Le voyage de Marty, Ometepe #jour173

Je me lève tôt, je regarde mais Esmeralada n’est pas là, tant pis. Je vais à Charco Verde voir le mariposario, la lagune et les animaux. Pas beaucoup de papillon mais c’est sympa. La lagune n’a pas grand intérêt, la balade est cool mais pas incroyable. Bon, c’était sympa mais pas dingue. Seul point cool : j’ai entendu les singes hurleurs.

Sur le chemin pour la suite : des singes.

Je repars en direction de la cascade de San Ramón. Il y a 600m de D+ dont 300 que je peux faire en moto. Esmeralda m’a dit de ne pas y aller en moto mais est ce que j’écoute souvent les recommandations sécuritaires des gens ? Bon, me voilà parti sur le chemin. C’est sympa. Après elle a des bons pneus, sinon je n’y serais pas allé. Je passe entre les cailloux, le sable, les rochers. Vraiment amusant. À un moment je manque de tomber et la moto appuie fortement sur mon mollet contracté à fond : je crois que ça m’a un peu déchiré le muscle. Rien de grave mais c’est relou. Je termine le chemin possible à moto puis continue à pied.

La cascade est cool, pas folle mais la balade dans la forêt ultra verte est sympa. Je redescend à pied puis en moto. La descente est bien plus simple que la montée. Je me rend à la Finca Magia, une fille sur fb m’a dit que la nourriture cuisinée par Delpha était excellente. Je commande et me pose dans le hamac. Elle me parle vite fait et me montre la cuisine, on discute bien. Elle cuisine au feu de bois, elle préfère largement.

Un couple arrive et commande. Le mec est blasé et ne fait aucun effort. C’est écrit « pollo » sur la carte le gars sort un « chicken », il a l’air blasé comme jamais et est nonchalant, sa copine me parle pour savoir où louer une moto mais il ne daigne pas me dire un mot. Je ne sais pas s’ils sont allemands mais ils parlent une langue des pays du nord. Ils ont payé 45$ de taxi pour venir ici. Un prix normal aurait été de 15-20$. Ça me fait penser au couple d’allemand à la lagune d’Apoyo, exactement la même chose. La fille était contente d’être ici mais on sent qu’elle ne serait pas partie seule car pas assez autonome et le mec qui s’en fou qui vient pour lui faire plaisir donc il est blasé. Je trouve ça vraiment nul ! Que chacun fasse ce qui lui plaît si faire ensemble ne va pas !

Des poteries trouvées sur le terrain en construisant

Je repars direction El Zopilote, la ferme en permaculture. Pour ça je fais le tour de l’île. Beaucoup de culture de banane plantain ici, elles sont très appréciées car elles sont bonnes et se conservent bien. Avec le soleil de l’après midi qui donne une couleur jaune, les maisons en grosses planches et les bananiers, on se croirait vraiment au Guatemala, j’adore. Les gens ont des gènes plus indigènes ici, la peau est foncée et vraiment lisse, les traits sont fins. J’ai vraiment l’impression d’être au Guatemala, cette madeleine de proust c’est dingue ! Ça me rappelle pourquoi j’ai autant aimé le Guatemala aussi. Les paysages, le soleil et sa couleur, les gens sont beaux. Mais vraiment, les gens sont beaux. J’ai une fois la chance de croiser le regard d’une fille un peu plus belle que les autres et elle est magnifique. Les traits si fins, la peau si parfaite, c’est dingue.

Les photos ci dessous ne rappellent pas assez le Guatemala mais je ne pouvais pas tout prendre en photo non plus. C’était aussi un sentiment, une ambiance.

Je ne sais pas pourquoi, je pense aussi un peu en conduisant. Je me dit que le monde est a moi, enfin je veux dire, c’est pas le miens, mais je peux décider de devenir qui je veux. L’el dorado serait vraiment du télétravail avec la Suisse haha ! On verra bien mais tout est possible, toutes les portes sont ouvertes.

Pendant ce voyage je trouve que j’ai beaucoup gagné en connaissance de moi même, en confiance en les gens, en la vie, en moi même. D’ailleurs pour ce dernier point, une confiance différente de celle que j’avais avant, qui était plus superficielle. J’ai l’impression de ne plus combler le manque de reconnaissance à un moment donné par des certitudes, chose malsaine puisque basée sur rien finalement, mais avoir de la confiance en elle même, bien plus pure et saine donc. Je ne sais pas si je suis clair, mais je basais ma « confiance » sur des certitudes, pour en simuler une, sans avoir réellement cette confiance. J’ai fait ça au collège/lycée et cette façon de faire est un peu trop restée malheureusement. Et là j’ai l’impression d’avoir cette confiance sans avoir ces certitudes. Chose plutôt super cool. Enfin du moins, beaucoup moins qu’avant. Le truc c’est que les certitudes c’est super rassurant, je n’avais donc jamais vraiment remis ça en question ! Une sorte de zone de confort. Comme dirait le grand PY (un philosophe contemporain sous-estimé), tout est complémentaire, les certitudes n’ont pas de sens réel puisqu’elles sont au mieux temporaires, au pire complètement fausses. Il faut accepter que ce qu’on pense être sûr d’être bon puisse être faux, et c’est pas si facile en fait, ça veut dire qu’en s’y mettant à fond sur quelque-chose, en y réfléchissant le plus possible, on peut quand même complètement se tromper.

