USA #14: Deep deep south part 2

Lundi 24 février

Ce matin, on se lève assez tôt mais on attend 8:30 que la pluie se calme pour finalement sortir de notre hangar. Et on continue à marcher le long de la route en levant le pouce. On essaie de voir au loin si c’est une voiture de flic, mais c’est vraiment difficile. Au bout d’une demi heure, un pickup s’arrête et on monte dans la benne. Le mec nous dépose à l’entrée de l’interstate. Ici, il y a beaucoup de stations essence, partout. Il se trouve qu’on s’arrête un moment dans cette station essence pour prendre un petit repas avant de continuer la route. On est contents d’avoir réussis à quitter ce bled. À la station service, des flics locaux tapent la discutent. On parle un peu, on leur dit qu’on voyage en stop. Ils disent que c’est pas safe, mais ils ne nous font pas chier avec une quelconque interdiction de faire du stop en Alabama.

Pickup truck mood
On recherche la sympathie et l’efficacité

Et puis on attend une bonne heure avec le pouce à l’air. Et finalement, on est pris par un camion qui passe par New Orleans ! Génial !

Le chauffeur, c’est Big Mike. Un gros black qui est à la fois chauffeur de camion, tenancier d’un truck stop (un resto routier quoi) et plus ou moins rappeur. Son camion date de 2007 et il a 1,6 millions de miles au compteur ! Mike dit que ces camions peuvent monter à 3 millions.

Trucker life
Vla l’engin

Dans son camion, en quelques heures, on quitte l’Alabama, on traverse la petite côte de l’État du Mississippi et on arrive en Louisiane. La route pour atteindre New Orleans par ce côté est démente. On traverse le bayou sur un pont gigantesque. Pour permettre la navigation, certaines portions du pont montent très haut au dessus de l’eau. De là, on voit le bayou à perte de vue puis les immeubles de New Orleans qui sortent de l’eau à l’horizon. On est dans un autre monde. Et puis finalement, Mike nous dépose dans une station essence à l’entrée de la ville. On est à seulement 30 minutes de marche du centre, alors on commence à se promener tranquillement.

Et là, c’est la découverte. On marche dans un petit quartier avec des maisons en bois colorées et un peu délabrées. Même si on est en hiver et que la température est juste agréable, on constate que cette ville se définie par la chaleur étouffante, la vie nocturne, la fête, la pauvreté, la musique, la drogue, et j’en passe. Assez vite, j’oublie qu’on est aux États-Unis. On est plus aux États-Unis, mais juste à la Nouvelle-Orléans.

Et puis on se trouve une auberge de jeunesse dans le centre de la ville. Ça s’appelle « Hi USA ». Alexis a déjà pas eu l’occasion d’y aller dans d’autres villes. Globalement c’est pas donné mais l’endroit est vraiment clean et agréable.

Le soir, on sort en ville avec Joe, un jeune australien avec qui on partage le dortoir. On va manger de la nourriture local : des huîtres, du jambalaya (riz, haricots et épices), de l’étouffée (une sorte de soupe à l’oignon avec de la viande). Les spécialités sont pas trop mal, mais les huîtres n’ont aucun goût. En fait, on dirait qu’elles ont été lavées avant de nous être servies. C’est pas bon.

New Orleans!!
C’est couleur
C’est sympatoche nan ?

Et puis on va prendre la température en ville. Tout le monde nous parlais de Bourbon Street. Mais en fait, c’est pas si ouf. Un oeu trop américain je dirais. D’ailleurs c’est bien là que vont les touristes américains de base. Il y a quand même le Fritzel’s qui a un groupe de jazz vraiment excellent et des pintes à 10$. Et puis en continuant à marcher, on tombe sur un brass band de jazz dans la rue. Les musiciens ont un niveau hallucinant. Et ils enchaînent les morceaux avec une energie folle. Après la fin du set, on essaie d’en aborder un pour avoir des bon plans d’endroits ou ecouter de la vrai bonne musique. Un gars qui nous ressemble un peu nous regarde justement. On lui parle et il dit : « french ? Moi aussi »

Nous faisons ainsi la connaissance de Max. C’est un musicien bordelais qui paasse deux mois ici pour pratiquer et préparer sa saison en France. Il nous confirme que les musiciens du coin sont exceptionnels et que d’autres musiciens viennent de loin comme lui pour s’entraîner et apprendre ici. C’est la troisième fois qu’il fait un séjour à New Orleans. Il nous emmène dans des bars sur la Frenchmen Street. Certains sont un peu pourris, certains sont super classes avec des vieux blancs endimanchés. Lui cause à tous les musiciens. Ici, ce qui marche c’est le réseau et le talent. Si t’es bon, tu joues. Si tu connais les gens, tu as les bons plans. Le talent Max il l’a. Comment je sais ? Il a joué avec le brass band sans être prévu dans le groupe. En gros, il est venu avec son trombone et il a commencé à jouer avec le groupe. La rémunération du groupe se fait uniquement par les dons des passants, qui sont divisés entre les membres prévus du groupe. Max n’est rémunéré que par les membres du groupes qui le trouvent bon et lui lâche une partie de leur argent. Et il se trouve qu’il amasse du pognon comme ça, donc c’est qu’il est bon.

By night with a few grammes
Même les murs font de la zik
NOLA by night

Max nous explique aussi que les brass bands sont aussi embauchés pour les enterrements. Ici, la criminalité est vraiment très haute, même pour les états-Unis. Mais quand on enterre quelqu’un, c’est la fête, la grosse grosse fête. J’aime beaucoup.

Et puis on continue à passer de bar en bar, la musique est folle, elle me transporte. Dommage qu’on ne reste pas jusqu’à ce weekend, parce que là on est juste un lundi soir et passé 2h, il ne se passe plus grand chose dans les rues. J’ai l’impression qu’on pourrais facilement rester une semaine ici pour commencer à comprendre quelques teucs de cette ville.

Mardi 25 février.

Une journée plus calme. On dort un peu tard, on écrit, on tourne un peu en ville. Le soir, on se sépare assez vite. J’ai envie d’etre un peu seul et surtout j’ai envie de dormir. Mais bien que séparés, on va tous les deux causer à des clodos. C’est l’appel du train qui commence à grandir.

En parlant de clodos, la ville en est remplie. Il y a des femmes, des hommes, des blancs, des noirs. Des galériens, des drogués, des menaçants, des sympas, des musiciens, des qui lisent en caressant leur clebs, des mendiants estropiés, des mendiants qui dansent ou qui viennent parler aux touristes. Ils sont partout, tout le temps, c’est une vrai société. La vie est dure quand même ici.

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