Restauration d’une hachette et de son tranchant 

par Blaireaudans Autressur Publié le

Le manche :

En Novembre, j’avais refait le manche et l’affutage d’une vieille hachette avant de partir en BivouHack :

La technique des anciens : Pour tailler le manche, utiliser une branche (entière) qui a déjà la forme que l’on recherche pour notre outil, et bien sèche (éviter le morceau de planche). Comme c’est sec, on évite les déformations. Ensuite la branche donne l’avantage d’un manche dont la fibre neutre suit la fibre centrale naturelle du bois, idéal pour un manche résistant qui dure longtemps ! Enfin, il nous faut une bonne essence, solide mais souple, pour absorber les vibrations : frêne, acacia, houx, buis, hêtre, if… D’ailleurs on peut aller encore plus loin et sélectionner l’essence idéale en fonction de l’outil que l’on veut équiper.

Bon manche, fibres concentriques (le mien héhé)
Moins bon, le bois peut éclater plus facilement (un manche de Babylone)

Quelques photos de la fabrication :

Utilisation d’une plane pour enlever l’écorce. La branche d’origine a déjà la forme du manche
On enlève bien toute l’écorce jusqu’à atteindre le bois
On ponce
Un peu d’huile de lin pour protéger le bois (en plus c’est joli !)
On arrondit les angles avec un chanfrein au bas du manche
On taille le bout pour qu’il rentre pile dans le fer
Paré à emmanchement, plus qu’à tailler une fine encoche à la scie à métaux dans le haut du manche pour placer le coin
Le coin écarte le bois et permet de bien fixer la tête de hache
Et voilà le travail !

Résumé en un schéma:

Ensuite, c’est le baptême du feu : le Bivouhack sauvage. La hachette est livrée aux Bivouhackeurs débordant d’énergie qui vont la soumettre à rude épreuve.

Verdict: des consignes pas assez claires et des Bivouhackeurs survoltés, le tranchant n’a pas survécu.


Ci-dessous, les indications primordiales pour la l’utilisation de la plupart des outils et leur survie : (librement inspirée du web)

  • Faut pas déconner ou jouer avec les outils, ça peut faire mal.
  • Bien entretenu et protégé, un outil dure longtemps.
  • Les lames ne doivent jamais être plantées dans le sol car la terre et les petits cailloux
    abîment le tranchant.
  • Après utilisation, toujours ranger l’outil, pour éviter les accidents (pour les autres comme pour soi-même)
  • Un outil bien affûté n’est pas plus dangereux qu’un outil mal affûté; au
    contraire, son usage est plus facile, les risques de faux mouvements sont
    moindres et la coupure en cas d’incident est nette (se soigne mieux).
  • Hachette: lors du fendage d’une buche, veiller à ce que la
    bûche soit sur un socle en bois. Si la hachette fend tout le bois elle
    s’enfoncera dans le bois du socle et non dans le sol (sol = pas bien)    .

Galerie photo de la réparation :

Je redresse grossièrement le fer au marteau
Je trace des repères visuels sur la lame
On le peut pas boucher les accrocs. Il faut retirer de la matière sur toute la lame jusqu’à ce qu’ils disparaissent (= le trait noir)
Je reforme la lame au touret, au gros gain d’abord puis avec la meule fine
Résultat après le touret
Les déformations ont été retirées mais il reste une bavure à enlever
J’enlève la bavure et aiguise proprement le fil avec une pierre à aiguiser (mouillée)
Ya pu de bavure, et ça taille !
Et voilà le travail !
Test du papier réalisé avec brio (le papier se coupe sans forcer = ça taille)

Mission accomplie !

La hachette taille de nouveau, prête pour le prochain Bivouhack ! (ça tombe bien, c’est bientôt!)

Cette fois-ci, je serai plus à cheval sur les consignes !

Bonus :

En écrivant l’article, je suis tombé sur des ressources intéressantes (les sites de scouts c’est super !) :

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