Je termine mon tour du Volcan par Zopilote, la ferme en permaculture bobo. Cette fois je visite vraiment : franchement c’est pas si mal, les prix semblent correct, il y a des activités gratuites de yoga et respiration, et surtout c’est au milieu de la nature. Je vais sûrement m’y poser un jour ou deux tiens !

Je vais voir le coucher de soleil à playa mango, la bonne plage cette fois. Je discute et on rigole avec les serveurs, j’installe YouTube premium cracké sur le téléphone de l’un d’eux. Il veut travailler au Costa Rica ou en ligne depuis le Nicaragua, mais quoi qu’il en soit pour gagner plus. Par contre pour l’instant il reste au Nicaragua le temps de trouver une femme. Il me dit que les Costa Ricaines sont bien aussi mais vu que c’est un pays plus développé ce sont des princesses. T’inquiète va, c’est partout pareil dans les pays développés.

Je me pose sur la plage pour regarder le coucher de soleil et vla ti pas qu’il me demande de régler un souci sur YouTube PILE au moment du coucher de soleil. J’aurais dû lui dire non ptn. Je le trouve moins beau qu’à Punta Jesús María comme le premier jour mais il reste superbe.

Je repars pour Zopilote mais en comptant mes sous je remarque que j’ai 500 de trop. Merde, c’est à midi, elle est partie chercher le change et je n’ai pas payé j’ai juste récupéré le change ! Bon, j’y vais, je lui donne les 500 et je vais manger la pizza à la soirée pizza à Zopilote. Il fait nuit et il y a un peu de route, d’ailleurs ici la piste est super propre. Avec la fatigue, la nuit, l’envie d’arriver vite j’accélère. Vous la sentez venir la connerie ? Je me sens bien sur la moto, je n’ai pas de répère de vitesse, le compteur est cassé et de nuit on ne se rend pas compte. Une partie de mon cerveau me dit « ouai t’es quand même en fond de 4 là, c’est que tu roule vite » et une autre partie me dit « yeaaaaah mec l’adrenaline, et en plus o’ arrivera plus vite ! ». La fatigue me fait avoir un temps de réflexion bien plus long et un peu apathique. Et là la route change, il y en a de temps en temps et je pensais le voir mais le phare n’éclaire pas très loin : la route qui descend puis remonte, comme un gros dos d’âne inversé. Je vois ça, je freine à fond, sauf que sur une motocross pas d’abs !

Aparté : l’abs c’est ce qui permet de ne pas bloquer les roues quand on freine fort, si on bloque les roues on perd le contrôle. Toutes les voitures et moto récentes en sont équipées.

Donc je disais : je freine, ça bloque les roues. Je suis en moto, elle se met donc un peu de travers, j’arrive sur le dos d’âne inversé, évidemment elle se met beaucoup plus de travers. Un poil avant de toucher le sol je lâche la moto et met les mains. Rouler bouler. Je suis passé de 70km/h à 30 au moment de toucher le sol je dirais. Sauf que je suis en short/T-shirt.

Je me relève, de l’essence coule par terre. Merde ! Bon en fait c’est bon, c’est juste que le bouchon du réservoir n’est pas étanche. Je fais le tour : rien de cassé, juste des rayures sur les plastiques avant et… La pédale d’embrayage ptn, elle fait un angle à 90°. De mon côté, des brûlures de la tailles de pièces de 2€ sur mes mains et mon avant bras. Ça c’est bon, c’est le genoux qui a l’air plus amoché : ça saigne pas mal. Je repars mais je vois que ça coule vraiment du sang, je m’arrête à une maison et demande de l’eau.

Et là les gens sont adorables, la mère de famille fait chauffer de l’eau tiède, nettoie mes plaies, désinfecte avec de la betadine et me met un tissu autour du genoux pour éviter la poussière. Le genoux est plus salement amoché que ce que je pensais. Le fils détord la pédale quasi à l’identique de l’ancienne et je repars. Bon, je suis encore sous le choc mais ça va, je vais rouler doucement maintenant !

J’arrive au restau, paie mon dû et parle avec deux française de voyage. Au final vu qu’elles me parlent je reste bien plus que prévu. En plus la cuisinière revient et me remercie énormément et me fait un milkshake gratuit. Je ne voulait pas mais elle insistait de fou, elle voulait même me payer le repas et la nuit à la base ! Elle se sentait un peu mal pour mon genoux mais c’est 100% ma faute, tranquille. Je lui dit okay pour le milkshake mais un petit alors. Elle est partie en rigolant et m’en a fait un grand. Je pars enfin, j’ai de la route. 1h15 plus tard j’arrive sur la punta Jesús María pour regarder les étoiles. Elles sont si belles.

Je rentre enfin, trouve à manger, me douche, nettoie ma plaie et pose compressé et crème que j’ai trouvé dans une pharmacie au bord de la route. Les gens habitent leur maison et une pièce est une pharmacie, du coup ils sont ouverts tant qu’ils ne dorment pas.

Sous la douche… Ça pique putain, ça pique fort. Avec la crème ça calme et je vais me coucher.

Bilan : 1125 Córdobas soit 28€

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *