Je pars visiter le canyon, à pied cette fois. En entrant je me fait prendre en stop par un mec qui travaille ici. On discute un peu dans le 4*4. Il travaille ici pour être dehors dans un cadre idyllique tous les jours. À côté il est aussi agriculteur.
Je lui demande s’il y a déjà des base-jumpers (Saut en parachute depuis un point fixe, une falaise par exemple) qui sont venus ici. Il me répond que le dernier était un Australien en 2006, qui s’est écrasé contre la falaise à cause du vent. Prochain défi ? Jules t’es chaud ? Je lui dit que c’est le jeu, quand on risque la mort pour se sentir vivre, la fin est toujours une option. Il vaut mieux mourir de vivre trop intensément que d’attendre la mort sans vivre. Il est bien d’accord avec moi.
Il me pose tout en haut, je n’ai plus qu’à redescendre ! Trop cool. La vue est sublime. On voit tout le canyon. Je me pose et m’arrête ici 20min pour regarder ça. Le courant est bien passé avec le gars, il revient discuter avec moi.
Je fais les autres mirador aussi. Ils sont beaux mais un peu moins que le plus haut.
Le mirador que je préfère avec le plus haut sont les deux plus bas : on voit le relief se créer et les falaises grandir. C’est les plus riches.
Ci dessous une mante religieuse noire. Un groupe de français qui la regarde et qui fait « hein mais c’est quoi ce machin, putain heureusement qu’on a pas ça en France. Tu crois que ça peut nous sauter dessus ? » j’ai cru que j’allais sauter le parapet. En même temps en 30 ans 80% des insectes ont disparus en France… Avec pour conséquence la diminution des oiseaux aussi. Tout va bien, rien à voir ici, continuons de faire comme si de rien n’était.
Je rentre à Tuxtla et retrouve Luis. Je pensais partir rapidement mais il insiste pour qu’on aille au restau, un restau healthy et tout. C’est surtout un sandwich triangle à 8€ ouai ! Avec tout ça je suis en retard pour mon bus. Un fameux bus qui est censé passer « toutes les heures » mais qui ne passe en fait qu’à 14h et 17h. Génial. Quand je dis qu’on m’a dit ça on me dit « oui mais pas l’après midi ». Haaaa le Mexique. La conscience professionnelle de ces gens. Je commence à avoir l’habitude. J’écris.
Arrivé à San Cristóbal, je rejoins mon CS de la ville, Juan, dans un bar avec une amie. Je me prend une bière, elle me dit où aller dans la région et on rentre.
On fume un joint et on discute. Juan a 37 ans. Avant il avait un Hostel dans la ville mais en 2016 avec l’arrivée du tourisme de masse des européen il a fermé, il ne s’en sortait plus, des hostels étaient moins chers que lui. Avant uniquement des gens en sac à dos comme moi. Maintenant tout le monde viens à San Cristóbal. C’est devenu un haut lieu touristique. Il a une copine française qui travaille au Danemark. Pour la rejoindre il prend 1 ans de « cours » pour « être utile » au pays Danois. À l’immigration ils ont demandé à sa copine « mais qu’est ce que tu vas faire d’un mexicain qui ne parle ni français ni danois ? « . Le pays est très fermé. Bref, il fait des cours en ligne.
Après ça, le joint m’a donné faim (il était bien plus fort qu’à Guanajuato) et je mange une partie du pain des morts que j’ai acheté. Je m’attendais à une Brioche sympa mais franchement ça n’a aucun intérêt.
Bilan : 350 pesos soit 14€