Le voyage de Marty, Road to Cuzco #jour330

On se lève assez tôt avec Roberto, il travaille aujourd’hui. Sa maison en photo ci-dessous. Il m’emmène voir un pote à lui qui a un café. Why not. Le mec me prépare une salade de fruit qui a tout d’un vrai repas et un grand café. Il est motard aussi et de la même façon que Roberto, est très solidaire. Je me rend compte qu’il y a une vraie communauté de voyageurs à moto qui s’entraide beaucoup. C’est hyper cool. Sur la photo ci-dessous, Roberto au premier plan et Kley derrière la moto. On a une bonne discussion qui m’apprend que ce soir il y a un festival de motards à Cuzco et ils me donnent l’adresse. Trop cool ! Franchement c’est le feu ! Roberto va travailler et moi je prend la route direction la capitale des Andes. Je vais m’arrêter brièvement à midi à Abancay pour faire graisser et tendre la chaine ainsi que me régaler de ceviche et de poisson frit. Les paysages sont superbes, ca monte, ca descend, c’est montagneux le soleil envoie toujours cette lumière si belle que j’apprécie tant.

Dans une descente (cela ne fait que monter et descendre), vers les 2/3 d’un virage pendant lequel je freine, j’entend « PAN » et la roue arrière qui « saute ». J’arrête de freiner de l’arrière (d’où vient le bruit) et je m’arrête en freinant avec le frein avant, heureusement le bord de route était un peu large (2 mètres) et je me met en sécurité. Je descend de la moto et vais immédiatement voir le disque de frein arrière : fendu. Super. Je n’ai plus de frein arrière, il n’aura pas tenu les 500 kms promis. C’est un peu chiant mais c’était prévisible finalement. Le frein arrière était d’origine et freinait bien. A Piura après l’accident le mécano m’a mis un frein avant made in Pérou qui ne freine pas mais ralentit la moto. Du coup dans les montagnes je n’utilisais que le frein arrière. Bon, je suis en vie et bientôt arrivé à Cuzco (il est temps de faire une bonne révision là). Je termine la journée avec le frein avant uniquement (qui freine vraiment que dalle c’est abusé). Normalement les freins sur un véhicule c’est 65% l’avant et 35% l’arrière pour des freins similaire (à cause/ grâce au transfert de masse au freinage). Là avec ces freins de merde c’était 15% l’avant et 85% l’arrière, c’est dire à quel point c’est de la merde. Cela explique largement le non freinage du gars à Chavin quand je suis sorti de la station essence.

Je termine la route de nuit en suivant une voiture comme hier. Je trouve le point de rdv du festival en suivant un groupe de motards sur lequel je tombe en ville. Je m’installe sur le terrain de foot synthétique du bâtiment (sur le toit) me prend une douche puis descend dans la « salle des fêtes » pour la soirée. Il y a des hot dogs à manger et des concerts plutôt cools!

Je discute avec un peu tout le monde et c’est hyper intéressant.

Globalement je distingue deux types de gens, ceux qui sont ici d’eux même pour le plaisir, qui font de la moto à l’occas’ en mode détente, pas de pression, et les clans, pour qui cela devient une raison de vivre. Je rencontre un gars qui me propose de venir chez lui dans les prochains jours pour aller pécher de la truite dans le lac d’altitude à coté de chez lui. Why not mais c’est pas trop ma route.

Au niveau des clans, le plus connu et celui qui se fait le plus remarquer c’est le clan « INKAS PERU ». Ils ont leurs vestes en cuir à l’effigie du groupe et on sent qu’ils s’imposent. Le mec d’Andahuaylas m’a donné le contact du chef de ce clan et celui d’un ami à lui « Jésus ». Je rencontre donc Jésus, qui est un mec assez cool. Mais je vais surtout regarder les dynamiques de ce « clan ». Tout est hyper hiérarchique, on monte avec l’expérience et en faisant ses preuves, puis on devient intouchable. Il y a des règles très strictes. Il y a un jeune qui vient d’arriver et qui du coup est l’esclave du groupe, les mecs lui demandent d’aller leur chercher des verres, des glaçons, bref, ce qu’ils veulent. Le gars ne profite pas vraiment des concerts, il est serveur. On sent aussi qu’il (et ceux qui ont juste un peu plus d’expérience) s’effacent au profit des anciens. Le gars danse, un ancien arrive, il lui cède automatiquement sa place. C’est hyper hiérarchique. Je demande alors comment on monte la hiérarchie : le temps et les voyages. Quand je discute avec un membre il me présente son CV de lui même « j’ai fait un moyen voyage de 300kms mais j’en ai d’autres de prévus bientôt donc je vais me faire respecter plus bientôt ». Il y a un vrai truc de recherche d’une famille, d’un effet de groupe.

En soit, je suis pas du tout contre si c’est sain, mais là ça ne l’est pas. Enfin pas pour moi. Le chef fait vraiment ce qu’il veut et tout le monde est à sa disposition. Jésus est plus cool, il va se servir tout seul et fait un peu plus sa vie. Pour être dans le clan il faut aussi payer une cotisation, qui permet de financer un local qui leur appartient. On me propose d’y dormir gratuitement le temps de mon séjour à Cuzco. Si on rentre dans le club il faut aussi venir à toutes les sorties, qui ont lieu tous les samedis, sans faute. Si l’on rate une sortie de temps en temps c’est mal vu et on n’évoluera pas mais c’est accepté. Si l’on en rate de manière régulière (avec ou sans bonne raison) on est viré du groupe. Pour ma part, je suis traité comme un invité et on me propose tout. Je vais simplement dire que je vais voir pour refuser poliment l’invitation à rouler et à dormir dans leur local.

Note : Les Péruviens sont globalement très fiers d’être des descendants des Incas, ce peuple puissant qui a conquis la moitié de l’Amérique du sud à son époque. Ils n’hésitent pas à s’y associer et à en revendiquer une certaine puissance, force, virilité Inca. Les endroits où cela s’exprime le plus c’est sur la route et ici à ces concerts avec ce groupe.

J’en discute un peu avec le gars de la pêche qui me dit qu’il n’aime pas les groupes/clans, c’est malsain et c’est rempli d’obligations. Au final beaucoup n’adhèrent pas du tout au système et ca me rassure quand même j’avoue, leur clan c’est assez flippant.

Je termine la soirée et vais me coucher, je suis fatigué mais heureux d’être enfin arrivé à Cuzco. Je retrouve bientôt Alexis et les autres. Ca me rend vraiment et j’attend ca avec impatience pour me changer d’air et revoir mes potes.

Bilan : 160 soles soit 40€

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