Le voyage de Marty, Désert Piura 3 #jour309

Lever, petit dej salade de fruit avec miel, discution Gian puis Fio, matinée tranquille.

On mange les restes de pâtes bolo et je vais lire et penser. Mon tel n’a plus de batterie, je le met sur la lampe solaire pour charger un peu. Je prend une chaise, me met à l’ombre d’un arbre et entame le petit prince. El Principito. Je lis la biographie de Saint Ex, je commence le livre et m’égare à chaque 10 phrases que je lis.

Je me demande, l’homme est il vraiment fait pour être sédentaire ? Je veux dire, on a des jambes fortes pour marcher, on sait courir, grimper, ramper, on a des capacité d’adaptation supérieures à n’importe quel autre animal, est ce que la destinée de l’homme est vraiment de faire du 9h-19h dans une tour à la défense ? Ça ne me semble pas super cohérent.

À titre personnel, je ne sais pas si je peux rester vraiment tranquille, si je peux vraiment rester enfermé comme ça. Je me demande, qu’est ce qui m’empêche de partir en voyage pour… 3 ans ? 5 ans ? 10 ans ? Rien. Bon, il y a cette idée mentale évidente du « tu rentre quand » qui est très forte, mais ça n’est pas un empêchement physique. Il y a aussi les compétences, ou du moins leur perte. Si je voyage 10 ans, en rentrant je serai bien incapable d’être ingénieur, enfermé dans un bureau, à faire des calculs sur des boulons. Je n’en serai plus capable et personne ne me prendra pour le faire. Alors je ferai quoi ? Ça va être la merde. Bon après, y’a tjrs moyen de faire de la presta sous payé 2-3 ans avant de reprendre un vrai poste, c’est vrai. Mais ça veut dire ensuite s’installer durablement.

D’un autre côté, je peux trouver un juste milieu : travailler 2/3 ans, voyager un an, travailler 2/3 ans, voyager un an, etc. Bon, la encore il faut trouver qqun qui l’accepte mais 2/3 ans ça va encore. La majorité des ingénieurs restent de toute façon en poste 2/3 ans, avant de changer d’entreprise, pour évoluer.

Bref, je reprend ma lecture, lit deux phrases et replonge dans mes pensées. J’aurais tellement aimé être pilote à l’époque de Saint Exupéry, connaître Mermoz et les autres de l’aeropostale. Partir à l’aventure avec un vieux Breguet de Toulouse jusqu’en Amérique Du Sud, partant sans savoir si j’allais arriver, si la météo, la mécanique, la fatigue, l’essence, allait faire défaut, ou si une montagne allait se mettre sur mon chemin. Partir à l’aventure, en avion. Quel rêve !

J’ai pensé longtemps à être pilote mais j’ai renoncé. L’armée ne sert plus à défendre l’intégrité physique de son pays mais ses avantages économiques. Le contrat dure 20 ans et il n’est pas possible de dire non à une mission. Je n’ai pas envie de me lever à 4h du matin pour aller tuer des civils. Pilote de ligne, c’est un métier non seulement saturé et qui va l’être encore plus dans les prochaines années avec les plans de ne plus prendre 2 pilotes mais un seul, mais surtout un métier super ennuyant. C’est moins intéressant que conduire un bus : décollage, vol et atterrissage au pilotage automatique, quel intérêt ? Reste pilote de jet privé, pas sur que ce soit facile en étant jeune et sans expérience… Ou transport de matériel/gens dans des petits avions, au Canada par exemple, comme le font 2 amis à moi. Ça, c’est l’option la plus intéressante. Mais ça inclus d’être au Canada et d’avoir très peu d’échange humain. J’ai du coup décidé de devenir ingénieur et être pilote pour le plaisir. Ceci étant, faire une saison comme pilote de brousse ça reste dans un coin de ma tête, ça peut être une expérience uuuultra cool ! Canada non, c’est mort, trop de contraintes, mais en Afrique, en Amérique du Sud, en Asie, ils ne se font pas chier, même sans expérience ça le fait. Avec plus de risque pour sa vie haha mais c’est plus l’aventure !

Bref, je continue ma lecture, regarde le désert devant moi, lit. C’est cool. Je discute parfois un peu avec Gian. On nourri les animaux, arrose les arbres. Ils ont planté des arbres mais pendant 4 ans il faut les arroser une fois par semaine, voir plus. Et ils font ça au seau de 15L, donc 15kg, en y allant en marchant. Franchement, un tuyau d’arrosage c’est si dur à trouver ? Surtout que la on le fait, mais ses parents ne sont pas super en forme et se tue à la faire.

Le taxi était censé venir nous récupérer et ramener les parents de Gian mais sa voiture est cassée. Bref, il est 18h et il va faire nuit… Je fais mes affaires et part.

Une fois sur la route, les collectivo ne s’arrêtent pas ! Comment je vais faire ? Je fais du stop 10min et un mec en moto me prend. Troop sympa! Il doit avoir mon age. Il me pose a moitié du chemin mais à l’entrée de la ville, lui s’arrête ici. Il me pose avec un grand sourire. Je marche puis monte dans un collectivo qui vient de déposer quelqu’un. On arrive au terminal, il ne me fait rien payer. Je rentre chez Gian en achetant un poulet sur le chemin. Le vendeur prend mon numéro, il veut pratiquer son anglais avec moi. Il me demande « ce que fait un mec aussi éduqué ici ».

Je rentre, mange, discute avec Fio, évidemment n’écris pas mes articles puisqu’on discute et vais me coucher, trop tard.

Bilan : 13 soles soit 3,25€

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