Le bolivouhack selon Flétan #20 : la grande route

Jeudi 11 août. Sur le bord du lac Chillata, on se lève tard et on met beaucoup de temps à bouger. J’aime pas trop ça mais bon, c’est l’occasion de discuter un peu et de profiter encore un peu du paysage magnifique.

À 11h, on arrive enfin à se mettre en route. On descend bien puis un local nous prend en stop jusqu’à Sorata. Sorata, c’est une ville de vallée accrochée sur un flanc de montagne pas trop raide à 2700m d’altitude. Le climat et l’ambiance sont radicalement différents de l’altiplano. Beaucoup moins aride, moins austère, moins froid. C’est beaucoup plus vert et plus vivant. D’ailleurs la place centrale est ornée de palmiers et de sortes de pins gigantesques. Même l’architecture est moins austère : on trouve domicile pour la nuit à venir dans le Residential Sorata, une sorte d’hôtel dans un bâtiment colonial très joli. Le Residential Sorata est pas cher, joli, très confortable et le gardien est vraiment une crème. Un régal.

Le Residential Sorata

Sorata a l’air d’être aussi un petit peu touristique, notamment grâce aux grands sommets tout proches. Pourtant, cette activité à l’air de battre de l’aile et les quatres agences de voyage de la ville ont fermé pas manque de travail. Il y a 4 sommets de plus de 6000m au dessus de la ville et j’ai l’impression qu’il existe un sommet qui permet de faire le tour du massif en peut être une semaine ? Ça doit être un trek magnifique. Ces montagnes sont l’extrémité nord de la Cordillère Royale, une superbe chaîne de montagnes de plus de 100km de long qui borde l’altiplano et plonge dans la jungle à l’est.

En milieu d’après midi, Marty nous rejoint et on va vers la Gruta San Pedro, l’attraction touristique du coin. Le problème, c’est qu’on a 8km de piste à faire pour y arriver. Guillaume, Blaireau et Marty y vont en moto (ça passe uniquement parce que c’est de la descente). Et Pivot et moi, nous trouvons un sympathique camion qui nous emmène pour 20bs. La route est magnifique, un excellent présage pour les jours à venir !

La route après Sorata
La Gruta San Pedro, un peu chère mais bien sympa quand même

Le soir, on décide de se faire un resto un peu propre. On mange du Lomito typiquement bolivien (riz, patates, salade et boeuf) et des burgers. La nourriture est clairement de meilleur qualité que d’habitude et on sort repus pour 140bs, soit 20€ pour 5 personnes !

Vendredi 12 août. Je quitte Sorata avant les autres, vers 10h. D’abord parce que je veux partir tout de suite et ensuite parce que de toutes façons c’est plus simple de faire des petits groupes. Donc je suis seul, Marty est en moto avec le Blaireau et enfin Pivot et Guillaume sont ensembles en stop.

De mon côté, un camion me prend puis je marche pendant 2h quand une ambulance s’arrête spontanément à côté de moi vers 14h. La porte s’ouvre, c’est Guillaume et Pivot ! Ils se sont fait prendre en stop par une ambulance et il reste une place pour moi ! Bon, quand je dit ambulance, il s’agit plutôt d’un gros 4×4 avec une croix rouge dessus, rien de plus.

La piste est à flanc de montagne. Elle est très tape cul mais très jolie avec des passages franchement impressionnants. Finalement, on arrive dans le village de Tacacoma pour la nuit. On trouve un bon spot à 500m du village. C’est haut (3500m) donc froid la nuit, mais on a une très belle vue sur les vallées environnantes.

La vue depuis le spot de camping
Le soir, on a la mer de nuage sur une des vallées. Mais brr, il gèle déjà ici !

Samedi 13 août. Cette fois, l’objectif est enfin Mapriri. Avec Guillaume, on se lève à 7h et je part à 7h30. Les autres dorment encore. Mais on a convenu d’avancer séparément aujourd’hui. Je pars en solo, suivi de Guillaume et Marty en moto puis de Pivot et Blaireau en stop.

