USA #23: San Francisco et retour du Flétan

Vendredi 14 mars (suite)

En arrivant à San Francisco, un petit problème se pose. Une des raisons pour nous finir ici était de rejoindre Jean, un pote de l’INSA d’Alexis. Apparemment c’était assez clair qu’il pourrait nous héberger et éventuellement passer un peu de temps ensemble. Sauf qu’en fait, non. Il a des trucs prévus, il héberge déjà un ami, son colloc aime pas avoir du monde. Bref, on dérange. Il accepte de nous héberger juste ce soir un peu par pitié mais à part ça, on ne doit pas compter sur lui. Alors on passe une petite nuit dans son grand appartement du centre de San Francisco et le matin on part trouver une auberge de jeunesse.

Samedi 15 mars.

On trouve une chambre dans une auberge de jeunesse dans le centre. Ils n’ont plus de place en dortoir mais finalement ça nous arrange, on doit réorganiser et laver toutes nos affaires avant lundi.

Pendant la journée, on écrit, on appelle des proches, on mange et on va se promener en ville et sur les quais au nord de San Francisco. Il fait beau, la ville est belle et agréable, pas trop grande pour s’y promener à pied.

Frisco est connue pour son ouverture d’esprit notamment pour les personnes queer, pour être une capitale de la tech, pour être un repère de bobos hippies blindés de thunes et pour en même temps un bouge rempli de drogués. Et bien tout celà est absolument vrai, à un point qui frôle la caricature et ya pas besoin de beaucoup marcher pour le voir.

À Castro (quartier gay), tous les commerces ont des drapeaux arc en ciel. Sur le bord de la route, tous les panneaux publicitaires parlent d’IA ou de solutions d’hébergement. Dans les rues, il y a pas mal de taxis autonomes sans chauffeur. Et le soir dans le quartier de Tenderloin (à 2 pas de notre hostel), les pipes à crack et les seringues ne refroidissent pas et les camés passent leur bon temps à triper allongés sur le trottoir dans la crasse et la misère. C’est tellement commun et ils sont tellement nombreux qu’ils ne se cachent pas, c’est la première fois que je vois des gens se camer comme ça, de manière aussi frontale.

La ville est vraiment diverse et particulière. Mais franchement, ben on aime bien l’ambiance. Le soir, on va au bar.

Les bars du centre sont assez particuliers : pas de jeux, peu de dance, mais juste blindés de jeunes stylés qui discutent. Franchement, on est pas hyper à l’aise et j’ai même un peu l’impression d’être un bouseux à côté des locaux. Alors on discute entre nous et nos contacts avec les autres ne vont pas très loins.

Et finalement à la fermeture, après qu’Alexis soit allé se coucher (faut le dire, parce que c’est pas facile de coucher Alexis !), je fais la connaissance d’un petit groupe de locaux, Elena, Monique et Kayne. On accroche vite, ils sont sympas et me raccompagnent même jusqu’à l’auberge de jeunesse ! Je suis scié par la rapidité avec laquelle ils m’intègrent à leur groupe.

Monique est americano-juive-congolaise, très cultivé, très ouverte, elle danse hyper bien aussi. Kayne est un New Yorkais, un genre de génie qui parle 5 langues et travaille à la Nasa tout en trouvant le temps d’aller zouker les samedi soirs. Je discute un peu moins avec Elena, mais je sais qu’elle est charpentière, ce qui complète parfaitement le trio insolite !

Et on se sépare là devant l’auberge de jeunesse avec la promesse de se revoir le lendemain.

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Dimanche 16 mars

Le matin, c’est grand ménage. Il faut faire sécher la tente, laver les affaires, se raser.

Et puis on retrouve Monique et Kayne pour aller manger de l’autre côté de la baie, à Berkeley. C’est un resto juif : Saul’s Delikatessen. Impossible de vous ressortir les noms des plats, mais la bouffe est excellente, sans doute le meilleur de tout le séjour aux US.

Après ça, Monique nous emmène sur les hauteurs de Berkeley. C’est là qu’elle a grandi.  C’est aussi là que se trouve la célèbre université. Les collines sont sauvages et offrent une vue magnifique sur la baie. Depuis là, on voit le Golden Gate Bridge, le centre de San Francisco, Alcatraz et même la Silicon Valley au loin. Tellement de lieux iconiques au même endroit ! On discute beaucoup, Monique raconte comment c’est de grandir ici. Je suis content d’être ici et en même temps, je réalise que c’est la fin du voyage, alors je profite de ces dernier moments.

Conclusion

Comme à Mobile, New Orleans, chez les Cajuns dans le Bayou, au Nouveau Mexique, à Squaw Valley, je serais bien volontiers resté plus longtemps à San Francisco.

Finalement, les États-Unis c’est un pays extrême dans tous les sens du terme. Les gens et la société y sont extrêmes. Ils sont extrêmement riches ou pauvres, cultivés ou ignorants, violents ou bienveillants, des drogués, des religieux, des complotistes, des gens qui se battent pour s’en sortir, d’autres qui défendent leurs terres comme si on était encore au far west.

Bref, je partais avec un a priori plutôt mitigé sur les États-Unis mais après ce mois sur la route, je peux dire que ce pays peut quand même offrir de belles aventures.

Alexis à encore deux semaines avant de rentrer en France. C’est donc la fin de la route pour moi, mais pour lui. Quoi qu’il en soit les amis, on se retrouve dans deux mois pour profiter du printemps en France !!!

2 commentaires

  1. Un anonyme qui te lit depuis quelque part entre Pigalle et le PMU d’à côté

    On sent que tu as été ébranlé par l’odeur du crack autant que par le charme de Monique. D’ailleurs, quel plaisir de découvrir cette Américano-juive-congolaise-danseuse-philosophe-bergère des collines de Berkeley, entre deux assiettes de pastrami.

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