Dimanche 28 août. Pendant la nuit, il ne fait finalement pas si froid. Enfin comparé à la nuit dernière. Mais vers 2h, un vent violent et saccadé se lève. La tente encaisse sans problème les bourrasques, mais ça fait un boucan du diable. Je n’arrive à dormir que par intermittence. 12h de nuit, c’est long, très long…
A 6h30, j’en ai marre. De toutes façons si le vent est arrivé en pleine nuit, c’est que c’est sans doute du vent météo, qui n’a aucune raison de faiblir avec l’arrivée du jour. Mes compétences en aérologie sont balbutiantes mais sur ce coup là j’avais raison.
Je galère à tout plier dans les bourrasques glaciales. Et je marche, je mangerais plus tard, je ne peux pas cuisiner avec ce vent. Je renonce aussi au Chullpiri, un chouette sommet qui me fesait pourtant de l’œil depuis hier soir…
Vers 8h30, je trouve un coin à l’abri et au soleil pour cuisiner un petit porridge. Mais l’alcool est super froid, j’ai un mal fou à l’allumer avec le briquet.
J’arrive quand même à manger et je continue. La vallée de ce côté est beaucoup buccolique. Peut-être est-ce parce qu’elle n’est pas trouée par des dizaines de puits de mines ? Peut-être.
Je croise un berger qui monte un grand troupeau de lamas dans les montagnes. Il m’assure qu’il n’a jamais vu un touriste traverser ces montagnes, ça l’amuse beaucoup. D’autant plus que je suis tout seul. Il me demande si j’ai vu un puma. Non, bien sûr.
D’ailleurs, pour la rédaction de cet article, je me suis un peu renseigné sur les pumas. Ce sont les deuxièmes plus grands félins d’Amérique après les jaguars. Jusqu’à 2m40 et 100kg le gros minet. Ils sont partout, des montagnes californiennes à la patagonie en passant par la forêt amazonienne et bien sûr les montagnes boliviennes. Mais même si ça doit être impressionnant à croiser, les attaques sur les humains sont rarissimes, d’autant plus en Amérique du sud où la pression sur leur habitat est moins forte.
Le berger à aussi une grande fronde en laine. Il me dit que c’est pour les lamas. Pour les tuer ou pour les faire avancer ? Je sais pas.
Je continue de descendre la vallée. Après coup, je regrette de ne pas avoir accompagné le berger un moment. Il était super sympa et j’airais bien aimé en savoir plus sur la vie dans le coin. Tant pis.
Et puis je descend, j’arrive à la route asphaltée et je fais du stop direction Potosi.
A Potosi, c’est la fête. Je me souviens plus du nom de la célébration, mais c’est leur grande fête, comme le carnaval à Oruro me dit-on. J’ai de la chance !
Je me trouve une auberge de jeunesse dans le centre historique de la ville. La vieille ville est très jolie et bien conservée, mais aussi relativement asceptisée par rapport aux villes Boliviennes, pleines de marchés sauvages et de bouffe pas cher. Là, ça ressemble plus à une ville européenne, calme et organisée.
Je sympathise avec deux touristes français. On va manger ensemble dans un truc de touristes. On prend un plat traditionnel, une soupe très riche avec une pierre brûlante au milieu qui tient la soupe chaude un peu plus longtemps. C’est rigolo, mais on va pas se mentir, c’est pas de la grande gastronomie.
Le soir, je descend vers la fête qui a lieu dans la partie plus récente et animée de Potosi. Des fanfares et des groupes de danse folklorique défilent devant la foule. La foule qui d’ailleurs est de plus en plus ivre, à coup de bière et d’infusion de cannelle à la gnôle. Les gens sont très ouverts, je sympathise un peu à droite à gauche, je me fais offrir de la cannela et des cigarettes, c’est sympa. Par contre, les Boliviens n’ont absolument aucune retenue avec l’alcool. À la fin, c’est la misère. Tout le monde est ivre mort, les gens s’effondrent par terre, pissent sur leurs chaussures au milieux de la rue, mangent en recrachant la moitié sur leur doudoune. Heureusement, ils sont aussi très tranquilles et personne ne se bat : l’ambiance reste joviale bien qu’un peu ridicule.
Lundi 29 août. Je me lève tranquillement et prend le petit déjeuner à l’auberge de jeunesse. L’établissement est plus cher que les alojamientos dont j’ai l’habitude, mais il est aussi beaucoup plus confortable. Franchement, on est bien (ça s’appelle le Koala Den, si ça vous intéresse).
Et puis je pars visiter un peu la ville. Potosi, c’est d’abord le Cerro Potosi, la montagne d’argent. La ville a été construite pour loger les mineurs au début de la colonisation espagnole. La montagne était tellement riche en argent qu’elle a fait la richesse de la couronne d’Espagne et que les pièces frappées ici, les pièce de 8 aka peso aka dollar, on été la monnaie de référence dans le monde entier pendant des siècles. D’ailleurs, tous les dollars et les peso actuels viennent de là. C’est pas rien !
Ce qui est excellent ici, c’est que la vieille ville est vraiment bien conservée et entretenue. Il y a plein de maisons coloniales colorées et d’églises en pierre avec des façades pleines de détails. C’est vraiment chouette. On peut monter en haut de certains clochers d’églises pour admirer la vue, je passe une bonne matinée à papillonner.
Mais bon, au bout de trois heures, j’ai compris le bordel et il faut passer à la suite. Marty me rejoint à la gare routière et on file vers Uyuni.
La route dure 4h et elle est magnifique. On passe des montagnes à un désert de sable à des canyons secs entourés de cactus. Au loin, je vois le Nuevo Mondo aka Jatun Mundo Quri Warani, une montagne aussi perdue qu’impressionnante. Si j’en ai le temps et le courage, ce sera mon dernier trek en Bolivie.
On arrive à Uyuni dans la soirée. À la sortie du bus, des rabatteurs nous harcèlent pour nous vendre des tours dans le salar. Ça tombe bien, on est là pour ça. On discute avec eux, on écoute leurs speachs. Conclusion : c’est toujours le même tour au même prix. Trois jours pour 980 bs tout comprit, soit environ 130€. C’est moins cher que sur internet.
On prend un tour et puis on mange et puis on va dormir, tout simplement !
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Huumm
ça à l’air super bon les patates dans le porridge
C’est pas des patates, c’est des morceaux de beurre ahah