Réveil à 6h au centro de salud à la première heure. Après 4h de nuit et 2h de sommeil pour moi, on est repartis dans la salle des urgences. Je vais poser la plainte au commissariat et rentre.
Le mec de l’accident nous harcèle pour qu’on trouve un accord et libérer le véhicule. Sauf que c’est vraiment du harcèlement. Genre à chaque fois qu’on parle entre nous ou à l’infirmière ou à que qui ce soit il se met entre nous et demande de faire libérer la voiture et qu’il nous emmène à l’hôpital. Mais il est vraiment abusé, on peut pas dire 1 phrase sans qu’il nous coupe. Jules s’énerve et on le fou dehors, stop, ça suffit. Il revient 15min plus tard avec le flic qui nous demande la même chose. Le gars est 5m derrière et sa femme est à la fenêtre et filme. C’est des grands malades ! Jules s’énerve vraiment, on demande du respect, on claque la fenêtre sur la femme et on demande au flic du respect ! Il nous répond qu’on doit signer un accord. C’est des grands malades. On dit non, qu’on va a l’hôpital d’abord, en ambulance, on verra ensuite. À chaque fois qu’on dit ça, le mec nous coupe et nous dit « non libérez la voiture et je vous emmène » blablabla. Mais genre 10 fois. On arrête de lui parler.
On demande s’il y a une ambulance et si elle peut nous emmener : oui, ça coûte 25€ avec une facture ! Impec. On sera même remboursé par l’assurance. Hop c’est parti, on embarque et c’est parti. On laisse les autres ici, c’est bon.
Arrivés aux urgences de la clinique que le SOAT (l’assurance d’ici) m’a recommandé, ils nous nettoient les plaies, piquent Jules sur les fesses et font les radios. Ils sont ultra pro et propres c’est cool. Le bilan tombe : fracture nette du péroné. Ça, ça veut dire poser une plaque en métal sur l’os et la visser avec 5 vis. 2 mois de plâtre et 2 mois de rééducation. Génial. Bon, du coup c’est pas si grave mais ça nique les plans de son été et du Pérou.
Bon, du coup, reste à savoir ce qu’on fait. Alors que je cours partout pour les papiers, les médicaments, des béquilles, des papiers, demander des trucs au mecs, scanner les papiers, Jules appelle son assurance et ils prévoient. Ça sera un rapatriement d’urgence en France, ils ne parlent même pas de l’option de l’opérer ici. Le médecin nous a dit que c’était 3j pour réunir les pièces et 2j pour l’équipe, donc 5j pour opérer. À priori il en a pour 2 mois de plâtre et 2 mois de rééducation. Voilà de quoi lui foutre le seum parcequ’il avait pas mal de projets cet été qui demandaient de la mobilité. Il voulait passer sa formation de cordiste (1 mois). Ce qui l’embête le plus c’est le mois de juin : il doit ouvrir un squatt avec ses potes. Sauf que ça c’est le genre de truc où faut tout nettoyer, faut virer les décombres s’il y en a, il faut meubler et déménager, beaucoup de travail physique, et avec une jambe en moins et des béquilles c’est chaud.
Bref, au moment où on dit qu’il va rentrer en France se faire opérer, ils veulent nous faire signer un papier de sortie. Et impossible de dormir ici. On se fait foutre dehors en fait. On attend, on fait durer un peu. On galère parcequ’il ne veulent pas prescrire ou faire d’injection d’anticoagulants (ils ne le font pas ici parceque c’est cher). On s’en fait quand même prescrire mais à priori c’est pas ouf en pastille comme ça. Bref. Jules prendra un vol pour Lima demain dans la journée puis pour Paris vers 18h, ensuite ambulance jusque Sainté. Heureusement qu’il avait une assurance lui aussi, le vol coûte quelque-chose comme 2500€. Juste le vol, après il y a l’ambulance en France haha.
Je Contacte Gian du Couchsurfing et on va chez lui. Il nous donne un grand lit qu’on partage, c’est le top. On mange un burger qu’on fait livrer. J’ai plus la force là. J’ai passé la journée à me battre contre les flics et le mecs puis les médecins, en ayant dormi à peine 2h cette nuit, je m’effondre sur le lit.
Bilan : 30 Soles soit 7,5€