Lundi 5 septembre. J’ai bien dormi dans un alojamiento à côté de la gare d’Oruro. Dès que je me lève, je fonce prendre un bus pour La Paz. C’est si simple de se déplacer ici : il suffit d’aller vers la gare routière et de se laisser haper par un rabateur qui hurle le nom de votre ville de destination. Souvent, on trouve un bus qui part dans la demi-heure avant même de rentrer dans la gare ! Et le tout pour une bouchée de pain bien sûr (20bs pour Oruro-La Paz, soit 3€ pour 3h de bus).
Et puis j’arrive à La Paz. Je retrouve Guillaume, on mange, je visite un musée, je fais quelques emplettes et on finit par dormir séparément parce qu’il a un couchsurfing. De mon côté, j’ai un petit alojamiento un peu miteux à côté du centre. Je sais pas pourquoi mais j’aime beaucoup ces hôtels crasseux et mal entretenus. Ça a de l’âme, je peux accéder au toit pour faire sécher mes vêtements et les gamins de la tenancière jouent dans la réception. Dans la pièce qui sert de toilettes et de douche pour tout l’étage, il y a un grand bidon d’eau froide avec un jerrican coupé en deux pour tirer la chasse. Une fois au début du voyage, je m’étais lavé avec cette eau. Wah c’était tellement froid ! Là, pas soucis, il y a une douche chaude. Le plus souvent, les douches chaudes sont avec un pomeau électrique. Et souvent les pomeaux électriques filent des petites châtaignes parce que c’est ultra mal foutu et dangereux. Du coup maintenant je prend ma douche en tongues et j’ouvre l’eau avec la serviette, ça évite les mauvaises surprises.
Cette fin de voyage, j’ai un soucis avec la nourriture. J’ai tout le temps faim et je suis tout le temps malade. Il faudra que je me pèse en rentrant en France, mais je crois que j’ai beaucoup maigrit pendant ce voyage.
Mardi 6 septembre. Rdv 8h30 devant l’agence dans le centre de La Paz. L’agence pour quoi ? L’agence pour notre dernière aventure : le sommet du Huayna Potosi, le superbe sommet qui surplombe la ville.
C’est Guillaume qui s’est occupé de la réservation pour nous deux avant que je n’arrive à La Paz. L’expédition est sur deux jours avec nuit en refuge et ascension du sommet à 6088m. Prix : 730bs par personne pour tout (guide, refuge, entrée du parc, matériel, transport).
On est quatre (nous deux avec un argentin et une espagnole) avec deux guides. On prend le matériel d’alpinisme (antique), on fait nos sacs et on grimpe dans le minibus.
On a aussi des bonbons et de la coca pour la route. J’avais promis un apparté sur la coca dans un de mes premiers articles alors le voici.
La coca
Bon, déjà la base. La coca, c’est la feuille d’un arbre qui se machouille ou plutôt qui se chique. Il y a plusieurs techniques, mais en gros il suffit de placer des feuilles entre la gencive et la joue. Naturellement ça fait saliver et on boit cette salive infusée à la coca.
Dans la coca ya tout un tas de trucs qui font que les indiens la machouillent depuis des millénaires. L’effet évident, c’est que ça anesthésie un peu la bouche, c’est rigolo. Ensuite, ça coupe la faim et la soif et ça augmente la résistance à l’effort (enfin il faut déjà en prendre pas mal). En plus, il parait que ça aide à lutter contre l’altitude en enlevant le mal de tête ou en augmentant la capacité respiratoire, mais ça j’en suis moins sûr. Enfin, je pense que c’est un petit peu psychotrope dans le sens où les gens en prennent souvent quand ils boivent. M’enfin, c’est difficile à dire parce que je n’ai jamais vraiment ressenti d’effet d’ivresse seulement avec de la coca.
La coca est surtout consommée à la campagne par les paysans, à la mine par les mineurs et de manière générale par les gens qui font des travaux physiques (ouvriers du BTP, camionneurs, chauffeurs de bus, garagistes, etc.).
