Réveil et petit dej, je pars pour la Bolivie ce matin. Je démarre en retard, comme d’habitude après avoir mangé des oreos, je pars. Une femme dans la rue qui vend des empanadas me parle « que fait un français ici perdu dans les Andes » haha ! J’aime beaucoup ces paysages, vers 3500/4500m. De grandes plaines jaunes, des montagnes qui montent encore 500m plus haut, cette belle route toute droite. J’adore. C’est un peu comme le désert sur la côte, mais c’est beaucoup plus agréable. Je roule quand même vers les 70km/h, ce qui n’est pas mal du tout pour 4000m d’altitude. Je roulait à 80 max sur la côte.





Je met 2h30 pour faire les 140kms qui me séparaient de Juliaca. Juliaca c’est une ville sans aucun intérêt. Je passe donc sans m’arrêter et vais jusqu’à Puno, 45kms et une heure plus loin. Je longe désormais le lac, c’est vraiment cool. À part un 4*4 qui a doublé en double file en plein virage en face de moi, chose presque normale au Pérou, rien à signaler. Je me demande comment il aurait fait si j’étais un camion.



Arrivé sur Puno il y a un joli mirador, je pose la moto et monte à l’arrache. La vue sur le lac est vraiment belle. Je vais ensuite en ville et mange un poulet frites. Je recharge pour avoir internet (j’ai tout fini ce matin, boloss, et je voulais mettre de la musique pour la route). Je fais le plein et repart. Ici c’est la galère, pour la première fois ils ont de l’essence 84 et 90, et c’est compliqué de trouver de la 95. Habituellement c’est 90/95/97. Bref, hors de question de mettre de la merde, je cherche de la 95. Problème, ils ne prennent pas la carte. L’entreprise c’est Petro Peru et comme chaque truc vraiment péruvien, c’est à l’arrache. Je trouve donc une autre station, propre elle, qui a du 95 et qui prend la carte. Parfait. Le pire c’est que le mec de la première station m’a dit qu’il n’y avait pas d’autres stations en dehors de la ville. En ressortant, j’en croise 3. Alala, les conseils des latinos, toujours très fiables. C’est une habitude à prendre.


Un peu plus loin je me fait arrêter par la police. Contrôle de routine. Je ne crois pas avoir déjà parlé des policière péruviennes. La discussion pour faire leurs uniformes a dû ressembler à peu près à ceci :
– Hé Robert, comment on les habille les policières, comme les policiers ?
– T’es fou ! On leur fait un uniforme ultra moulant, avec des fesses de fou !
– Putaaaaain ça c’est de l’idée, des fois je me demande pourquoi on te garde puis tu nous sort des éclairs de génie comme ça !
– Mais on aura pas de problèmes tu pense ?
– Mais non t’inquiète, les collègues nous enverrons même des photos tu vas voir !
– Ro Robert, t’es vraiment un bon toi
Bref, vous l’aurez compris, pas besoin de longtemps pour distinguer une policière d’un policier de profil. Première fois que ça me dérange pas tant de me faire arrêter. Évidemment j’ai pas de photo hein, je vais éviter de me faire mettre les menottes quand même 🙃
Je roule donc 3h et arrive à la frontière. C’est blindé de monde, il y a une queue de voiture de 2kms. Heureusement je suis en moto, je double tout le monde. J’arrive à la frontière, 30min d’attente et j’ai le tampon de sortie, aujourd’hui même ça fait 90j, pas d’amende, c’est parfait ! On paie une amende si on reste trop longtemps.

Je vais ensuite pour la moto. J’attend 15min, le mec regarde mes papiers, ça se finissait hier. En fait c’est 90j mais le jour d’entrée est compté comme jour entier, bref, c’était hier. Du coup amende. Bon, ça doit pas être bien cher, pour un humain c’est 1€/jour. Et là… Non. Pour un véhicule c’est amende unique : 250€. Ha ouai mais non en fait. Ça va pas le faire. Je dis clairement au gars que je vais pas payer 250€. Le gars est super cool en vrai, son bureau est rempli de stickers de motards. Il me dit qu’il ne peut rien faire, tout est informatique, impossible de passer outre. Pas moyen de le soudoyer ou quoi non plus (c’est lui même qui me le dit) parceque l’amende il faut aller la payer à la banque, tout est ultra carré. Bon. Du coup soit je revend la moto ici, soit je paie l’amende, soit je passe la frontière illégalement. Il y a plein de caméra dans la rue mais j’ai de la chance, je m’étais garé de face (sans plaque visible) et tout au fond. Du coup le gars me dit « OK, on ne s’est jamais vu, tu n’est jamais venu ici, tu repars l’air de rien et tu passe par une piste en terre pas loin. Tu n’as jamais entendu parler de moi et tu es juste passé par la migration » humaine ». Il me dit aussi que j’ai de la chance parce qu’ici c’est un petit poste de migration, c’est tranquille, si j’étais passé à Desaguadero j’étais baisé. Il me dit aussi que du coup je pourrais re-rentrer dans le pays en tant qu’homme sans souci, par contre avec un véhicule je serai certainement bloqué. Je lui demande donc où faire une réclamation. Je vais déclarer la moto volée ou accidentée et basta. Il me montre le site, et me conseille d’aller porter plainte dans un village où les flics ne seront pas regardant, et y laisser quelques euros pour le service. J’ai de la chance, le gars est vraiment cool et compréhensif. Je reprendrai la plainte de l’accident avec Jules, vais changer la date et basta. Ça ira comme ça.
Je ressort donc, remonte sur la moto et recule de 20m en marche arrière pour être vraiment sûr. Je fait demi tour, regarde la carte et vois un chemin qui m’a l’air OK. Je demande à un conducteur de touk touk, ça a l’air bon. Je vais dans la direction, parle à un fermier qui me confirme que ce chemin est bon. Parfait ! Je sors de la route et passe donc par ce chemin entre les champs. Il doit faire 1m de large, je roule peut être 200m, passe devant une maison, et hop, j’arrive en Bolivie. Ni vu ni connu. Je pose la moto non visible depuis le poste frontière puis vais faire tamponner le passeport. Hop hop hop, en 10 secondes c’est réglé. Pour la moto, je vais voir plus tard. En fait, s’il y a pleins de contrôles en Bolivie j’irais, sinon non. Si la moto n’est pas enregistrée ça sera plus simple de la vendre dans un village tranquille. Voilà comment on passe une frontière de manière tout à fait légale.
Je trace donc pour Copacabana et me prend de la grêle. Je stop 15min puis repart. Je retrouve les amis au centre ville dans un restau, on mange tous ensemble. Ça fait super plaisir de retrouver tout le monde ! Le repas n’est pas fou mais d’être avec les potes ça régale.
Je pose mes affaires à l’hospedaje qu’ils ont trouvé puis on va en ville. A Copacabana c’est la fête ce week-end, la fête patronale. Beaucoup beaucoup de péruviens viennent ici pour la fêter. C’est pour ça qu’il y avait autant de monde à un poste frontière aussi petit. On assiste à un concert de cumbia puis on cherche une boîte où sortir. On en fait 4, toutes aussi nulles à chier. On finit par se faire un billard dans l’une d’elle puis aller boire une bière dans une autre. Rien de fou.

On fait un tour avec Leo pendant que les autres rentrent. On arrive à 2h30 mais les autres sont là et l’hospedaje est fermé. Génial. On toque, on crie, le mec n’est pas là. On réveille même un client qui nous dit qu’il ne peut pas ouvrir de l’intérieur, il faut la clé. Franchement ça me gave ce genre de conneries alors que le mec nous avait dit qu’on pouvait rentrer à n’importe quelle heure. On fait le tour et on capte un portail en bois un peu vieux, le bois ne paraît pas trop solide. On l’enfonce avec Leo à coup d’épaule. Rien à foutre, j’en ai marre de ces débiles, on va pas dormir dehors. Les gonds et le cadenas tiennent mais une planche tombe. J’en arrache 2 de plus qu’on replacera après et on rentre tous par le trou créé.

Allez hop au dodo.
Bilan : 73 soles et 87 bolivianos soit 31€