Ballades dans les souterrains parisiens

J’ai eu la chance de vivre deux mois à Paris récemment. Quand je parle de chance, je ne pense pas à ma chambre du CROUS ou aux beaux yeux des pigeons parisiens (je parle bien des volatiles). Je parle de chance parce que Paris recèle plein de secrets qui sont largement à la portée du curieux de passage…

À Paris, l’histoire et les contraintes de la ville ont créées une très dense superposition de reseaux souterrains. Certains sont utilisés et souvent dangereux, comme le métro, le RER, les égouts ou les galleries techniques (eau, gaz, électricité, télécoms, chauffage). Et certains sont justes oubliés, laissés à leur sort et à ceux qui s’y intéressent. On y retrouve des carrières, des abris antiaérien/bunker, des sous sols de bâtiments ou encore des parkings souterrains isolés.

Les carrières

Des centaines de kilomètres de galeries forment plusieurs réseaux cachés sous Paris et sa proche banlieue. Malgré l’interdiction formelle d’y mettre les pieds, les réseaux les plus connus forment des mondes souterrains avec leurs habitants, leurs célébrités, leur vocabulaire, leurs légendes

Dans les zones les plus fréquentées du reseaux, on fait des rencontre fréquentes et totalement aléatoires dans des salles aménagées par les cataphiles. Les discussions y sont toujours passionnantes et souvent bien arrosées et enfumées. C’est notamment l’occasion d’échanger des cartes des carrières ou des entrées et divers conseils et bon plans. Les entrées sont les passages entre la surface et le monde souterrain. Elles sont souvent précieuses et gardées secrètes, de peur que les services municipaux ne les referment ou d’entraîner une surfréquentation de ce lieu fragile.

Quelques conseils si vous voulez descendre :

  • Les carrières sont un environnement hostile : il ne faut pas y aller sans une certaine préparation
  • Les carrières ne sont pas une poubelle : il faut toujours descendre avec un sac poubelle et ramasser ses ordures ainsi que celles des gros porcs qui nous ont précédés.

Le réseau de carrière le plus connu est le Grand Réseau Sud (GRS). Il s’étend de la porte d’Orléans au boulevard Saint-Michel et contient autant de zones peuplées que de zones desertes et difficiles d’accés. Il est fréquenté depuis des siècles par les parisiens et son histoire est particulièrement riche. Il a notamment abrités des communards au XIXe ou des Allemands, des civils et des résistants pendant la guerre. Ce sont ensuite succédé des générations de blousons noirs, de punks, de graffeurs, de teuffeurs et de curieux en tout genres.

Ballade dans une zone isolée du GRS

La Défense

On peut trouver sous la Défense des souterrains déconcertants par leurs dimensions et leur inutilité manifeste. Ils semblent dater de la construction du quartier d’affaires. Je n’ai pas l’impression que ces souterrains abritent une sous culture comparable à celle des carrières, mais j’y ai quand même trouvé des graphes et une salle aménagée.

D’un autre côté, depuis plus d’un an, un énorme chantier est en cours pour étendre le RER E vers l’ouest de Paris : c’est le projet Éole. Le reste est dans la vidéo ci-dessous !

Exploration des souterrains de la Défense et du chantier du RER E.

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