Il y a plusieurs façons de l’acheter et de la consommer. D’abord, on peut prendre les feuilles nature séchées sans rien d’autre. Ensuite, on peut prendre avec un genre de cailloux qui contient du bicarbonate de soude. En fait, l’intérêt est que le bicarbonate de soude libère les molécules de la plante beaucoup plus efficacement dans la bouche. Enfin, il est possible d’acheter directement de la coca machicada, c’est à dire préparée. Dans la coca machicada, il y a les feuilles, de la poudre de bicarbonate de soude et en plus de la poudre de stevia (pour donner un goût sucré) ainsi qu’un goût (café, chewing gum, fraise, etc.).
Voilà pour les détails. Il y aurait aussi tout un tas de rituels et de croyances autour de la coca. Certains s’en servent par exemple pour lire l’avenir. Le partage est très important aussi : quelqu’un qui sort un sachet de coca en propose toujours à son voisin.
Suite de l’histoire
On arrive avec le minibus à la fin de la route à 4700m. On mange un coup et on se met en route pour le refuge à 5200m. On croise des gens qui descendent : certains sont en forme et d’autres font franchement peine à voir. Nous, on grimpe doucement. Mais vraiment doucement. On se fait un peu chier avec Guillaume, il y a une pause toutes les 15 minutes, c’est ridicule.
Finalement on arrive au refuge vers 15h et je sors les 2L de bière que j’ai monté dans mon sac. Ça aide vachement bien à sympathiser avec les autres. Il y a un autre groupe de trois Français avec nous, ils sont sympas.
Mais le plus dur est pour demain, alors on mange et on se couche tôt…
Mercredi 7 septembre. Réveil à minuit, départ à 1h. Étrangement, il ne fait pas si froid. Il n’y a pas de vent, je suis agréablement surpris du fait de ne pas être frigorifié instantanément.
On grimpe sur le glacier, on marche. Notre équipement est nul, les crampons sont vieux et mals réglés, ils se décrochent chez tout le monde tour à tour. Ça m’énerve, c’est dangereux pour rien. On s’encorde en deux groupes, mais on doit s’attendre. Parce que si un touriste d’une cordée abandonne, l’autre peut toujours continuer avec l’autre cordée. Et c’est ce qui se passe : l’Espagnole abandonne, l’Argentin nous rejoint.
On grimpe lentement, on arrive vers 7h au sommet. Je suis un peu frustré, j’ai la méga pêche mais j’ai passé toute la montée à attendre. Mais je me rend compte aussi qu’on est pas tous dans le même état. Guillaume est ivre à cause de l’altitude, il a l’air complètement perché. Et l’Argentin, il ne parle pas beaucoup, il est épuisé. Les guides par contre sont tranquilles, ils nous prennent en photo, ils ont l’habitude.
Et puis on descend, on mange un peu et on rentre tranquillement à la Paz. On se trouve un alojamiento pas trop loin de l’aéroport puis.on descend en ville pour finir notre sejour en beauté dans un grand restaurant : le Gustu.
Le menu gastronomique du soir est à 155bs (22€) et il revisite la cuisine Bolivienne d’en haut et d’en bas. On y mange par exemple du carpaccio d’alligator ou du canard avec de la purée de tubercules obscures mais délicieux.
Jeudi 8 septembre. Levé 2h45, décollage 5h18. L’enregistrement a été compliqué parce que le gars voulait me faire payer 140$ par personne pour mettre nos sacs en soute. On a refusé et on est revenu se re-enregistrer sans nos sacs. On a joué aux cons et ça a marché : aucune amende à l’embarquement (malgré les menaces).
On arrive à Lima, on se sépare, je passe l’essentiel de la journée à dormir et manger. Je mange trop, ou trop de la merde je sais pas. Mais le résultat est le même, je suis encore malade. Mais bon, j’ai l’habitude maintenant et ça ne me fait pas peur vu qu’il y a des chiottes dans l’avion.
Vendredi 9 septembre. J’ai bien dormi dans l’avion, malgré le petit mal de bide. On arrive en fin d’après-midi à Madrid puis vers 22h à Paris. On se sépare, et voilà, c’est finit : on retourne à notre vie où ya plein de trucs à faire et à penser en espérant repartir très vite à l’aventure !!
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T’es une ouf