Le voyage de Marty, Gracias #jour117

Réveil 6h40 et départ du bus 7h10. On l’avait dit qu’il y avait un direct pour Santa Rosa de Copán mais non, il part à 8h. Chiant.

On roule jusqu’au prochain village et on attend quasiment 1heure. C’est une blague ? Il reste 2 sièges vides et cet enfoiré veut absolument les remplir. Putain franchement, la prochaine fois je ferais du stop ca sera plus rapide et moins cher quoi ! Je trouve ca incroyable quand même, première fois que je vois ça. Et le pire? Même après être partis on roule à 30km/h, aucune idée de la raison. Même les touk touk roulent plus vite que nous ! Franchement je suis à deux doigts de descendre. Ils prennent vraiment les gens pour des cons.

À La Entrada je change de bus en un instant, ils se battent mon sac pour que je monte avec eux, je ne le quitte pas des yeux. Cette fois ci le bus roule bien, vite même. J’ai sûrement pas eu de chance avec le premier. Arrivé à Santa Rosa je saute dans un autre bus direction Gracias après m’être acheté une Sim.

Arrivé à Gracias je marche un peu dans le marché et trouve pour manger. Je me prend du poulet frit avec des tortillas et de la salade. Je termine mon repas avec le fromage que j’ai acheté sur le marché. Le fromage coûte 4€ le kg, c’est du fromage frais, genre de la tomme. La tomme de base est bonne, la tomme sèche est pas bonne. Comme d’hab haha elle a pas un goût de fromage mais bien acide.

Je me promène dans la ville et cherche les maisons coloniales mais je n’en voit pas vraiment. C’était pour tant la ville coloniale du Honduras et son ancienne capitale. Bizarre. Je tombe sur la statue de Lempira, l’indien qui, avec les 30 000 hommes indigènes du territoire Hondurien, a lutté jusqu’à la mort pour défendre ses terres. Les Hondurien se sont rendus quand il a été abattu. La place est sympa mais la ville est vraiment morte, aucune activité. Des SDF me demandent des sous. Ca fait longtemps que ca ne m’était pas arrivé ! Ils sont assez relou et insistants genre tu dis non le gars reste en face de toi, ne bouge pas et te regarde en tendant ses mains. Je donne 20 à l’un d’eux mais après l’autre c’est bon, stop.

Je me rend à la casa Galeana, maison coloniale. J’y apprend que la plus haute montagne du Honduras est juste à côté et qu’elle culmine à 2950m, la montagne Celaque. La maison en elle même est sympa, après rien d’incroyable mais franchement c’est agréable. On y voit une chambre et un bureau comme à l’époque. Ce qui est plus intéressant c’est le patio avec son puit central. À l’époque les propriétaires vendaient les fruits et légumes de leurs terres dans la cours centrale.

Le jardin botanique derrière est vraiment sympa : des avocatiers, des manguiers et pleins d’autres arbres. C’est vraiment très sympa de s’y promener. J’y croise un vieux (80 ans ?) qui fait de la balançoire tout sourire ! On discute un peu : il travaille ici à ramasser les feuilles et rendre le parc propre. Je n’ai jamais vu qqun avec un tel sourire et si heureux sans raison particulière. Il donne le sourire instantanément. Ses dents sont parfaites et blanches éclatantes, à mon avis ce sont des fausses et elles sont neuves. Son sourire lui par contre est pur, rien de plus qu’un bonheur simple.

Je ressort et croise un gars qui me dit avoir travailler sur les ruines de Copán dans les années 1980. Incroyable ! Je vais au fort mais je reviendrais sûrement pour discuter avec lui.

Je monte au fort. Il n’y a pas grand chose à faire et la vue est désormais bouchée par les arbres mais il est joli tout en blanc.

Je retrouve le gars et on discute. Il a travaillé quand les archéologues ont fait les principales découvertes, creusés les tunnels sous la pyramide, compris énormément de choses sur les mayas tous les jours. C’est dingue ! Lui il y a travaillé 3 ans, pas de diplôme particulier juste une opportunité. Ca devait être une période incroyable ! Il a travaillé avec des archéologues américains et européens.

On se quitte et je retourne en ville. Je comptais aller à La Entrada pour dormir chez un prêtre de Couchsurfing mais il est trop tard. Tant pis, c’était l’archéologue ou le prêtre. Je vais sûrement camper sur le fort. Je tombe sur un blanc sur la place principale, le premier que je vois! Du coup je lui dit bonjour et le courant passe tout de suite, d’autant qu’il est accompagné d’un Hondurien qui a appris le français ! Frank est originaire de Columbus aux USA et Douglas de Tegucigalpa (la capitale du Honduras). Ils sont tous les deux à l’université et on a le même âge. Ils sont ensemble pour que Frank découvre le Honduras le temps des vacances de Noël.

On discute bien, Douglas est contente de pouvoir enfin parler français ! Ils s’achètent des T Shirt. Je ne veux pas m’imposer mais ca va en vrai c’est détente. On va boire un verre, je me prend une bière et eux un cocktail. Le bar est joli. On discute bien et ils ont pleins de questions à me poser sur mon voyage et surtout ma façon de voyager ! C’est cool !

