Réveil pas trop tard mais je traîne, j’ai suuuuper mal dormi, je ne sais pas pourquoi, je suis crevé. Départ à 9h30. J’ai du mal en ce moment à me motiver. Je prend la route donnée par le GPS. Au début ça va, et très vite ça se complique : la route est raide et pleine de cailloux/gravier. Après bon, elle évite un sacré détour, on va forcer un peu, même si je roule à 10/15 et de toute façon vu l’état de la route il est impossible de faire plus.
Je monte doucement mais sûrement. Quand tout à coup, un virage serré qui donne sur 10m de route en gravier bien raide. Je tente comme je peux mais la moto cale au milieu. Je passe 30min à la décoincer. Bon, franchement c’est pas la peine de forcer, si ça se trouve même si j’arrive à passer je vais rester bloqué 10m au dessus. Je redescend donc. Et là bim, le fusible lâche. Surcharge de la batterie. Pas de souci, j’en ai 2 de rechange. Je met ceux qu’il m’a donné. C’est du 15 ampères. Je regarde le mien : 20 ampères. C’est une blague ? Ça ça veut dire qu’avec de la chance j’arrive en changeant les fusible, sinon ils vont sauter direct. Évidemment, ils sautent direct. Génial. Putain même ça faut vérifier ce que fait le mécano, vérifier que le mec te donne bien un fusible de 20A et pas un de 15A. Ça n’a aucun sens, je veux dire, un enfant de 3 ans est capable de le voir. Surtout que chaque puissance de fusible a une couleur différente. Incroyable. Je m’étais dit, bon là le mec n’a absolument rien fait, il ne peux pas s’être trompé qqpart. Ben si. Franchement ça me rend dingue, ils me rendent fou parfois à être aussi débiles. Ainsi donc, je descend sans moteur.
Je croise deux mec qui refont les installations électriques, je leur demande s’ils ont pas un fusible. Ils veulent me faire un pont avec un fil. Au début je suis pas d’accord mais les gars ont du fil très fin, bon okay. Ça marche. Une fois ceci fait, on discute 30min de mon voyage, des montagnes, d’un peu tout et rien, les mecs sont super cool. Je repars mais sans moteur, pas envie de cramer le pont dans la descente, je démarrerai en montée. Ça marche. J’arrive en montée, j’en fait la moitié, il crame. Putaaaaaaain.
Bon, le gars m’avait filé du fil, j’en refait un qui crame instantanément. What the fuck, pourquoi lui ça a marché et pas moi ? Je double le fil, même résultat. Je triple le fil, c’est tout ce qu’il me reste, ça passe ou ça casse. Je met le fusible, démarre, ça tient. Reste à voir combien de temps. Bon, ça me permet de finir cette montée mais il y en a 2/3 autres sur la route. J’économise au maximum mon fusible improvisé et miracle, arrive jusqu’à la route sans encombre. Je fais le plein et vais voir le mécano à Chavin, retour case départ. Il me file un fusible de 25A. Ouai, j’aime pas ça, c’est plus résistant et ça ne sautera plus, mais si c’est l’ordinateur de bord qui saute je suis baisé.
J’en profite pour faire tendre et graisser la chaîne, faire la vidange qui était bien nécessaire et discuter avec le mécano. Il me dit qu’il y a bien un appareil qui sert à régler la tension et éviter que ca crame les fusibles ! Il faut trouver le même modèle ou un similaire, ça coûte 30soles. Je peux donc bien le réparer. Bon lui n’a rien, mais c’est bon à savoir. Au niveau du frein arrière, les câble du feu de freinage sont rompus. Ils me dit que le court circuit vient peut être d’ici. Sur le coup je trouve que ca n’a pas trop de sens, c’est pas le feu arrière qui va causer un problème. Force est de constater qu’après ca je n’aurais plus de souci jusqu’à la fin de mon voyage (sauf une fois).
Le fille de la boite de l’autre soir s’excuse de son comportement et me propose de venir voir les cerfs chez elle, et de passer l’aprem/la soirée ensemble. J’hésite… Mais en vrai je vais continuer à rouler, j’ai pas mal de route à faire, j’ai pas envie de rester encore à Chavin (je vais bien le regretter après, mais bon).
Je repars, mange au restau des pommes de terre à la Huancaina et du cochon de lait. La sauce huancaina je trouve ça super bon, le cochon de lait aussi. Le riz a un goût de moisi par contre… J’ai faim, je mange quasi tout. Je repars donc à 14h. Le GPS me dit moins de 4h pour arriver à La Union. Ça devrait le faire (HAHAHA).
Je prend la route qui devient très vite une piste. Ça avance, puis ça avance plus. Avec les vibrations de la route je perd une chaussure. Demi tour. En fait le lacet s’est coupé ! C’est pour ça que je l’ai perdue ! Je les avait accroché avec les lacets. Bref, je retrouve la chaussure et continue la montée. C’est pas si mal mais le fait d’en avoir chié ce matin et de nouveau cette aprem c’est vraiment gavant. Jusque 4000m ça va, après c’est l’enfer, la moto n’avance plus, la route est trop raide. Il se met à pleuvoir, ça me trempe, génial. J’enfile ma doudoune et oublie de refermer mon sac, je m’en aperçois 1km plus loin, je fais demi tour et je n’ai perdu « que » ma trousse de toilette, qui s’est vidée sur la route trempée. Ça et mon livre du petit prince. Tout est trempé, je met le tout dans un sac plastique et repars.





Je passe devant une première mine, termine la montée hyper laborieuse et arrive devant l’immense mine d’Antamina. C’est ultra impressionnant. Tout est gigantesque. La mine est autour d’une retenue d’eau, j’imagine qu’ils s’en servent pour la mine. Je fais le tour et il fait complètement nuit désormais. Le prochain village est super loin… Je demande à deux mecs si je peux manger et dormir à la mine mais impossible, tout est ultra surveillé etc… Ils me disent que le prochain village est à 30min. Ben oui, 60kms en 30min. Une moyenne de 120km/h sur des routes à 4000m. Ben oui. Il me faut au moins 2h là, strict minimum, même si la route est asphaltée à priori.


Bref, je sors de la mine, effectivement la route de ce coté de la mine est asphaltée et ça roule bien, mais j’ai trop de route à faire. Je trouve un endroit plat : je m’arrête. Je suis frigorifié. Il doit faire vers les 5°C et j’ai les pieds trempés, mes gants aussi donc mains nues, il y a du vent. Il y a une petite case pour se réfugier en cas de tempête. Je met toutes mes affaires dedans, au sec et sans vent, me réchauffe un peu et monte la tente. Je me couche vers 21h. Je n’avais que de la purée mousseline à manger mais pas d’eau (donc pas de purée non plus), j’ai juste mangé des myrtilles séchées.
Il ne fait pas très froid dans la nuit, vers les 3°C je dirais, mais j’ai froid. Le fait d’être crevé et de n’avoir rien mangé ni bu, j’ai froid, alors que sur le Huayhuash, il y a eu une nuit à -7°C et j’étais bien. Ça joue énormément. Bon, après je me couvre et ça va. Mais je ne dors pas super bien, j’ai pris une angine je crois avec le froid et la pluie… Fait chier tient.
Bilan : 120 soles soit 30€