Je part pas trop tard pour le commissariat de l’accident. Arrivé sur place, je regarde la moto : la fourche est complètement tordue, le carter moteur est fendu, il manque les rétros et il faut refaire les poignées. Le plastique du phare est défoncé évidemment. A mon avis c’est mort là, les pièces sont impossible à trouver…
J’appelle le mécano du flic qui est un bon mécano à priori et il me fait un bilan gratos : il faut changer pas mal de petits trucs sur le guidon (quasi tout), changer la fourche mais en fait c’est faisable avec une autre marque à condition de changer les freins aussi, ou alors d’adapter, mais je vais pas adapter un truc de merde pour que ça pète dans 1000kms, et enfin faire souder le carter par un soudeur alu. Il y en a un au village, ça tombe bien. Bilan total : 800 soles soit 200€. Le mec m’avait proposé jusque 1000 soles, ça devrait le faire du coup.
Je rentre et fait 3 courses et achète de la papaye. En rentrant j’en fait du jus. Tous les autres de Couchsurfing sont partis, seul reste Aaron. Il n’y a pas Gian d’ailleurs, il est parti à la ferme de ses parents.
Vu qu’on est que tous les deux on discute avec Aaron, l’américain. La discussion est super intéressante. C’est un anthropologue un peu fou avec un chapeau Équatorien, une machette, une chemise à manche longue à carreau, les cheveux long et une petite barbe. Il est fin et grand. Le stéréotype de l’anthropologue Haha ! Il a une ONG en Équateur et aide les communautés/villages à développer le tourisme. Ça doit être uuuultra intéressant d’être anthropologue ici ! Bref, il fait pleins de trucs super en Équateur et était arrivé au bout de son visa. Il est donc venu au Pérou pour le réinitialiser.
On mange ce qui traîne et on discute bien. On échange nos contacts, il me donne les contacts d’un village et d’une Finca de chocolat blanc. Uuuultra top ! Il me dit que si je passe en Équateur je le prévienne ! Il me donnera des bons endroits où aller, c’est super cool ! Il me pose des questions sur le métier d’ingé et sur si j’ai envie de changer des choses quand je voyage. Je lui répond TOUT ! J’ai envie de tout industrialiser, tout simplifier, tout rendre plus commode. Mais les gens d’ici aiment bien quand les choses sont compliquées pour rien. Mais ouai, c’est dingue comment j’ai envie de tout changer tout le temps. Enfin plus maintenant, que j’ai accepté les choses, mais au début bordel, c’était abusé.
Je lui explique comment je vois et comment sont perçus les américains en voyage. Des gens qui se comportent mal, qui sont quasi exclusivement des touristes, qui ne parlent qu’en anglais et le réclament dans les autres pays, idem pour leur monnaie. Chaque fois qu’ils sont qqpart les prix s’alignent sur les USA c’est chiant. Après ça s’explique de part leur culture et le fait qu’ils n’aient qu’une semaine de voyage par an, donc ils veulent que tout soit bien quitte à claquer des sous pour rien. Ces pauvres gens qui passent leur vie à travailler 45h/semaine pour 2 semaines de vacances par an. Je pourrais pas putain. Je lui parle de ce que j’ai vu en Amérique centrale. La discussion est super intéressante pour nous deux.
J’offre à Gian ma tasse en métal. Celle que j’ai volé à l’hostel à Filandia et qui a fait le trek de Salento avec moi. Avec l’accident elle est percée, elle servira de pot de fleur dans la ferme de ses parents.
Bilan : 49 soles soit 12,25€