Le voyage de Marty, Les Champignons Magiques #jour49

Je me réveille et me lève tranquille à 10h30 dans les nuages. Je ne sais pas où je suis, je pars donc en exploration. La route vers le haut fait une boucle puis part loin. La route d’hier ne mène à rien. La forêt ici est magnifique.

En revenant à la tente j’y trouve un français d’hier ! Ouf ! Il me dira comment rentrer parceque je suis complètement perdu. En fait c’est la route qui descend. Elle tourne autour de la montagne et n’est donc pas dans la direction du village mais c’est elle.

On discute avec Olivier dans la descente. Il voyage au Mexique pour 1 mois dont 10j de méditation « vipassana ». On se pose dans un « restaurant » du village et on discute.

Vipassana c’est 10j de méditation intense pendant lesquels aucune distraction n’est possible. Debout à 4h30 pour 9h de méditation/jour. Ça se passe dans un lieu où hommes et femmes sont séparées. Aucun contact social. Les gens mangent en même temps mais chacun de son côté, face au mur ou à une fenêtre. Aucun contact visuel possible. Ça a l’air d’être un sacré délire ! Cependant ça doit clairement être intéressant à vivre. Il a eu sa réponse d’acceptation hier donc il est content. C’est sur donation, il me dit qu’il donne donc 10€/jour.

On discute des fameux champignons hallucinogènes qu’on trouve ici. C’est un peu comme le peyotl. C’est le peyotl du sud du Mexique ! À la base utilisé dans des cérémonies c’est maintenant une attraction touristique (bien plus connues que le Peyotl d’ailleurs). Il me dit qu’ici ils sont à 650 pesos (26€) alors que dans le village à côté 300 pesos à priori mais il faut y aller en taxi (360 pesos aller retour). On se dit qu’en y allant à deux ça le fait. Je remonte en vitesse les 250m de dénivelé en oubliant de demander à La Cumbre à quel prix ils les vendent. Merde. Bon tant pis on verra au retour. Je range la tente, redescend en vitesse. Ça me prend 1h30.

Je demande à La Cumbre, à la réception directement, c’est illégal mais ils en ont. Bienvenu au Mexique haha ! 500 pesos dans le miel ou 700 frais. Les champignons poussent de juillet à Septembre. Ils les mettent donc dans du miel pour les conserver. Les frais sont rares à cette époque donc plus chers. Olivier m’apprend que ces champignons ne poussent que dans cette région car elle est constamment dans les nuages (2600-2800m) et donc très très humide.

Bon, du coup mission annulée on reste ici. Un tiens vaut mieux que deux tu l’aura. J’aurais dû demander avant de démonter la tente haha ! On se prend une soupe au restau de l’auberge et Olivier part camper. Je voulais rester squatter vers le feu mais c’est rempli d’américains et j’aime pas ça. Leur façon de parler et de faire m’horripile.

L’hostel a flanc de colline

J’entame la montée puis me résigne. Ils ont prévu de l’orage demain et après demain. Si je veux prendre des champignons c’est maintenant ou potentiellement jamais. Je retourne à la réception. Le gars me dit d’être à jeun. Bon, une soupe ça va c’est pas de la nourriture. Il me dit de les prendre le matin. Je lui dit qu’il va pleuvoir et faire orage il me dit non. HA ! Bon en vrai je commence à avoir l’habitude, il n’en a sûrement aucune idée, il veut juste être positif. Je prend 2 boîtes, une pour moi et une pour Olivier, pour demain matin. Ou alors 2 pour moi, dont une pour un autre jour on verra.

Je commence la montée. J’adore la forêt la nuit, c’est trop stylé. Je me dis que demain il va sûrement pleuvoir. Je mange donc ma boîte de champignons à 21h30 ! On verra bien ! À part le miel pas de goût particulier. 30 min plus tard l’effet se fait sentir. Je termine le sentier et commence la piste. Tant mieux, le sentier est vraiment pas ouf donc avec les champis c’est plutôt cool. J’arrive dans le nuage et ne vois pas grand chose.

Je me détend. Je reste bien lucide mais ça vide l’esprit. Ça n’empêche pas de penser bien sûr, lucide. Ça me fait penser, j’ai appris l’an passé que certaines personnes n’ont pas de voix intérieure et je trouve ça assez ouf ! Genre des gens qui pensent mais sans voix dans leur tête.

Les champignons font leur effet. Ma vision se trouble, je suis en extase devant certaines plantes que je trouve magnifiques. La nature est extrêmement riche ici avec l’humidité. Je fais pipi et l’essuie avec une feuille quand tout à coup la plante prend vie ! OKAY OKAY, CELLE LA JE VAIS LA LAISSER TRANQUILLE TANT PIS. Je ne perd quand même pas trop de temps, je commence à avoir froid (bon j’ai quand même mis 1h à rejoindre le campement au lieu de 30min). Je réveille Olivier avec ma frontale en arrivant. Je m’habille chaudement (j’étais encore en short/T-shirt) et il me propose de poser ma tente. Je vais d’abord profiter de l’effet des champis !

Au final je garde mon sac avec moi, non seulement je ne suis pas certain de retrouver le chemin dans le brouillard sous champis mais en plus je vais le réveiller dans 3h. J’avance tout droit vers un endroit que j’avais repéré le matin. Je n’y arriverai jamais car je le rate.

Je me dit, « mais en fait tant pis on s’en fou, j’ai ma tente sur mon dos, je me pose quand j’ai envie où j’ai envie on verra demain ». Comme pour le Peyotl avec la porte du désert, je trouve la symbolique du mec qui va dans les bois avec sa tente sans savoir où il va pour observer la forêt de nuit sous champis et camper où il se trouve géniale ! C’est un peu la même idée de voyage personnel.

Comme pour le Peyotl, je reste lucide. Enfin je pense l’être. Pendant la montée j’ai essayé de me raccrocher à la réalité et je n’ai pas trop réussis. Mais en même temps, je n’en suis tellement pas loin que ce n’est pas du tout gênant ou effrayant.

Je trouve un campement et hésite à laisser mon sac. Mauvaise idée en vrai on sait jamais. Il est minuit, je démarre un audio. Il y a la pleine lune qui éclairé à travers les nuages. J’éteins la frontale et reprend la piste. Les arbres dans cette partie de la forêt sont magnifiques et gigantesques. Je ne sais pas pourquoi mais je suis euphorique. Je passe 1 heure et demi à rire seul et à dire que les arbres sont magnifiques.

Je m’approche d’un arbre pour le voir de plus prêt avec la frontale. Je sens une plante me piquer dans les jambes. Je regarde, elle aussi elle est vivante ! C’est une espèce de fougère en plus gras et plus plate. Les feuilles sont tranquilles mais il y a des petits pics au bout. Je lui dit bonjour haha. Je regarde autour de moi. La richesse de cette forêt est incroyable, des plantes diverses dans tous les sens. Des arbres gigantesques et ultra variés également.

Vers 1h15 je me sens fatigué et je rentre au campement. J’y arrive vers 1h30. Je ne suis vraiment pas allé loin. L’effet s’estompe petit à petit. Je monte la tente et me couche vers 2h30 euphorique.

Je n’arriverais pas à dormir mais seulement à somnoler. C’est déjà mieux qu’avec le Peyotl.

Bilan : 1120 soit 45€

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *