs les plus improbables possibles. La plupart du temps, ça se passe bien. Un soir, j’ai fait un genre de restaurant/bar où tout était en japonais, rien en anglais, et en plus le menu était écrit à la main. Reconnaitre l’écriture japonaise d’ordinateur, c’est une chose, mais le cursif pour moi, c’est un tout autre (et nouvel) exercice. J’ai commandé des trucs au hasard et un saké. J’ai donc appris que ça pouvait se boire chaud. C’était pas si mal, même si du saké, c’est de l’alcool de riz. Je trouve le gout comparable à l’alcool de patate (la vodka). Dans les deux cas, on n’est pas sur un produit de base particulièrement goûtu. Je me suis aussi retrouvé avec des sardines grillées entières, sauf les yeux.

Les plus gros temps forts viennent plutôt des évènements trouvés sur l’appli Meet up. J’ai déjà fait :

  • Un foot dans un genre de City stade, c’était très sympa, bon esprit.
  • Une soirée dans un bar très cher. Mais bonne ambiance. J’ai pas mal discuté avec des allemands. Et une autre dans un bar pas trop cher.
  • De l’impro en anglais. Un groupe d’improvisateurs très sympas, aux niveaux très hétérogènes. Y a pas mal de nationalités mais une majorité d’américains et de britanniques. Le coach, américain lui aussi, est génial. La séance est menée de façon super efficace, il apporte ce qu’il faut de connaissance, il est très encourageant et il a une très belle voix. Tellement belle qu’il est la voix anglaise de JR Line. Si vous venez au Japon, vous pourrez l’entendre dire des choses telle que « The next train bound to Ikebukuro will arrive platform 2 » ou encore « Please stand behind the yellow line »

J’ai changé d’hôtel car je dormais mal dans le premier capsule hotel. J’en ai pris un autre où j’ai pas très bien dormi non plus. Beaucoup plus petit, beaucoup plus à l’ancienne, il était géré par un couple assez vieux plus un ou deux employés.

L’hôtel, c’est l’immeuble étroit avec l’escalier

Pendant une nuit là-bas, mon ordi a même cramé. Alors que mis en veille, je l’ai trouvé chaud bouillant. Après avoir refroidi, il ne s’allumait plus.

Sur le coup, je ne suis pas bien. J’en ai bien besoin de cet ordi et j’ai pas envie de claquer 800 balles pour une autre machine. Il se trouve qu’il y a un réparateur d’ordinateur littéralement la porte à côté de l’hôtel. Je me demande un peu si ça va pas poser des soucis de garantie. Je veux avant tout avoir un ordi utilisable rapidement. Je vais chez le réparateur dès son ouverture. On communique tant bien que mal en japonais. Le soir même, ils me rendaient mon ordinateur réparé.

J’ai pris un troisième et dernier Capsule Hotel. Celui-ci se voulait beaucoup plus haut de gamme, tout en étant quand même en Capsule.

Eh bien c’était mieux et j’ai bien dormi.

Et puis c’est la fin des hôtels : j’ai visité une chambre en sharehouse et ça m’a suffisamment plu. Cinq jours plus tard, j’ai signé et emménagé.

C’est une ancienne grosse maison reconvertie en sharehouse : en gros, en coloc de douze chambres où c’est le proprio qui fait venir quelqu’un pour le ménage et acheter du PQ. Les chambres ont un verrou.

La maison s’appelle la « Retro House ». Une manière jolie de dire vieille baraque qui est restée dans son jus. L’extérieur est plutôt mignon, l’intérieur est ok-tiers.

J’ai une chambre au deuxième étage, assez petite et sommairement meublée (une armoire, un lit, un bureau, un frigo) mais lumineuse et calme. Je n’aurais pas accepté les chambres du premier qui donnent sur la cuisine, les douches ou la machine à laver.

La vue depuis ma chambre le premier matin.

Sur les douze chambres, huit sont occupées. J’ai croisé déjà quelques colocs :

  • Anne : C’est la première que j’ai croisée. Je me suis présenté avec enthousiasme. En réponse, elle m’a souri sans rien dire. Je me suis dit que des gens timides, au Japon, ce n’était pas étonnant, mais que ça n’était pas très poli de ne pas me répondre ainsi. On a discuté peu après, en écrivant sur un téléphone. En fait, elle est muette. Je me suis senti assez stupide quand je l’ai compris. Elle est américaine, elle est développeuse pour Square Enix. Elle bosse sur les Final Fantasy. Stylé !
  • Xabier : un espagnol en fin de PVT. En gros, il trouve qu’il avait une vie de merde où il ne sortait jamais de chez lui dans son pays basque d’origine. Il a adoré son année au Japon et il voulait transformer l’essai : via les contacts noués pendant cette année, trouver une entreprise à même de sponsoriser un Visa Travail plus pérenne qu’un PVT d’un an. Malheureusement, il n’a pas de compétence considérée comme justifiant d’un tel visa. Il veut se former comme taxi en Espagne puis revenir à Tokyo.
  • Emin : un suédois originaire de Bosnie. En PVT aussi. Je ne sais pas ce qu’il fait plus précisément.
  • Myriam : Une française arrivée le même jour que moi. Elle est en stage de fin d’études après avoir fait son échange au Japon. Elle parle super bien japonais.
  • Nico : Un gros crack (et français). Il est venu pour soumettre aux éditeurs japonais des projets de manga. Il s’est retrouvé de façon improbable à bosser comme illustrateur pour une marque de prêt-à-porter. 8 mois qu’il est là, et il connaît déjà beaucoup de monde dans les cercles de cultureux internationaux de Tokyo. Le créateur de Code Lyoko par exemple.
  • D’autres que j’ai moins vus : les 2 japonais, qui d’après Nico sont des créatures nocturnes. On les voit pas. Et un indonésien qui fait de l’informatique.

On est à 10 petites minutes à pied de la première gare, et de celle-ci, à 10 petites minutes du centre de la plus grande ville de l’histoire de l’humanité.

4 commentaires

  1. xXxChaiseDeLaSalleAMangerxXx

    Putain sympa la coloc, ya du beau monde ! Tu as fais comment pour trouver aussi rapidement ?

  2. ça me dépasse cet hotel capsule « haut de game » 😅
    C’est un lit double mais c’est aussi fermé uniquement par un rideau ? C’est dans un couloir avec beaucoup d’autres capsules ?

    • Je dirais que c’est un lit en 100cm. En tout cas, plus large que dans les deux autres.
      Il y a une petite dizaines d’autres capsules dans l’étage, de souvenir. Il y a aussi des étages avec des espèces de capsules lit double encore mieux séparées du reste, mais je n’ai pas pu y avoir accès. Chaque étage a sa badgeuse.

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