Réveil à 4h30 pour un départ du bus à 5h. J’ai la tête dans le cul, on m’a dit départ 5h donc moi j’arrive à 4h59 quoi. Surtout qu’en Amérique latine j’ai JAMAIS vu un bus partir en avance, et la majorité du temps en retard, très souvent de 10-15min pour attendre les retardataires. Et la ? je me fais engueuler par le chauffeur mdr, alors que je suis pile à l’heure ! Bon, anyway. D’ailleurs, c’est Oscar qui m’a pris mon billet de bus hier dans la journée, vu que je pouvais pas. Je croise les autre du groupe avec qui on va faire le huayhuash, je dis bonjour mais sans plus, je me cale et vais dormir, on a 2h30 de route jusque Chiquian. On arrive à 7h30.
On sort, on fait une pause pipi puis on repart en 4*4 privé cette fois, qui nous emmène au début du trek en 2h de route en plus. Vu qu’on est nombreux, on est 5 dans le pick up et 3 dehors, puis on tourne. C’est hyper drole parceque c’est un mec pas grand, genre 1m60, dans un gros pickup américain. Du coup il touche à peine les pédales. Visiblement au Pérou, celui qui est plus gros à la priorité. On croise un mec avec un petit 4×4, les deux s’arrête, notre chauffeur prend les 3/4 de la route. Ca aurait pu passer en se serrant mais non, il lui fait un geste négligeant de la main en mode « vas y dégage, mets toi sur le coté ». On est un peu choqués. Bref, on arrive et on entame la rando.
Dans le groupe on est donc 8, 3 couples, Oscar et moi.
– Il y a Ellynn et Maxime, à droite, qui sont des habitués de la montagne, du trek et de la rando en mode débrouille. Ils sont bien équipés et bons marcheurs. Max est ingénieur agroalimentaire, Ellyn fait de la recherche en Biologie. Ils sont en voyage pour un an et ont déjà pas mal marché en Bolivie, en Argentine et au Chili.
– Ensuite il y a Eugénie (oui oui) et Ben. Ces deux la, ils sont un peu spéciaux. Eugénie, vous l’aurez facilement deviné à son prénom, elle vient d’une bonne famille bien catholique. Elle a 28/30 ans et est toujours dans les études de médecine pour devenir chirurgienne. Ben, il travaille dans l’entreprise d’un pote à lui qui marche hyper bien. Il a fait pousser de la beuh en grosse quantité pendant 4 mois dans une maison louée il y a 3/4 ans. Il venait chaque jour s’occuper de ses pieds. Il en a tiré des dizaines de milliers d’euros en cash, puis quand un mec de la région s’est fait arrêté, et avec tout le stress que c’était, il a tout arrêté. Du coup il a quelques thunes de coté. C’est un mec vraiment à la cool. Aucun des deux n’a fait de trek dans sa vie, et pas de rando non plus. C’est la première fois de leur vie qu’ils vont marcher plus d’une heure. Mon premier sentiment c’est « bordel de merde, je le sens mal ». Ils se sont lancés à l’arrache dans un trek de 8j en full autonomie avec des sacs de 15kgs. En fait, c’est Eugénie qui a insisté pour faire ce trek, Ben il subit. Elle a vu ca sur instagram, elle a trouvé ca trop beau, elle a absolument voulu le faire. C’est ce genre de personne hyper influençable qui se lance sans réfléchir dans un truc qui n’est pas de son niveau. Vu que sa référence c’est instagram, évidemment elle a pris son appareil photo de 2kgs dans son sac. Bien sur, c’est une connerie, mais ca peut importe puisqu’après 1h de marche c’est Ben qui va le porter de toute façon.
– Finalement, sur la droite, on a Mireille et Alex. Ces deux la, c’est des gens hyper joviaux, ils ont la banane comme j’ai rarement vu, ils kiffent leur vie. Ils sont venus 3 semaines au Pérou pour leurs vacances, notamment pour faire ce trek. Le bagage en soute d’Alex n’est jamais arrivé, du coup il a du louer du matos bas de gamme à Huaraz et s’acheter des T-shirt au marché. Toujours éviter les bagages en soute. Le fin mot de l’histoire c’est que son bagage ne va jamais arriver en 3 semaines et qu’il va etre renvoyé en France, où il retrouvera ses affaires 2 semaines après la fin de son voyage. Alex est ingénieur chez Naval Group et Mireille… j’ai oublié, déso, mais c’est un poste similaire.
« C’est bien un truc d’ingénieur ca le trek » me dirait Axelle, ma copine 1 an plus tard.
Ainsi donc, on démarre par une cote un peu raide de 400m de dénivelé positif. Ca se passe bien pour tout le monde … Sauf pour Eugénie et Ben évidemment. Ben prend sur lui, mais Eugénie non. Il récupère tout ce qui est lourd dans leurs sacs (l’appareil photo et la tente, t’as capté). Ca s’engueule un peu parceque Ben est plus pragmatique et savait bien que prendre ca pour un premier trek à 4500m d’altitude c’était une connerie. On arrive en haut de cette première difficulté et on mange. Je me régale avec mon fromage du marché et mon pain. J’ai pris un peu de charcuterie mais pas tant, c’est hyper cher et pas très bon ici.
Les paysages sont superbes, les montagnes impressionnantes. C’est vraiment le kiff. La première journée est vraiment chill et ca me va bien : ca me permet de récupérer un peu. Oui, je récupère en faisant un trek, je vois pas le problème. Niveau météo, il fait pas très chaud, vers les 0°C. Avec le vent, le ressenti doit etre en négatif, et il n’y a pas de soleil. On marche donc cette première journée et on se pose dans une plaine, tranquille.
Bilan : 140 soles soit 35€