Mon premier objectif est une magnifique crête qu’on aperçoit depuis le campement. Dessus, il semble y avoir des champs en terrasse.

Ladite crête

En arrivant sur la crête, je me rend compte que ce sont carrément des ruines. Il y a peut être une cinquantaine de restes de petites maisons en pierre, des restes de terrasses et d’une route ancienne. Tout est pris dans la végétation, mais ça a un petit côté Machu Pichu ! Je remarque aussi que les ruines sont pleines de trous, dont certains très récents. Est-ce que des archéologues traînent dans le coin ou est-ce que des chercheurs de trésors sont à l’œuvre ?

Les ruines

Plus bas, je prends mon petit dej dans un village. Je parle des ruines à un vieux : apparemment ce sont des ruines précolombiennes d’un village dont tout le monde a oublié le nom. Par contre, de l’or y serait caché ! D’où les trous, j’imagine.

Ananea, un village du coin

Ici, tout est en pente j’entends exploser des charges de dynamite. Le voeux m’a aussi dit sue les montagnes du coin sont pleines de mines d’or.

En descendant, le climat devient plus clément, il y a pas mal de petites fermes qui font de l’élevage et cultivent maïs, patates et légumes. Il y a de l’herbe verte et quelques arbres.

Les pâturages verts

Puis une voiture me prend en stop pour Pallayunga. La route descend très vite et le paysage change aussi très vite. Je me retrouve dans un désert aride et venteux, au milieu des cactus et des buissons épineux. Pallayunga est un petit village avec deux grandes places poussiéreuses autour desquelles s’agencent quelques tiendas et restaurants aux allures de saloon. On est dans un western avec des camions.

La rivière à côté de Pallayunga est pleine d’orpailleurs

Je mange un completo (soupe + plat) bien copieux et je continue ma route. Le vent qui remonte la vallée étroite est terrible, mon chapeau se barre tout le temps et je mange pas mal de poussière. Heureusement, je suis vite prit en stop par un énorme 4×4 de chercheurs d’or.

Ce sont des gens de La Paz qui sont oci pour la richesse, comme tous les autres. Ils ont pas mal de bazar, mais apparemment ils cherchent presque que avec la batéa. Ils ont les yeux qui brillent quand ils parlent d’or, ils sont clairement accros. Ici, des mines de la montagne aux orpailleurs de la rivière en passant par les rabotteurs de colline de la vallée, tout le monde est accro.

Après Pallayunga, le paysage change très vote de nouveau. En moins d’une heure de voiture, on se retrouve dans une jungle montagneuse epaisse et varié, le royaume des fougères et des pistes boueuses et défoncées : Les Yungas.

Changement radical : bienvenu dans les Yungas

Je me fais déposer à Conzata, un village de la forêt très sympa. Ici, ça parle beaucoup de Paititi, une ville Inca légendaire qui serait quelque part dans la forêt et surtout qui serait pleine d’or… Décidément !

Je me prend un petit rafraîchissement et je me remet à marcher en espérant me faire prendre en stop sur la route. Je marche pendant plus de 3h sans être pris en stop. Les rares véhicules qui passent sont pleins à craquer, pas moyen de monter.

Un véhicule de chercheur d’or rempli jusqu’au dessus du plafond

Vers 17h30, Guillaume et Marty me rejoignent en moto. On décide de passer la nuit ici, Mapiri est encore trop loin et les terrains plats sont rares.

Pivot et Blaireau passent la nuit dans un Alojamiento à Conzata et se font pote avec un local.

Le climat est totalement différent ici. Même si on est encore un peu en altitude (env 1500m), s’en est finit du froid glacial et sec. Il fait bon tout le temps, même la nuit. Ça y est, on est arrivé dans la jungle.

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