Le voyage de Marty, Páramo Frontino #jour202

Réveil pas trop tard, on discute bien avec les français et je vais marcher. Ils sont en voyage avec le minimum de sous. Le gars veut une moto, la fille non, il kiffe la moto. Franchement ils sont bon délire et on s’entend bien. Ils me préviennent que le Páramo est tellement boueux que c’est vraiment la merde.

Effectivement, après une heure de marche dans la boue, les pieds trempés et en avoir marre, j’arrive sur un point de vue. Je vais m’arrêter là une heure pour contempler le paysage mais je ne vais pas aller plus loin.

Je rentre, 1h de marche, rangement de la tente, 1h30 de descente, 30min pour rentrer à la moto. Je suis un peu rincé physiquement. Je vois des pinsons endémiques de ce Páramo virevolter. Ils sont petits, bleus et très rapides et vifs. Ha oui, sur le chemin, un serpent. Je marche, vois un mouvement, et là, à 30cm de moi, un serpent rouge noir et jaune. On m’a dit qu’il y avait des serpent Corail en Amérique. C’est bizarre il n’a quasi pas bougé à mon passage, normalement ils se dressent quand ils sont en danger ! J’apprendrai plus tard que pas le serpent corail, c’est le seul. Je m’arrête à sa hauteur quand je le vois et avec beaucoup de sang froid je recule tranquillement. Le serpent corail c’est un des plus dangereux du monde et là, vu la distance du prochain hôpital, c’est la mort certaine. Bordel. Je le laisse partir tranquillement avant de reprendre mon chemin, j’ai eu chaud.

En rentrant je regarde sur internet et me rend compte qu’il y a le serpent corail, mortel, et une couleuvre qui a pris les mêmes couleurs pour survivre, mais complètement inoffensive. En fait ce que j’ai vu est une couleuvre, ouf. Ceci étant, ça m’a un peu fait flipper 30 secondes quand même. Je suis vivant, tout va bien.

Je paie pour la moto et rentre à l’hôtel, fait mon sac et part. Même pas besoin de payer quoi que ce soit, adorable. En vrai j’aurais du laisser genre 10 000 pesos mais sur le coup j’étais fatigué j’ai pas réfléchi. « non paie rien c’est bon » « okay » et je suis parti. Je me prend un café et des gâteaux. Le café au kiosque coûte 1000 pesos soit 25 centimes.

3h30 de route m’attendent selon le GPS, ce seront 5h que je verrai défiler au volant de mon bolide. Les deux premières heures sont en montagnes et sont vraiment cools, paysages et virages. La nuit tombe 1h avant l’heure prévue à cause des montagnes et c’est nuit noire. Ensuite, une heure de montagne de nuit, c’est vraiment dangereux. D’un côté la montagne, de l’autre le vide, des virages dans tous les sens, un phare de mobylette, une route sans marquage. Heureusement ils préviennent tous les virages avec des panneaux, à droite, à gauche, demi tour, etc. Je roule visière ouverte, je n’ai rarement été aussi attentif, j’ai littéralement ma vie dans ma main droite avec l’accélérateur et le frein. Des fois c’est super cool, mais là c’est pas cool du tout. J’arrive enfin sur la route principale, ça va mieux, il y a le marquage au sol. Je roule 1h30 comme ça. Je termine 30min par de la route éclairée en entrant dans Medellín et me pose a l’hostel.

J’avais dit à Julianna qu’on pourrait se voir ce soir mais je suis arrivé une heure plus tard que prévu et il était hors de question de me dépêcher pour ça. Je lui envoie donc un message romántico-dramático-poétique : « Disculpa mi amor, prefiero estar en brazos de nadie que en los de la muerte ☺️ ». Traduction : « Désolé mon amour, je préfère être dans les bras de personne que dans ceux de la mort ☺️ ». Ouai, j’aime bien sortir des trucs comme ça et jouer avec les mots, surtout quand je suis fatigué et un peu à fleur de peau, ça me fait beaucoup rire.

Bref, je mange et vais me coucher, une longue journée m’attend demain.

Bilan : 80 000 pesos soit 19€

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