Le bolivouhack selon Flétan #27 : voyage au pays des cailloux

Mardi 30 août. On part vers 11h. C’est un peu le bordel parce que les deux brésiliennes avec qui on devait partager le 4×4 sont malades. Du coup, on part avec deux Argentins qui ne font pas le même tour que nous. C’est le bordel quoi.

On part pour le tour de trois jours hyper classique, proposé par la centaine d’agence d’Uyuni. J’aurais bien aimé me balader dans le coin de façon plus roots, mais on a plus vraiment le temps et puis la zone a l’air quand même sacrément hostile : beaucoup de vent, pas d’eau et des distances énormes.

Première étape, le cimetière de trains de Uyuni. Il y a des locomotives rouillées et à moitié désossées. Il y a un peu de monde, mais c’est assez joli.

Le cimetière de trains

Ensuite, on va manger dans un patelin au bord du salar. Ledit patelin vit de l’exploitation du sel comme sel de table et du tourisme. Un guide nous explique comment est extrait et traité le sel de façon artisanale. C’est intéressant mais pas super impressionnant : tu ramasses du sel à la pelle/pioche, tu le broies en le mélangeant avec de l’iode et tu le mets dans des sachets plastiques de 1kg.

Vers 14h, on part enfin vers le salar. Et là, changement d’ambiance. Une croute de sel gigantesques et parfaitement horizontale, à perte de vue. Il y a des petites montagnes qui permettent d’en voir certaines limites, mais c’est tout. Un autre 4×4 nous double, on dirait qu’il vole !

Le salar de Uyuni

Le salar de Uyuni, c’est une croute de sel de 10 000km², soit plus de deux fois le département de la Haute Savoie. En fait, d’après ce que j’ai compris, c’est pas un gros bloc de sel mais plutôt de la boue saturée de sel qur laquelle flotte une croûte de quelques dizaines de cm à quelques mètres d’épaisseur. Cette boue saturée de sel, c’est une énorme reserve de lithium. Depuis peu, il y a une usine qui l’exploite dans le sud du salar. Apparemment, c’est des allemands qui ont le marché, mais il parait qu’il y a aussi des chinois, mais en fait tout est gardé par l’armée et ça a l’air très opaque.

Des ptits bonhommes sur ma main

Sur le salar, quelques arrêts sont prévus. On visite notamment la célèbre île Incahuasi avec ses cactus géants. Les plus grands doivent taper dans les 5m de haut je dirais. C’est très photogénique.

Finalement, on va dormir dans un hôtel de sel à Colchani. À ce niveau là, on a un petit problème avec l’agence puisque ce n’était pas ce qui était prévu et qu’on ne nous a rien expliqué. En plus, notre chauffeur est un trou de balle qui monte vite dans les tours. Finalement, on règle le problème avec la tenancière de l’agence qui nous explique que c’est le foutoir à cause des brésiliennes malades et que ce n’est sans doute pas rentable d’allouer un 4×4 pour seulement trois touristes (ya que Guillaume, Marty et moi sur ce coup). Alors à partir de demain, on sera huit dans un 4×4 au lieu de six. Elle nous promet une ristourne.

L’équipe de choc (au la)

Sinon, quand je dis hôtel de sel, c’est à prendre au pied de la lettre. Les murs sont faits avec des briques de sel liées par un mortier fait avec du sel fin et de l’eau. Le sol, c’est du sel, les tables, les chaises et les lits sont taillés dans de gros blocs de sel. C’est marrant pour les touristes, mais en fait les constructions en sel sont incontournables car très froides parce que le sel réfléchi la lumière du soleil et conduit très bien la chaleur : c’est comme une maison entièrement faite en carrelage blanc.

Un hôtel de sel, ça ressemble à ça

Mercredi 31 août. Réveil 7h, départ 8h avec un nouveau chauffeur, Gregorio. On part dans le sud, direction le désert froid, venteux, aride et volcanique qui fait la frontière avec le Chili : Siloli.

Problème, sur la route on crève un pneu puis le radiateur du 4×4 se met à fuir. Gregorio passe presque 2h à travailler dans le moteur pendant qu’on mange chez une dame dans un village. Le groupe est cool, personne ne se plaint, après tout il est sympa ce village et puis les imprévus font le charme d’un voyage, non ?

Et puis on reprend la route, on bifurque vers le sud et on grimpe sur une piste sableuse. On entre dans le Siloli. Petit à petit, la végétation disparait, le vent forcit et partout autour de nous apparaissent des volcan (pour la plupart éteints) jaunes, rouges, oranges, blancs ou noirs. Le vent est si fort qu’il génère régulièrement des grosses tornades de poussière. Le paysage est lunaire, hostile et infini, c’est époustouflant.

Siloli

Un bon moyen de se rendre compte de la bizarrerie de ce désert est de regarder les images satellite du Siloli.

Sur la route, on s’arrête au bord de plusieurs points de vues et lacs d’altitudes. Dans ces lacs boueux, peu profonds et secoués par le vent, il y a d’élégants flamands roses. Ils restent les dans l’eau tout le temps, si bien qu’ils sont prisonniers de la glace tous les jours jusqu’à 11h du matin. Pas stressés les flamands roses !

L’étonnant « arbre de pierre »

Enfin, on arrive à notre gîte après la tombée de la nuit. Le gîte est au Laguna Colorada, un superbe lac salé rouge/rose à la limite du désert.

Le laguna colorada

Le soir, on discute un peu avec Gregorio, notre chauffeur. Il a 60 ans, il a été chauffeur toute sa carrière, de bus puis de 4×4. Comme il a toujours travaillé au black, il n’a pas de retraite. Alors il travaille jusqu’à ce que ses enfants aient finis leurs études et après il espère se casser dans une région au climat un peu plus clément et arrêter de travailler. Et puis il nous quitte pour continuer de bricoler le moteur par -10°C. Il est costaud, pas de doutes. D’ailleurs, comme il y a seulement de l’eau dans le système de refroidissement du moteur, Gregorio doit se lever toutes les deux heures pour allumer le moteur un moment et éviter que l’eau gèle. Pratique.

Sinon dans notre groupe, on est 7 sans le chauffeur : un argentin, une colombienne, un italien, une hispano-bolivienne et trois français. Nos comparses sont calmes et sympas, on fait une bonne équipe malgré la petite surpopulation du 4×4.

Jeudi 1er septembre. Réveil à 5h, on a une grosse journée aujourd’hui. On continue le tour en 4×4, on a beaucoup de route. On commence par un champs de geysers.

Ça fume la moquette

Puis on va au laguna verde, sous le volcan Licancabur, le coin sud-est de la Bolivie. C’est joli, mais le lac est paraît-il plein d’arsenic et de cuivre. Bofbof pour la baignade.

Le laguna verde

Et puis on voit les autres attractions du coin. Baignade aux eaux thermales (agréable !), photos au laguna colorada tout rouge/rose, et puis après et ben surtout de la route, avec quelques arrêts photos à droite à gauche. À huit dans le 4×4, c’est le jour le plus dur. D’ailleurs, en arrivant à l’agence à Uyuni vers 18h, tout le monde monte au créneau pour demander une compensation. Ça discute pas mal, je comprends pas tout. Finalement, on a une petite compensation de 30bs par personne, autant dire pas grand chose. Avec Guillaume et Marty, on offre la notre au guide. Il est très sympa alors ça fait un petit pourboire quoi.

C’est un fameux 4×4 fin comme un oiseau

Et puis on prend un dernier repas tous ensemble dans une Churrasqueria (barbecue). C’est très bon, et puis on fait nos adieux et tout le monde va prendre son bus. Perso, je vais vers un patelin du nom de Rio Mulato avec une idée en tête…

En plus :

Dans le désert, on a croisé un cycliste helveto-italien qui fait des petits reportages pour la télé tessinoise. Il est parti de Colombie en vélo il y a 6 mois et on peut voir ses aventures ici : https://www.facebook.com/lentoebello

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Un commentaire

  1. Saalar beau !

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