Le bolivouhack selon Flétan #19 : la grande montagne

Mardi 9 août. On part d’Achacachi avec un truffi (un minibus) qui nous amène juste avant la petite ville de Sorata. On est assez bas, un peu en dessous de 3000. On est au début de la grande vallée qui doit nous emmener dans la jungle. Mais là tout de duite, on s’est aperçu que la montagne qui surplombe Sorata a l’air sympa et que ce serait dommage de ne pas y jeter un coup d’œil. Sur la carte, on repère un lac à la limite des glaciers qui serait un super objectif. Le problème, c’est qu’il y a plus de 2500m de dénivelé pour y arriver, le lac étant au delà des 5000m d’altitude. Wah, costaud !

On est seulement quatre. Marty coincé à Achacachi en raison d’une indigestion. Décidément, il faut faire gaffe dans ce pays.

Alors on monte. Au delà de 3500m, il n’y a plus d’arbres, ni de maisons d’ailleurs, mais encore quelques champs de patates par ci par là. On monte tranquillement sur des sentiers confortables et dans le calme mortel des prairies de haute altitude. Quand on s’arrête, c’est si calme pour croirais entendre les nuages qui croisent juste au dessus de nos têtes.

La montagne sur laquelle on est, c’est un massif dont les deux plus hauts sommets sont l’Illampu et l’Ancohuma. C’est la limite nord de la cordillère royale et parmis les plus hauts sommets du pays (autour de 6300m). Ils sont couverts d’épais glaciers et sont quand même sacrément hauts.

Finalement, on plante la tente à côté d’un lac aux alentours de 4200m, le Laguna Chilata.

Sur le chemin, je me sépare du groupe et je trouve une mine. Un local nous diras 2 jours plus tard que l’étain à été sérieusement exploité dans le coin. La mine a l’air très ancienne, bien qu’assez peu impressionnante.

Mercredi 10 août. On passe la nuit dans le brouillard et on y est encore. Je pars premier vers 7h30 pour l’expédition vers le lac glaciaire. Je reste dans le brouillard toute la montée. La montée d’ailleurs, je la fait tranquillement. Aujourd’hui on a encore plus de 1000m de dénivelé au dessus de 4200m, il faut se préserver !

Et puis un peu avant midi, je passe enfin la barre des 5000 dans les vallons glaciaires et là, pouf, plus de nuages. C’est magnifique !

Je vois un lac de glacier, je suis persuadé d’être arrivé. En fait non ! Ce lac est très récent et ne figure pas sur la carte, il est apparu récemment à cause du retrait des glaciers. Et oui, ici aussi les glaciers disparaissent.

Finalement je me rend compte de mon erreur et je rejoins les autres au vrai lac glaciaire, encore plus grand, encore plus beau.

Le soir, Marty nous rejoint. Les nuages sont partis et il fait très froid après le coucher de soleil. On ne traine pas pour se refugier dans nos sacs de couchages.