Le mardi 1er février, c’était l’anniversaire de l’abolition de l’esclavage et le nouvel an chinois. Bon, avec le Covid, la plupart des festivités sont annulées. Pas de tournée de pagodes ni de danse du loup Chinois dans le chinatown. On est quand même allé allumer quelques encens à la pagode de la famille, et on a sonné des pétards pour éloigné les mauvais esprits, pas un programme bien chargé.
Mais en fait, le 1er février, non content de bloquer 2 jours de congé, a décidé d’ajouter un cyclone à la fête. Et ainsi est venu Batsiraï. Batsiraï, c’est un nom malgache. En fait, les stations météo de l’océan indien nomment les cyclones les uns après les autres. Le premier cyclone de la saison, Ana, a été nommé par le Mozambique. Ca fait quelques jours que tout le monde parle du cyclone. Au début, on était pas sûr. Certe la houle montait, le vent se faisait un peu plus régulier et plus fort, mais les prévisions changeaient souvent. Jusqu’à la veille, on attendait confirmation, mais petit à petit, la course du cyclone s’est précisée, et elle passait pas Maurice. Mardi, les gens qui n’avaient pas anticipés ont fait leurs emplettes et tout le monde à commencé à se cloisonner.
Mardi soir, le d’envoi était donné : le vent commençait à arracher les quelques branches aux arbres et à faire siffler les menuiseries des fenêtres. Le plus fort de la tempête devait arriver mercredi au petit matin, quand l’œil du cyclone serait le plus proche, à environ 200km au nord de l’île. En soirée, on est allé sur le toit de la maison. Le vent était assez fort, environ 80km, assez pour que la pluie fouette un peu le visage.
Mercredi matin, on apprend que finalement le cyclone a encore changé de trajectoire pour s’approcher de Maurice. Finalement, il sera au plus proche vers 16h, à environ 130 km. On monte encore sur le toit. Il ne pleut plus, mais les rafales sont vraiment puissantes et la cour en bas de chez nous est jonchée de branches arrachées. Au cours de la matinée, les rafales atteignent 130km/h.
Je profite de ce confinement pour m’occuper de mes affaires. Il faut que je prenne rendez-vous pour la 3e dose, que je règles des petits soucis ça et là. Mais ho putain ! je me suis fait hacker mon serveur ! Des petits connards de russes semblent s’être amusés à foutre un crypto miner sur ma machine, qui s’est faite désactivée par mon hébergeur. Putaaaain et en plus vers 8h30, une coupure d’électricité m’oblige à arrêter. Bon allez, je vais pas laisser un pauv pirate me gâcher mon cyclone.
Le soir venu, le cyclone ne semble pas vouloir partir. En fait, il stagne au nord ouest de Maurice. Il est donc plus proche et plus long que prévu. Finalement, jeudi, le bulletin de 4h du matin lève l’alerte. Avec Anna, nous sortons vers 7h pour aller travailler, mais le cyclone est toujours là. Entre les bourrasques et la pluie, je vois une dame tomber de son scooter. Je vais l’aider. C’est quand même chelou que les Mauriciens ont peur de sortir la nuit mais se baladent en scooter dans un cyclone.
Finalement, le cyclone s’éloigne au cours de la journée et le temps se calme sur l’île. Tout le monde reprend son poste, pas question d’arrêter le pays plus longtemps.
Bilan de Batsirai à Maurice :
- Deux victimes
- Premier cyclone de classe 4 depuis 15 ans
- Vent maximal enregistré : 155 km/h
Comment faire un cyclone chez vous ?
Les cyclones, c’est génial. Ca fait entre 300 et 1500 km de diamètre, 15km de haut avec des vents jusqu’à 300km/heure proche de l’œil. En Amérique, on les appelle des ouragans, en Asie des typhons et dans l’océan Indien, des cyclones.
Pour faire un bon cyclone, il vous faut une très grande étendue d’eau chauffée au dessus de 26°C sur plusieurs dizaines de mètres de profondeurs. A cette température, l’évaporation massive de l’eau provoque des zones dépressionnaires énormes et la formations de très gros nuages.
Ensuite, il faut être éloigné d’au moins 5° de latitude de l’équateur, pour avoir un effet de Coriolis suffisant. La force de Coriolis, permet de faire de jolis tourbillons.
Enfin, il faut tenir votre cyclone éloigné des mers froides et des continents : si il n’est plus alimenté par l’évaporation massive de l’océan, il meurt.