Je me réveille et manque un peu le lever du soleil.
J’entame la descente en essayant de couper à travers colline pour rejoindre le chemin qui va à l’Hoyo el Cimarrón. Je croise un fermier et son fils venus ici faire et ramener du bois. Il m’indique qu’il connaît un chemin et que ce dernier passe là où il vont. Parfait. Je les suis à travers les collines, les champs de maïs et les barbelés. Je lui apprend quelques mots de français, les mots transparents avec l’espagnol. Il me montre le chemin, je le remercie et m’en vais.
Je retrouve le chemin principal et arrive au bout. La marche est sympa ! L’hoyo lui est immense, impressionant mais pas spécialement beau pour moi. C’est juste un enorme trou. En fait c’est une Cenote sans eau. Je reste un peu puis rentre, par le bon chemin cette fois.
Je me fais engueuler à l’entrée parceque je ne suis pas entré par l’entrée principale et que je n’avais pas le droit. Non mais mec, déjà je savais pas et au final je passe par ici et je paie, comment je devine moi ? Calme toi !
Je prend un chicken bus jusque Trinidad et retourne manger du poulet et des frites au même endroit qu’hier ! Cette fois ci c’est la femme du gars de la dernière fois qui me sert. On discute un peu. Elle a 25 ans et 3 enfants. Sa fille la plus âgée à 5 ans et est à l’école. Les deux autres sont trop petits encore. Elle n’est pas d’ici mais son mari si, c’est pour ca qu’elle s’est installée ici. Elle n’est jamais allée visiter l’Hoyo el Cimarrón car « personne ne m’y a emmené ». Je ne sais pas trop quoi penser de ça. C’est 30 minutes de marche quoi, c’est pas l’autre bout du Guatemala. Je mange 2 assiettes et en prend une troisième pour la route. Je lui laisse 5 qtz de pourboire sur les 25 que je lui dois. J’avais déjà fait ça la dernière fois. En vrai je suis toujours partagé entre le fait que ça ne soit pas une obligation (et ca ne se fait pas vraiment ici, ils étaient surpris à chaque fois) et le fait qu’avec les moyens que j’ai et ce que je dépense en ce moment j’aurais carrément pu donner plus. D’autant qu’ils sont adorables. En repartant je regrette de ne pas leur avoir donné plus. La fille était super contente d’avoir un pourboire.
Je prend un collectivo pour Aguacate, le village pour aller à la Laguna Brava. Je fais des courses rapides, paie l’entrée et me rend compte que j’ai oublié ma casquette dans le combi. Merde ! Je demande au gars, il me dit que le combi est sûrement stationné 50m plus loin. Je cours, trouve le combi… Et ma casquette. Ouf ! Non pas qu’elle vaille quelque-chose, elle est déchirée, abîmée, marron au lieu du beige originel, mais elle m’a accompagnée au Brésil, au Danemark et en Suède, j’y tiens. J’aimerais bien la garder tout le voyage, ca serait génial !
Je fais les 7kms de marche pour la Laguna Brava. Je ne fais pas de stop, ça fait 5j que je n’ai pas marché, j’ai besoin de bouger. Arrivé, la lagune est dégagée mais toutes les montagnes autour sont dans la brume.
Je me douche et regarde la lagune, tranquillement. Ici il y a un restaurant, une cabane avec des lits, des cabanes privées et un abris avec une cabane au bout et une tienda. J’ai vu sur le panneaux qu’il faut payer 160qtz pour aller voir la cascade et les cenotes de la lagune. Ca se fait en barque avec un rameur (un gars d’ici).
Je suis un peu seul ce soir, pas beaucoup de touristes. Juste un groupe de 4 et un groupe de 5. Un des rameurs vient me voir et m’explique comment ca fonctionne. On discute bien, le contact est ultra simple, ils sont super avenants c’est fou ! Le groupe de 5 ne veut pas faire de tour car il y a une marche de 15 minutes sur du plat pour aller voir les cenotes, ils ont la flemme. Ha ouai! Chaud à ce niveau !
Le rameur est uuuultra sympa et m’invite avec son pote à aller pêcher des crabes de rivières pas loin de la cascade qui se jette dans la lagune. Évidemment j’accepte tout de suite ! Il ne fallait pas me le dire deux fois ! On s’équipe de nos frontale et on y va.
Après 15min de barque on arrive. On remonte un peu le cours d’eau et là un des deux mecs, Gerardo, voit un poisson de 25 cms. Il va dans l’eau peu profonde (20cms), arme sa machette, vise, le poisson bouge, BAM, coup de machette, le poisson essaie de filer de travers, BAM, deuxième coup. Là c’est bon, il est cuit. Il a bien visé le bougre ! Les deux coups sont pile entre la tête et le corps ! La pêche à la machette, une méthode sous estimée dans nos contrées.
Je prépare les bâtons avec eux. Ils ont préalablement découpé des morceaux de poulets de parties secondaires (cartilages). On attache ces morceaux à des bâtons en bois puis on plante les bâtons tout au long du cours d’eau. Le temps de tout planter on revient au début et là la chasse commence ! On attrape des crabes et des crevettes.
Pour ma part, je me contente des crevettes et d’un petit crabe. L’astuce c’est de l’attraper à pleine main, ainsi on bloque ses pinces contre lui et il ne peut pas nous pincer.
Au bout de 2 heures on rentre et on mange ensemble. Je mange mes avocats avec des tortillas qu’ils m’offrent et un bout de poulet que les touristes d’à côté nous ont donné. Ceux là sont gold. Les rameurs leur propose des bananes flambées. Ils sont chauds et la femme attend en face de nous. Gerardo lui dit alors « bas tiens la banane, tu la met sur le feu et t’attend, on va pas le faire pour toi non plus ». La femme, décontenancée mais ne voulant pas perdre la face, met les bananes dans le feu, un peu avec dépit et peur, sûrement pour la première fois de sa vie. On ne dit rien mais nos sourires un poil moqueurs sont assez drôles.
Je monte la tente et dodo.
Bilan : 110 qtz soit 12€50