Réveil tranquille, globalement c’est journée surf. Je vais faire les courses ce matin, je surf, je rentre, je mange, je surf, je rentre, je mange, je vais voir le coucher de soleil.
J’ai cuisiné du riz avec des œufs, des sardines, des oignons. Je me met de la crème de partout parceque j’ai pris de sales coup de soleil hier. De la crème pour le soleil pour aller surfer, au zinc, et de la crème réparatrice pour le camping. Le zinc c’est de la crème qui protège à FPS50 mais vu que c’est pas vraiment de la crème ça reste bien mieux sur la peau dans l’eau. Le souci c’est qu’il faut frotter pour que ça parte. Ça coûte la blinde : 18€ le tube. J’emprunte celui de Jeremie qu’il n’utilise pas, il est bronzé à force.
Pour le surf, je nage à n’en plus pouvoir, je n’arrive pas vraiment à prendre les vagues. Avant Jeremie me poussait dans la vague, ça change tout c’est beaucoup plus simple. Le matin il y en avait une parfaite, je l’ai bien gérée, je suis à la bonne vitesse, j’ai tout donné, je suis au bon endroit de la vague, elle est assez grosse, tout est parfait, je la sens sous ma taille, parfait. Je pose mes mains sous mon torse… Je pousse… Rien ne se passe. J’ai tellement tout donné pour nager que je n’ai plus d’énergie pour me lever, mon corps refuse. Putain franchement j’ai les boules haha !
Quand je fais les course je discute avec des Québécois. À chaque fois que j’en croise ils ne font pas mentir leur réputation : ils sont super gentils. Ils ont fait des études en génie industriel. Ils n’aiment pas vraiment, on a un peu le même avis dessus : les études sont intéressante mais après c’est différent : c’est un travail super fatiguant intellectuellement et avec de la pression. Il me dit que je fais bien de voyager voir autre chose, et aussi de faire un autre Master pour sortir de ce monde en partie. Il aimerait bien faire ce que je fais mais il ose pas : au Canada ils sont payés peu et plus ils restent dans l’entreprise plus ils gagnent, l’ancienneté est super importante mais du coup ils sont enchaînés : s’il part 1 an il repart à 0. Vraiment une mentalité de merde ça, je savais pas!
Le coucher de soleil est superbe encore une fois.
Je discute avec les chilien à propos de liberté. Je leur demande leur définition de la liberté. Ca fait un moment (environ 2 ans) que je me dit que j’ai envie d’écrire un essai, un mémoire, appelez ça comme vous voulez, sur ce sujet. J’ai toujours eu la flemme et le manque de temps mais là c’est une occasion en or ce voyage d’en parler aux gens autour de moi. Je suis débile de ne pas l’avoir fait avant. Pareil demander aux gens comment ils voient la vie, leur philosophie. Au Mexique ça n’avait pas grand intérêt, au Honduras j’en ai discuté et l’ai vu. Ici j’en ai parlé un peu et je me suis fait de bons potes donc ça va, mais c’est vrai qu’au Guatemala j’aurais pu en discuter et en apprendre plus. Bref.
Pour l’un, la liberté c’est la plénitude, la paix intérieure. Connaître des gens et échanger.
Pour la fille, c’est de vivre chaque moment au présent car tout est momentané. Hier n’existe plus et demain n’existe pas encore.
Pour moi, c’est la capacité à choisir l’option qui te plaît le plus sans frein. La liberté est avant tout un choix. Cependant elle a un coût social et demande responsabilité.
On discute et nous sommes d’accord sur ces points : la liberté est fatiguante mais est plus riche en émotion, la tristesse, l’échec et la difficulté font partis de la vie et font qu’on vit et non pas qu’on « survit ». Le matériel est antinomique de la liberté. La liberté de manifester pour la liberté est importante.
J’apprend qu’au Chili quand il y a des manifestations elles sont des deux côtés : pas seulement contre le gouvernement mais aussi entre les gens. Il y a des manifestants pour qqch et un groupe de manifestants en désaccord se forme. Au final les manifestants se tapent dessus entre eux. Ça c’est niquel pour le gouvernement haha !
L’un d’eux me dit que son rêve de liberté est de voyager en van à travers le monde.
Les musiques qui passent sur l’enceinte sont celles de la Playlist de la fille, Greet. J’aime beaucoup et je lui dit, elle me dit comment écouter sa Playlist sur Spotify : chercher « greeet » puis prendre la Playlist « cafeliko ». J’aime particulièrement une des chansons car elle s’accorde parfaitement avec le moment présent : « El arenal ». Ça parle d’enfance sous les étoiles, de regarder la pleine lune dans un fauteuil à bascule, que l’auteur aime peindre le ciel en aquarelle et imaginer la liberté. Absolument, exactement, ce qu’on a fait ces 3 jours.
Je sors au barbecue de la semaine. Je n’y ai pas mangé car c’était super cher mais on est allé y boire une bière avec les chiliens. Je rediscute un peu avec les Québécois et rentre dormir.
Bilan : 700 Córdobas soit 17€50