Suite à la decouverte du covid, tout est allé très vite. On m’a isolé des autres et on a isolé le groupe en interdisant les sorties au bar.
Le lendemain, on m’a fait comprendre que le confinement sur place serait compliqué et qu’il fallait que je parte. De toutes façons je serais en arrêt maladie jusqu’à la fin de mon contrat alors pourquoi pas… Sauf que l’île me plait toujours autant et j’ai aucune envie de rentrer chez mes parents avec le covid. Alors pourquoi ne pas faire ma quarantaine sur place ?
Je pars donc passer 8 jours d’isolement caché sur l’île de Porquerolles.
Camper
Bon, ya un problème majeur : camper dans un parc national c’est interdit. Du coup il va falloir se cacher.
L’endroit idéal pour établir mon campement doit être caché et à l’abri du vent. Je trouve mon bonheur dans une forêt aux confins de la plaine de Porquerolles. Je peux y accrocher mon hamac la nuit et y cacher mon sac le jour. En plus, la forêt garde la chaleur du jour et coupe le vent, souvent fort sur l’île. Le problème est la nuée de moustique qui s’abat sur moi quand il fait sombre. Au réveil, j’ai l’impression d’avoir le visage boursouflé par les piqûres et le bruit insupportable du vol des moustiques résonne encore dans mes oreilles.
Heureusement, il y a Oscar ! Oscar s’est également fait viré car c’est un cas contact (de moi) et qu’il n’est pas vacciné. Il a rejoins le maquis un jour après moi. Oscar est un excellent anti-moustique parce qu’il prend toute les piqûres à ma place. Ça c’est un vrai ami !
Manger
Pour le ravitailler en eau et en nourriture, on doit compter sur des complices au sein des vendangeurs. Le ravitaillement a lieu le soir, à l’occasion d’un repas en face du coucher de soleil. Parfois, on arrive aussi à se rapprocher des vendangeurs pour la pause de 9h et ainsi gratter un sandwich, toujours avec la précieuse aide des complices.
Entre temps, on chipe du raisin, des figues, des mûres et des arbouses sur les arbres de l’île : un régal.
Vivre
Pendant la journée, on va à la plage ou explorer l’île. Notre seule contrainte est d’éviter les employés du vignoble qui nous croient loin d’ici.
L’île de Porquerolles recèle plein de secrets et d’endroits cachés. Notre quarantaine est une occasion en or pour l’explorer. On y trouve des forts, des ruines, des criques cachées, des épaves et même des souterrains. Bien sûr, pas question de dévoiler leurs emplacements ici, mais sachez que vous en apprendrez beaucoup en discutant avec les loueurs de vélos du port…
Résumé de ma semaine d’exilé
- Dimanche : j’ai du sommeil à rattraper donc je dors toute la journée. On m’autorise une dernière nuit au campement donc je orend également ma dernière douche avant un bon moment.
- Lundi : je marche presque toute la journée avec mon gros sac à dos. Je me débrouillerai autrement demain.
- Mardi : j’ai passé la nuit à me faire bouffer par les moustiques. Sinon, je vais à la plage et je marche. Je retrouve Oscar dans la soirée.
- Mercredi : j’ai super bien dormi mais pas Oscar. On se repose à la plage et on marche beaucoup. Superbe coucher de soleil à gorges du loup.
- Jeudi : on a mal aux pieds donc c’est plus plage que marche. On mange une quantité astonomique de figues. Mon odorat commence à revenir.
- Vendredi : il pleut. Le matin a un air de forêt tropical. L’après-midi est fraiche donc on rentre pour grignoter dans les hamacs et faire la sieste. Le soir, emportés par l’euphorie du dernier jour des vendanges, je bois beaucoup à l’occasion d’une contre soirée qu’on improvise à l’écart du camps.
- Samedi : la plupart des gens s’en vont. On part explorer le cap des Mèdes avec Bac. Le soir, on se baigne avec du plancton luminescent à la plage Notre Dame : c’est comme nager dans les étoiles. Le soir, je passe la nuit au campement des vendangeurs clandestinement (ya presque plus personne). Je prend ma première douche depuis presque une semaine.
- Dimanche : je quitte l’île le matin.
C’est fascinant la vie de maquisard !
conclusion du survivaliste 2021 : dormir sur la plage et attendre que les autres t’amenent a manger
Et attendre que l’argent tombe tout seul aussi ! Je viens de toucher 427€ pour cette semaine d’arrêt maladie. C’est 3 fois le salaire mensuel minimal au Mexique ‘–
RÉSISTANNNNNCE !!!
Eh Bolalah quelle maladie, le vaccin est donc bel et bien inefficace ! Enfin peut être pas tant que ça parce que moi j’avais mis plus d’un mois à retrouver goût et odorat.
Enfin une question subsidiaire : avez vous démasqué le contaminateur originel ?
Eh bien non, impossible de savoir où j’ai chopé cette merde. Par contre, il semble que je n’ai contaminé personne sur place au final.