Je me réveille un peu tôt et direction le parc. Une dame me prend en stop à l’arrière du pick up alors qu’elle a de la place devant. Pourquoi pas. Je vois dans la façon de faire en descendant aussi qu’elle le fait par politesse mais qu’elle l’apprécie pas spécialement. Je la remercie en espagnol et lui souhaite une bonne journée. Là elle ouvre sa fenêtre et finalement elle souri et me dit où est le centre du parc pour l’entrée et s’assure que j’ai compris. L’espagnol ca change tout. Je fait une deuxième visite matinale, il est 7h. Je ne vais pas manger les baleadas pas envie de déranger et puis un peu la flemme. Cet autre tour est intéressant aussi, on entend les oiseaux chanter.
Je rentre en stop moto. Le gars à un pistolet et des balles à la ceinture. Il me dit une fois sur la moto qu’il est garde ici. Il me ramène à l’entrée. Je range ma tente sous le soleil cuisant. Il est ultra fort c’est dingue, en 15min je transpire à en être trempé.
J’essaie le stop mais rien à faire. Je marche jusque Tela, essaie de prendre un bus mais impossible : le très peu qu’il y a tracent. Je me résous à prendre un taxi.
Arrivé à Triunfo de la cruz, il n’y a visiblement pas énormément à faire. Je me promène un peu sur la plage. Quelle magnifique plage. Du sable fin, des cocotiers, de petites vagues qui rythment l’océan. Je me pose un peu.
Je vais ensuite au seul restaurant ouvert du village et je croise un groupe sur la route qui me propose de les rejoindre. Je repasserai, pour l’instant je vais au restau et me prend un filet de poisson avec un refresco à la banane. Le plat de poisson est bon mais le refresco est ignoble, on dirait du médicament. Après le repas un gamin passe et me propose des brioches et des galettes de coco. Je prend les deux, l’idée est de mettre la galette dans le pain. C’est pas mal mais pas fou. Le pain est bon par contre, encore chaud.
Je mange beaucoup trop et me pose ensuite dans un hamac. Je m’endors direct. Une bonne sieste haha ! De toute façon il fait beaucoup trop chaud pour se promener.
Dans le restaurant un groupe vient, danse et chante puis demande de l’argent aux touristes. Leurs habits sont très colorés franchement c’est stylé!
Ça me fait du bien et je repars quand le soleil tape moins fort. Je vais jusqu’au bout de la plage, revient, prend mon sac et rejoins le groupe. On discute bien avec Valentina, la seule un peu à l’écart du groupe et de la musique. Elle est prof d’espagnol/anglais/français !
J’achète des bières et j’en bois avec eux. On fait un grand feu sur la plage pendant qu’on se fait démonter par les moustiques. Heureusement ca ne dure « que » une heure. Le feu prend bien, surtout avec les feuilles de palmier bien sèches ! On chill, on discute, on profite du feu, on boit des bières.
Ils sont de Tegucigalpa et sont venus en stop faire le nouvel an ici. La maison juste derrière nous appartient à des amis à l’un d’eux, je n’ai pas tout compris comment mais c’est en relation avec l’université.
Grâce à Ricardo j’apprend beaucoup de choses sur le Honduras : depuis le coup d’état en 2009 et jusqu’au 28 novembre dernier c’était une dictature militaire. Le gouvernement de droite libérale et surtout de gens qui veulent récupérer tout l’argent qu’ils peuvent du pays vendaient le pays au premier venu. Ils ont exproprié des gens de chez eux, notamment les Garifunas du village où on est. Les gens n’étaient pas parti et avaient lutté mais le terrain avait été vendu. Il a été récupéré ensuite. C’était le gouvernement et les grandes entreprises qui faisaient la loi. Une partie du Honduras est de la forêt et des plages vierges, cela a été vendu en partie à des entreprises de pétrole pour l’exploiter. Le frère du président a été arrêté et mis en prison au USA grâce au tribunal de New York pour trafic de drogue : il gérait les imports/exports du pays. Le président a déclaré qu’il n’était pas au courant. Les élections ici sont tous les 4 ans. L’ancien gouvernement a fraudé les élections et s’est même autorisé à se faire « élire » pour 3 mandats au lieu de 2 autorisés. Le gouvernement militaire n’aimait bien évidemment pas les opposants et utilisait donc une solution assez simple : en tuer certains.
C’est comme ça que 5 Garifunas du village de Triunfo ont disparu il y a 1 an. À Triunfo il y a 2200 habitants. Autant dire que tout le monde se connaît. Au début je n’ai pas réalisé mais le lendemain en voyant des locaux je me suis rendu compte que chacun d’entre eux les connaissait et les avait même sûrement en amis.
C’est comme ça que des militaires sont entrés dans l’université de Tegucigalpa et ont tiré à vue à l’arme de guerre sur les étudiants : 7 morts et des dizaines de blessés. Le mouvement étudiant contre l’état était assez fort. Ricardo me dit que ces gens là ne sont pas des militaires de carrière mais des mercenaires.
Le 28 novembre, les Honduriens se sont organisés et mis ensemble autour des urnes pour qu’il n’y ai pas de fraude. C’est une présidente de gauche qui a été élue. Les jours suivants ont été des jours de fêtes dans tout le pays. Ils ont beaucoup d’espoir en ce nouveau gouvernement pour rattraper les merde de l’ancien.
On continue la soirée tous ensemble et je vais planter ma tente à l’écart pour m’éloigner du bruit des vagues.
Bilan : 600lpr soit 21€80