De la musique underground

Salut ! C’est le blaireau aux manettes. Ouvrez les yeux, jetez vos idées noires et accrochez-vous à votre slip, on descend dans les profondeurs !

—    De la musique Underground.   —

J’ai reçu un message en fin de matinée. L’expéditeur, je l’ai rencontré avec son Ukulélé un soir à Lao-Palao.. On s’était lancés dans une impro endiablée avec mon harmonica et Flétan à la guimbarde. C’était peut être l’inverse d’ailleurs, mais on s’en fout.

C’était il y a trois mois, et là c’est aujourd’hui. Aujourd’hui il me propose LA soirée. Un concert. Une jam. Dans les souterrains et avec une invitation sur scène (les pauvres), et un florilège de boissons des îles aux parfums ensoleillés concoctées par des cataphiles aguerris (ce n’est pas qu’une réputation). En plus cette fois, je n’y vais pas seulement pour un solo de triangle !

Le message est simple : un point GPS, une heure, le soir même. Je ne connais pas l’entrée, je n’aurai qu’à attendre qu’on vienne me cherche à l’endroit du RDV.

Réponse positive, confirmation, motivation. Le reste de la journée n’a même pas lieu et je me retrouve au point indiqué, à l’heure indiquée. Quand c’est important, je suis toujours à l’heure, sauf si j’ai un stand à ranger au parc des expos ou un besoin urgent d’aller aux toilettes.

Attendant au point de rendez-vous, je fais la rencontre d’une camarade qui descend aussi avec nous pour sa première descente. Elle a plein d’interrogations, je me revois avant ma première descente, c’est rigolo. Je lui propose un bout de ma clémentine qu’elle décline. Mince.

Nos guides arrivent et nous conduisent à l’entrée puis à l’escalier. Ça tourne, ça tourne et même arrivé en bas, ça tourne encore un moment. Un blondinet est là, et il ne dort pas. Il ressemble à un mix de Tintin et Harry Potter. Il est barman, et plutôt cool. La soirée s’annonce sympathique.  J’attends le copain musicien pour continuer la route jusqu’à la salle de la soirée. Sur le chemin, je jette tout de même un coup d’œil à la carte, au cas où. Si jamais je vole la caisse du bar par exemple,il faudra que je puisse échapper à Harry Pottin.

À l’arrivée dans la salle, au bout du tunnel, c’est la révélation ! La salle est super grande avec plusieurs alcôves, les murs sont garnis de petites sculptures et le tout est éclairé par des bougies dispersées dans tout l’espace.  

Sur la droite, ils ont installé une scène avec micros, amplis guitares et de grosses pierres en guise de sièges ! C’est incroyable !

Alors que je n’en reviens toujours pas, un type débarque tranquillement avec un gros seau et une pédale de grosse caisse. La caisse claire et le charley ne tardent pas à suivre, c’est vraiment des oufs ! Ils ont carrément ramené une batterie sous terre dans le plus grand des calmes ! Je repense à l’escalier du début, j’aime bien ce genre de personnes !

Pour une batterie souterraine : Une installation très astucieuse : une grosse pierre dans le seau  renversé auquel on colle la pédale pour la grosse caisse et pour le siège, un tabouret trépied pliant de camping sur lequel on pose l’assise d’un vrai siège de batteur. C’est léger, c’est compact, c’est malin ! C’est digne d’un système du Bivouhack avec de nobles matériaux !

Plus loin trône le bar, massif, en bois installé sur une arche en pierre faite par nos amis, il est décoré d’un plan de la salle et des environs. Dessus, tout le matos d’un petit festival ! Des bracelets pour avoir le droit aux cocktails à volonté, une carte des cocktails bien fournie,  stylisée et plastifiée, un set de tampons linogravés pour se faire des tattoos au marqueur, et évidemment un énorme stock de boissons pour rincer la troupe !

Mon joli bracelet

Merde, j’ai pas pris de gobelet… La solution, c’est encore un système : 

Pour un gobelet d’urgence, il vous faudra quelques matériaux: une canette de bière, un opinel et un cerveau. Première étape, siroter sa binouze. Deuxième étape, rallumer son cerveau pour réussir l’étape suivante sans se faire mal. Troisième étape : découper le haut de la canette avec l’opinel de façon à former un genre de verre (attention ça taille). Dernière étape, replier le rebord saillant de la canette vers l’intérieur sur environ 1cm de hauteur. Et voilà, le tout est joué : un verre en alu, im-pec-cable !

Une fois équipé et ravitaillé, je fais le tour des lieux. On y discute de tout, musique, podcasts, katas… Le Krew des barmans a l’air vraiment soudé et organisé : ça rigole zéro ! Après le bar, c’est l’équipe truelle qui est à la manœuvre : mortier à la chaux pour terminer une belle table dodécagonale en pierres taillées. Enfin là-bas, de l’autre côté de la salle, une grande table recouverte de marbre. Sûrement un haut lieu d’assemblées générales rebelles, ou bien de cérémonies occultes en l’honneur de dieux sombres… J’y rencontre un maître guimbardiste qui me prodigue quelques bons conseils techniques. 

Je termine mon tour et le concert commence : le camarade ukuléliste, un chanteur guitariste et une batteuse qui joue avec eux pour la première fois ! De belles chansons poignantes et engagées comme on les aime ! 

D’ailleurs, j’ai pensé à en enregistrer un bout avec mon téléphone. La qualité est dégueu mais il faut faire avec !

Après une pause nécessaire pour cause de ravitaillement, ça part en Jam ! Je joue de la guimbarde, c’est génial avec le micro ! Je m’installe même ensuite derrière la batterie, et en plus on me félicite ! C’est un super moment. 

La musique continue toute la soirée, pour le plus grand bonheur de tous. On nous emmène faire une petite visite du réseau et de ses jolies salles: la taverne, ailleurs un jeu de dames sur un beau plateau pailleté, ailleurs un jeu d’échecs… Après une belle balade et une demi partie d’échecs, retour à la salle principale. Ah, cette fois-ci j’ai pas regardé le plan, impossible de situer ces merveilles… 

Il est tart et je commence a être pas mal fatigué, on décide de rentrer. Sac à dos, galleries, escalier, escalier (encore), escalier (très long), vélo, vélo, à bientôt et dodo !

Bilan : j’admire ces gens et leur niveau de déter ! Des génies ! C’était tellement bien que j’ai juste envie de recommencer ! Peut-être dans un an au retour des estados unidos…

J’espère que d’autres pourront y aller d’ici là !!

PS : J’écris ces lignes dans un bar, et alors que je pédale dans la semoule, un couple s’assoit à côté de moi, et ils parlent… de vélo. Technique en plus, ils en connaissent un rayon. Quelques minutes plus tard, deux filles s’assoient à la table de l’autre côté et parlent, vous l’aurez deviné… de vacances au ski de vélo ! Voilà, juste pour dire qu’on dirait que le vélo est sur une pente montante en ce moment à Paris, et qu’il a le vent dans le dos à un mois du début du printemps ! 

4 commentaires

  1. Il est incroyable ton article, ça fait trop plaisir de lire ça !
    C’est quoi la moyenne d’âge des participants ? Ça donne envie d’organiser des soirées underground comme ça à Clermont.

    • Je dirais le quart de siècle, peut être un poil plus. Clairement ! il suffit de trouver quelques zikos motivés et un lieu et c’est partit !

  2. O la belle aventure !
    Je veux les enseignements du maître guimbardiste !

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