Le voyage de Marty, Road to Corona del Inca #jour320

Après cette nuit à 4000m vraaaiment pas terrible, je me lève un peu laborieusement. Dans la petite vallée en dessous de ma tente, un garde en gilet jaune m’apostrophe : je n’ai pas le droit d’être ici, le territoire appartient à la mine. Soit je pars rapidement soit il appelle ses supérieurs. Bon, ben je décampe hein. Il fait relativement froid, entre 0 et 5°C je dirais. Je n’ai rien à manger et rien à boire. Entre la galère d’hier après midi pour monter jusque là, la pluie, le vent, la fatigue, j’aurais mieux fait d’accepter l’invitation de Meuli et aller voir les cerfs en captivité dans son jardin, ca aurait surement été plus tranquille et plus agréable.

Bref. Une fois tout rangé, je met sur la moto et essaie de partir. Elle ne démarre pas. Rooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooo. Je suis saoulé là. Heureusement je suis en haut d’une légère pente, je pousse jusqu’à la route et je prie, fort, pour réussir à démarrer dans la faible pente (après vient vite une montée, je n’ai droit qu’a un essai). Je pousse, je pousse … et j’arrive à démarrer ! Super !

Bon, maintenant ca ne va être que de la descente, sur une belle route asphaltée. Je croise un bus de travailleurs. Ici ils font 2 semaines à la mine et une semaine à la maison. En fait j’étais passé du coté mal aimé, raide, avec une route pas entretenue et en mauvais état. De ce coté la route est belle, la pente est douce et le paysage encore plus agréable. Je me laisse donc descendre tranquillement. A noter tout de même que je vois sur le bord de la route un ou deux hameaux et une école. Des gens qui habitent ici, au milieu de rien, à 4000m d’altitude.

Je rejoins une route plus principale (la précédente n’était là que pour la mine) et continue de rouler. Je continue de descendre tranquillement, passe à coté d’une mine à flanc de montagne et arrive dans une vallée étroite.

Je me pose un peu à Huallanca pour manger un morceau puis je vais à La Union ou je fais le plein.

Je continue de descendre la vallée. Depuis Huallanca c’est un axe principal mais c’est quand même une route en terre. Vu le temps que j’ai mis pour rejoindre la Union, il n’y avait AUCUN monde ou je pouvais rejoindre la ville hier. La vallée est très belle, la lumière est belle et les paysages sont idylliques.

Je continue ma route et me met à chercher de l’essence mais là où je passe il n’y a pas grand chose. Pas de station essence, pas d’hôtel non plus. Je trouve une station sur le bord et repère un hôtel dans le prochain grand village. La fin de la route est très désagréable, il y a énormément de poussière. Mais vraiment énormément : je ne vois pas à plus de 3m par moments. Les Péruviens sont les gens très peu agréables entre eux, et c’est pire sur la route : le plus gros est prioritaire. Plusieurs fois je croise un camion où je suis obligé de m’arrêter car il ne se serrera jamais d’un centimètre de son coté. Ils ont de GROS problèmes d’ego sur la route, le plus gros véhicule passe, et si l’autre finit sous leurs roues, tant pis, c’est pas leur problème. Beaucoup ont de gros 4×4 et se croient tout permis. En plein milieu d’un énorme nuage de poussière où on ne voit pas à 5m, le mec derrière moi trouve que je ne colle pas le mec de devant d’assez près (je suis à 3-5m). Du coup il me double. Mais c’est pas juste il me double, si je ne le laisse pas passer en ralentissant de mon coté, il m’écrase en se rabattant, rien à foutre. Les péruviens sont des gros débiles au volant c’est hallucinant, ils sont vraiment dangereux.

Bref, j’arrive proche du village qu’on voit en photo ci-dessous : Corona del Inca. Le rocher au sommet à la forme d’une couronne (« Corona », t’as capté, bien joué). J’arrive au village du même nom et vais à l’hôtel restaurant. Un vieux s’approche et me dit que c’est fermé depuis plusieurs années. Super. Je fais quoi mtn ? Un couple de vieux retraités me disent que je peux dormir chez eux. Allons y !

Ils ont une maison en terre comme la plupart des gens ici. On me présente la chambre, qui n’a pas été dépoussiérée depuis 1950. Il y a un lit avec 10 couvertures sur le dessus. Il n’y a pas l’électricité ni l’eau courante ici. Bon, je m’installe. Je regarde les couvertures qui m’ont l’air bien sales. J’attrape celle sur le dessous et me met à tousser à cause du nuage de poussière qui s’en échappe. Je passe donc la couverture du dessous sur le dessus pour éviter un peu cette merde, puis installe mon matelas gonflable et mon sac de couchage par dessus. Je rejoins le couple dans leur cuisine : une pièce de 9m2 avec un plafond à 1m80. La grand mère me fait à manger des œufs de leurs poules avec des frites faites avec leurs pommes de terre. C’est hyper basique, mais qu’est ce que les œufs sont bons ! Je discute un peu avec le monsieur, la dame n’est pas hyper bavarde. Il me dit de faire attention à la moto car ici ca craint. Il me dit qu’avant c’était safe, puis que ca s’est mis à craindre, puis que récemment ca redevint plus calme « grace à dieu ». Je mange, me douche avec une coupelle et l’eau d’un bidon puis vais dormir.

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