Je n’étais pas allé aux sources chaudes parceque c’est loin et que je pensais que ca fermait à 18h mais ils y vont maintenant ! Go ! Ils ont loué une voiture, vu le peu de temps qu’ils ont c’est bien mieux. Frank me prête un maillot, super sympa. Les termes ne coûtent pas bien cher, 2€. Ce ne sont pas des termes avec des bulles et tout, plus des piscines chaudes comme on avait fait en Slovaquie avec Noémie. J’aime bien ça détend et c’est cool. On se pose et on discute des USA, de la France, des expériences de chacun.

Douglas m’a dit plusieurs fois qu’il trouvait ca dingue ce que je faisais et qu’il n’oserait pas. Cependant il nous raconte son arrivée aux USA rocambolesque : il ne parle pas un mot d’anglais, arrive aux USA sans savoir où dormir, il squatte 2 semaine chez des Venezuliens chez qui c’est le gros bordel puis 2 mois chez des gens qui sont partis en vacances comme house sitter. Il finit pas prendre un appart que le père de Frank loue. C’est comme ca qu’ils se connaissent. Il a appris l’anglais sur le terrain, en 8 mois. Il est à l’école de musique pour jouer de la trompette et à priori il est excellent puisqu’il se fait inviter dans plusieurs pays pour des concours. Bon après il faut payer les billets d’avion du coup…

On rentre et on s’arrête sur le bord de la route manger des baleadas. De grandes tortillas pliées en 2 avec des haricots, de la crème et des oeufs à l’intérieur. C’est bien bon. J’avais déjà mangé ça chez Alejandra au lac Atitlán mais pas mélangé, tout séparé.

On discute toujours, j’apprend en regardant son insta que Frank est blindé de thunes. Je n’aurais pas imaginé, il est vraiment à la cool ! Ses parents ont plusieurs maisons, plusieurs voitures, plusieurs avions, et louent des bien immobiliers. Je ne sais pas quel est leur métier par contre. Sur ses photos ca fait très carré et religieux, j’apprendrai plus tard qu’il est protestant presbytaire. J’y connais rien perso haha mais je regarderai un de ces jours. Il a fait un bachelor en finance et fait maintenant l’école d’avocat, il est investit dans la politique de l’état de Géorgie avec des sénateurs etc. Une sacrée carrière en perspective ! Beaucoup d’ambition, de pression familiale et de travail aussi j’imagine. J’avoue que quand j’étais petit j’étais un peu jaloux de ces gens avec de l’argent à foison, mais maintenant je me rend compte qu’il faut avant tout faire ce qui nous plaît. D’autant qu’en se débrouillant bien, sans être riche, avec un diplôme d’ingénieur par exemple (exemple totalement fortui) on ne manque de rien. Le reste n’est que du bonus, de la volonté personnelle et de l’épanouissement dans son travail.

Il a son brevet de pilote évidemment, on en discute un peu. 10 000$ aux USA, le même prix que chez nous. Son nom c’est Frank Lumpkin 4, pcq son père c’est le 3 son grand père le 2 etc… Et le premier vient de la séparation de la famille en plusieurs parties. Une pratique courante aux USA. C’est vrai que pour moi ca me fait tout drôle haha c’est vraiment un monde inconnu. Ceci étant dit, je le répète mais il est super cool, pas du tout prétentieux ou quoi que ce soit, et c’est top. Quelqu’un avec qui on est soit même et c’est le plus important. Une belle leçon d’humilité au passage.

Ça paraît dingue en France d’être aussi riche, mais en fait ce sont les cotisations sociales qui changent tout. Prenons une personne qui gagne 240 000€/an, un avocat renommé par exemple. En France il y a les cotisations patronales et salariales, qui représentent 50% du salaire. Aux USA ces mêmes cotisations représentent 15%. On tombe donc sur 120 000€ en France et 205 000€ aux USA. Ensuite niveau impôts, c’est assez proche, simplifions en disant 20%. Ça donne 96 000€ en France et 164 000€ aux USA. Ce qui fait un salaire net après impôts de 8 000€ en France et 13 700€ aux USA. Forcément quand on gagne 5700€ de plus par mois, 68 000€/an, 680 000€ en 10 ans, 2,7 millions d’euros en plus sur une vie, on est bien plus riche. Après ce calcul, on se rend compte qu’en fait acheter un bateau ou deux et un avion ou deux… C’est pas si déconnant…

Douglas avait beaucoup de pression de ses parents pour « faire qqch » de sa vie et quand il a commencé à travailler ses parents voulaient tout lui payer. Par fierté il a refusé. Son père lui à à lors dit de dépenser l’argent qu’il avait dans des choses utile, ne pas chercher à économiser. Il s’est donc payé des cours de français à l’alliance française pendant 3 ans, avec des gens normaux mais aussi des Sénateurs et Ambassadeurs avec garde du corps, ca devait faire drôle. Le français c’est une décision assez fortuite, c’est surtout que l’alliance française n’était pas loin. Depuis 3 ans il n’a pas pu pratiquer c’est pour ça qu’il est heureux quand on discute en français.

On rentre et ils me proposent de dormir avec eux à l’hôtel. J’hésite, je veux partir tôt demain. En fait ils se lèvent à 6h, bon ca va. Et puis une douche c’est cool.

Bilan : 780 lempiras soit 28,3€

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